L' "Hôtel de la Vengeance" aux Brotteaux
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 08/02/2019 à 15h18
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Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur le fameux "hôtel de la vengeance" du quartier des Brotteaux. Merci de votre aide !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 12/02/2019 à 09h49
Bonjour,
L’Hôtel de la Vengeance situé dans le quartier des Brotteaux, à Lyon, a été construit au XVIIIe siècle. Plusieurs ouvrages relatant le siège de Lyon en 1793 y font allusion.
Dans ce texte en ligne Contre la terreur : l’insurrection de Lyon en 1793, on peut lire :
En face du pont Morand, une grande auberge appelée L’Hôtel de la Vengeance fermait le cours Morand, elle fut désignée pour servir de quartier général aux troupes des Brotteaux. Derrière l’auberge, à droite et à gauche, il y avait encore quelques maisons avec des jardins. Dans le groupe de droite, était la loge des francs-maçons; on y établit une redoute. Enfin, sur la droite, quelques autres maisons, dont la plus importante, la maison
Neyral servait aussi de poste fortifié.
Dans Lyon, connaître son arrondissement, le 6ème, on peut lire quelles ont été les circonstances de la construction de ce bâtiment :
Le grand événement qui donne réellement naissance aux Brotteaux est sans conteste l’œuvre de Morand de Jouffrey. (…)
Morand était devenu en 1775 propriétaire du pré Morand ; il y construisit à partir de 1778 sa propre maison, dénommée la Paisible, et commença à lotir autour sans succès.
(….) Le siège de Lyon va durement toucher les Brotteaux. Lyon est considérée en état de rébellion depuis le 12 juillet 1793 et après l’exécution de Chalier le 16 juillet, la Convention y envoie ses troupes qui commencent le siège au mois d’août en arrivant par l’est et le Dauphiné. Les assiégés (…) commandés par Précy, s’efforcent, sur la rive gauche de tenir les « têtes de pont » et particulièrement celle du pont Morand et le pont lui-même. (…) Comme ultime moyen de blocage, on envisage, lorsque la pression devient trop forte, de le détruire au moins partiellement. De durs combats ont lieu le 21 septembre dans le secteur de l’Hôtel de la Vengeance transformé en véritable fortin et le 29, Morand cédant à la pression de Précy coupe effectivement le pont en enlevant le plateau des deux arches centrales. Cette action sera le principal motif de sa condamnation à mort le 24 janvier 1794 (…)
Les duels d’artillerie, plus que les combats ont incendié et détruit presque tous les immeubles, surtout au débouché du pont. (…) un véritable spectacle de désolation se présente aux Brotteaux
(…) A l’occasion de la « Fête de l’Etre Suprême » chère à Robespierre, le 8 juin 1794, on éleva avec les débris de la Vengeance et d’autres maisons détruites ou endommagées une « montagne » à l’angle des rues Tronchet et Boileau actuelles. (….)
On obtient un peu plus de précisions sur la construction de cet édifice dans Morand et les Botteaux / par Josette Barre et Paul Feuga, éd. ELAH, 1998 :
(…) Le 21 juillet 1765, soit moins de trois semaines après l’achat officiel du pré par Morand, et après avoir réfléchi, « agité la matière pendant deux mois entiers », les recteurs décident à l’unanimité d’élever une construction au bout de la Grande Allée. Ils prétextent que la promenade ouverte en ce lieu n’offrant à son extrémité qu’une vue perdue et sans objets, deviendrait plus agréable en la bornant à son extrémité, et que l’agrément ne devait pas être négligé dès que l’objet du Bureau était d’attirer le public dans ce lieu pour augmenter à la fois le produit des trailles, la valeur du terrain et la consommation des denrées des Pauvres. Aussitôt
Plus loin dans l’ouvrage, on peut lire que pour la première manifestation ou fête de l’Egalité du 10 mars 1794 : (...) Seront aussi détruits « la maison Bertrand (La Vengeance) ainsi que les pavillons du pont-affranchi qui sont dans un état de délabrement dangereux et coupent et engorgent la route ».
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