Question d'origine :
Lors des Révoltes des Canuts, les marchands-fabricants étaient-ils du côté des négociants ou des Canuts ? Je vous remercie.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Il est vrai qu’au XVIIIe siècle, le monde de la Fabrique est constitué de quatre groupes superposés mais sans frontières figées que sont les négociants, les marchands-fabricants également appelés "soyeux", les maîtres-ouvriers possèdant un ou plusieurs métiers à tisser et les apprentis et ouvriers n’ayant pas leurs propres outils de production.
A Lyon il semble que les fonctions au sein de la Fabrique soient moins nettes comme nous pouvons le lire dans l’article C’est novembre, les canuts reviennent à Lyon ! réalisé en 2010 où il est donné comme définition pour
Voici quelques passages évoquant leurs relations :
Dans le Dictionnaire historique de Lyon, nous pouvons lire ceci : La source permanente de conflit entre marchands-fabricants et travailleurs de la soie réside, au-delà de la question du statut social qui fait que depuis 1744 un chef d’atelier ne peut plus devenir marchand-fabricant, dans le montant du tarif, c'est-à-dire le prix payé pour une aune de tissu de soie tissée….Depuis octobre 1831, la question du tarif est lancée par les chefs d’atelier. Les réunions se multiplient entre chefs d’atelier et marchands-fabricants, mais ceux-ci refusent de se voir imposer un tarif et défendent la liberté des prix de façon. …..La presse s’en mêle, le Précurseur défend la position des négociants et l’Echo de la Fabrique prend position pour les canuts.
Dans La révolte des canuts : 1831-1834 il est mentionné, à la page 24 dans le paragraphe concernant le tarif, que Le Précurseur y consacre de nombreux articles. Chacun diffère d’avis, mais personne ne conteste qu’il soit nécessaire de faire quelque chose pour les canuts. Personne, sauf les fabricants.
Et sur le site des Archives municipales de Lyon ceci : L’organisation du travail de la soie repose sur le système de la Fabrique, une structure socio-économique hiérarchisée. En haut se placent les marchands-fabricants, qui procurent le fil de soie aux chefs d’atelier, leur commandent des pièces tissées qui leur sont payées selon un tarif, puis se chargent de les commercialiser. Le tarif est un tableau des prix minimaux des façons que devaient régler les fabricants aux chefs d’atelier pour le tissage des étoffes.
Les chefs d’atelier possèdent un ou plusieurs métiers et emploient leur femme, leurs enfants et des compagnons. Ce lien n’empêche pas les contentieux à propos du tarif, qui provoquent régulièrement des révoltes. La révolte de 1831, particulièrement violente, s’inscrit dans un mécontentement de longue date qui avait déjà donné lieu à des mouvements en 1744, 1786 ou 1816 ; elle constitue une réponse brutale des canuts au refus manifesté par les fabricants de reconnaître le tarif minimal issu d’une conciliation prudhommale en octobre. La révolte n’a rien de commun avec l’agitation populaire urbaine de juillet 1830 ; c’est une agitation ouvrière et revendicative.
Nous vous conseillons la lecture du livre L'insurrection lyonnaise de novembre 1831 : le mouvement ouvrier à Lyon de 1827-1832 de Fernand Rude.
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