Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi les vents sont-ils incongrus ?
Bonne journée
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/08/2017 à 16h47
Bonjour,
Le Guichet du savoir a déjà répondu à de nombreuses questions concernant les pets, et leurs nombreux synonymes :
- Le pet est-il plus léger que l’air ?
- Pourquoi les flatulences les plus silencieuses sont-elles les plus odorantes ?
- Existe-t-il des animaux qui ne pètent pas ?
- Flatuler dans la maison du Seigneur est-il un péché ?
Néanmoins, vous vous demandez pourquoi tous ces « vents » sont « incongrus ». Selon le dictionnaire Larousse en ligne, « incongru » signifie « Qui n'est pas conforme aux exigences de la situation, aux règles du savoir-vivre ». Pourquoi dans notre société les pets sont-ils perçus comme inconvenants ou déplacés ?
Rappelons la définition médicale du pet. Une chronique intitulée « Tout ce que vous devez savoir sur les gaz et flatulences » disponible sur le site de l’émission de France 5 « Allô docteur » en précise la fonction :
« Les gaz et les flatulences sont des réactions du corps considérées comme particulièrement gênantes, même si elles concernent tout le monde. Avoir des flatulences récurrentes est un souci très courant. […]
Le chemin des flatulences commence avec l'ingestion des aliments. Une fois mâchés et imbibés de salive, ils descendent dans l'œsophage pour arriver dans l'estomac. Ils sont alors digérés par le suc gastrique, puis ils poursuivent leur route dans les intestins. On compte environ huit heures de digestion. Les aliments digérés forment les selles et progressent dans le côlon pour être évacués. Mais une partie de ces aliments n'est pas digérée et se trouve au contact de bactéries dans le côlon. Les bactéries font fermenter les résidus d'aliments et cela produit des gaz. On estime qu'un être humain produit entre 10 et 25 flatulences, soit 0,5 à 1,5 litre de gaz par jour. Il s'agit d'une estimation moyenne. […] L'odeur des flatulences varie en fonction des aliments ingérés et en fonction des bactéries qui les font fermenter. »
Selon David Le Breton dans La sociologie du corps (2010), « [certains] travaux ont mis en évidence l’effacement ritualisé dont le corps est l’objet au cours des interactions et plus encore dans la vie sociale. L’existence du corps semble renvoyer à une pesanteur redoutable que les ritualités doivent conjurer, effacer sous la familiarité des mises en jeu. En témoigne l’attitude de discrétion qui est de mise dans les ascenseurs, les transports en commun, les salles d’attente quand des acteurs sont face à face et s’efforcent mutuellement, non sans gêne, de se rendre transparents les uns aux autres. […] De même la gêne naissant de part et d’autre quand un acteur est surpris par un autre dans une attitude incongrue ou intime ou quand échappent à l’un d’eux un rot, un pet, un gargouillis d’estomac. »
Martin Monestier consacre au pet un sous-chapitre de son ouvrage Histoire et bizarreries des excréments… Des origines à nos jours (2012) : « Le pet : cris et chuchotements de l’anus » (pages 225 à 236). Il souligne que « les règles de bienséance ont constamment divergé, selon les pays et les époques. Mais, à un moment ou à un autre, tous les peuples de l’Antiquité ont accepté ou encouragé le pet. […] Tour à tour considéré comme bon ou mauvais augure, déifié, rejeté comme incarnation du diable ou des esprits malfaisants, ou indispensable à la santé, le pet connut autant de périodes sombres que d’heures de gloire. […] Pendant tout le Moyen Age ont pète sans retenue aucune. […]"
Pour aller plus loin :
- « Le son du corps, ou l’âme en pet » / Philippe Bourdin, Annales historiques de la Révolution française, 361 (2010)
- Dictionnaire scientifique et érudit du pet / Pierre-Quentin Chalumeau (2012 – Bande dessinée humoristique)
- Dictionnaire illustré du pet / Christian Deflandre (2008)
- Histoire anecdotique du pet de l'Antiquité à nos jours / Jean Feixas et Romi (1991)
Bonne journée.
Le Guichet du savoir a déjà répondu à de nombreuses questions concernant les pets, et leurs nombreux synonymes :
- Le pet est-il plus léger que l’air ?
- Pourquoi les flatulences les plus silencieuses sont-elles les plus odorantes ?
- Existe-t-il des animaux qui ne pètent pas ?
- Flatuler dans la maison du Seigneur est-il un péché ?
Néanmoins, vous vous demandez pourquoi tous ces « vents » sont « incongrus ». Selon le dictionnaire Larousse en ligne, « incongru » signifie « Qui n'est pas conforme aux exigences de la situation, aux règles du savoir-vivre ». Pourquoi dans notre société les pets sont-ils perçus comme inconvenants ou déplacés ?
Rappelons la définition médicale du pet. Une chronique intitulée « Tout ce que vous devez savoir sur les gaz et flatulences » disponible sur le site de l’émission de France 5 « Allô docteur » en précise la fonction :
« Les gaz et les flatulences sont des réactions du corps considérées comme particulièrement gênantes, même si elles concernent tout le monde. Avoir des flatulences récurrentes est un souci très courant. […]
Le chemin des flatulences commence avec l'ingestion des aliments. Une fois mâchés et imbibés de salive, ils descendent dans l'œsophage pour arriver dans l'estomac. Ils sont alors digérés par le suc gastrique, puis ils poursuivent leur route dans les intestins. On compte environ huit heures de digestion. Les aliments digérés forment les selles et progressent dans le côlon pour être évacués. Mais une partie de ces aliments n'est pas digérée et se trouve au contact de bactéries dans le côlon. Les bactéries font fermenter les résidus d'aliments et cela produit des gaz. On estime qu'un être humain produit entre 10 et 25 flatulences, soit 0,5 à 1,5 litre de gaz par jour. Il s'agit d'une estimation moyenne. […] L'odeur des flatulences varie en fonction des aliments ingérés et en fonction des bactéries qui les font fermenter. »
Selon David Le Breton dans La sociologie du corps (2010), « [certains] travaux ont mis en évidence l’effacement ritualisé dont le corps est l’objet au cours des interactions et plus encore dans la vie sociale. L’existence du corps semble renvoyer à une pesanteur redoutable que les ritualités doivent conjurer, effacer sous la familiarité des mises en jeu. En témoigne l’attitude de discrétion qui est de mise dans les ascenseurs, les transports en commun, les salles d’attente quand des acteurs sont face à face et s’efforcent mutuellement, non sans gêne, de se rendre transparents les uns aux autres. […] De même la gêne naissant de part et d’autre quand un acteur est surpris par un autre dans une attitude incongrue ou intime ou quand échappent à l’un d’eux un rot, un pet, un gargouillis d’estomac. »
Martin Monestier consacre au pet un sous-chapitre de son ouvrage Histoire et bizarreries des excréments… Des origines à nos jours (2012) : « Le pet : cris et chuchotements de l’anus » (pages 225 à 236). Il souligne que « les règles de bienséance ont constamment divergé, selon les pays et les époques. Mais, à un moment ou à un autre, tous les peuples de l’Antiquité ont accepté ou encouragé le pet. […] Tour à tour considéré comme bon ou mauvais augure, déifié, rejeté comme incarnation du diable ou des esprits malfaisants, ou indispensable à la santé, le pet connut autant de périodes sombres que d’heures de gloire. […] Pendant tout le Moyen Age ont pète sans retenue aucune. […]"
Pour aller plus loin :
- « Le son du corps, ou l’âme en pet » / Philippe Bourdin, Annales historiques de la Révolution française, 361 (2010)
- Dictionnaire scientifique et érudit du pet / Pierre-Quentin Chalumeau (2012 – Bande dessinée humoristique)
- Dictionnaire illustré du pet / Christian Deflandre (2008)
- Histoire anecdotique du pet de l'Antiquité à nos jours / Jean Feixas et Romi (1991)
Bonne journée.
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