Question d'origine :
20/12/2015- Bonjour à tous
Et bravo à GDS et toute votre équipe qui nous apprends sans relache plein de choses .
Mes attentes : Je suis très surpris , habitant un univers complètement asphalté que l'on nomme plus particulièrement « La ville » Les arbres surtout cette année ont perdu très tardivement leurs feuilles qui du coup jonchent encore nos trottoirs de temps en temps . J'en reviens donc à notre copropriété , complètement asphaltée et entourée d'arbres et bien entretenue, les feuilles y sont ramassées trés régulièrement . L'autre jour sans doute poussées par le vent j'ai voulu retirer quelques dernières feuilles en tas ( 1 dizaine pas +) En soulevant les végétaux ,j'ai trouvé un ver de Terre bien gras d'une dizaine de cm.
Ma question est simple , comment cet animal qui normalement vit dans la Terre peut se retrouver sur le seul bitume Naître , vivre et croître entouré de quelques feuilles humides. La chasse à la génération spontanée du Lombric serait-elle ouverte ?
Merci de vos lumières et si je n'ai pas d'autres questions d'ici là...Passez tous de bonnes fêtes.
Alane .
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 23/12/2015 à 11h34
Bonjour,
Le saviez-vous ? L’origine du ver que vous avez observé remonte sans doute à l’ère primaire (395 millions d’années) ! Étant donné la description que vous en faites (une dizaine de centimètres environ), il s’agit sans doute d’un ver de type anécique ou peut-être endogé. Le type anécique est le plus probable car vous l’avez découvert en surface et les endogés vivent normalement dans le sol.
Les différentes espèces de vers de terre
« Les vers de terre représentent en masse la moitié des êtres vivants du sol. Le sol abrite plusieurs espèces de vers de terre – appelés aussi lombrics – que l’on classe selon l’endroit où ils vivent par rapport à la surface :
- ceux qui vivent sur le sol : les épigés ;
- ceux qui creusent des galeries verticales pour venir chercher leur nourriture à la surface
du sol : les anéciques ;
- ceux qui vivent en profondeur et se nourrissent de matière organique déjà incorporée au
sol : les endogés. » Source : 3° Cahier du Conseil national des parcs et jardins « Terre, terrain, territoire » Journée d’étude. Article « Le sol vivant » p. 5 et suivants.
Nos hypothèses ou mais que faisait ce ver à cet endroit là?
Le ver observé n’est donc pas une génération spontanée mais peut-être :
•hypothèse 1 : un vaillant explorateur ! Parti en quête de nourriture, il a découvert une source de nourriture abondante au sein de l'environnement d'asphalte de votre copropriété, à savoir les quelques feuilles sous lesquelles vous l'avez trouvé.
Source de l’hypothèse : « Ces espèces [anéciques] combinent les stratégies des deux autres catégories [épigés et endogés] en vivant dans l’ensemble du profil de sol, de la surface aux horizons plus profonds en creusant des galeries permanentes ou semi-permanentes, verticales à sub-verticales. Ouvertes en surface, elles aèrent le sol et contribuent à l’infiltration de la pluie. Les Anéciques se nourrissent de matières organiques qu’ils viennent chercher en surface et enfouissent dans leurs galeries. Ils ingèrent et mixent la matière organique et la matière minérale. Ils déposent leurs déjections en surface (turricules), créant une rugosité de surface qui contribue à limiter l’érosion. Ils ont un intérêt agronomique majeur. » Guide pratique auxiliaires de cultures « Comprendre et reconnaître les vers de terre » réalisé par la Chambre Régionale d’agriculture de Poitou-Charentes p. 5
•hypothèse 2 : un effroyable peureux ! Certains vers remonteraient à la surface lorsque des vibrations parcourent le sol, craignant un prédateur souterrain. Source de l’hypothèse : article du magazine Sciences et avenir Des vibrations qui font fuir le ver hors de terre paru en 2008 et reprenant les hypothèses du biologiste américain Ken Catania,
•hypothèse 3 : un travailleur égaré ! Le ver que vous avez vu faisait tout juste 10cm de long et il s’agissait en fait d’un fugitif échappé d’un lombricomposteur d’un de vos voisins…Source : dossier "Le ver de terre, allié du jardin" de Futura Sciences réalisé par Michel Caron, ingénieur agricole consacré au lombricompostage.
Pour aller plus loin :
Si vous souhaitez identifier la localisation exacte des galeries de vers de terre de votre copropriété, la chambre régionale d’agriculture donne dans son document Guide pratique auxiliaires de cultures une méthode très intéressante : la méthode « moutarde » (p. 14). « Cette méthode standardisée consiste à verser sur le sol de la moutarde diluée dans de l’eau. La moutarde contient des molécules qui irritent la peau des vers de terre, et pour quitter cette situation désagréable, ils fuient vers la surface. »
Vous pourrez ensuite procéder à leur identification grâce à la rubrique très bien conçue "Je découvre les Vers de Terre" du site Ecobiosoil de l'Observatoire des Sciences de l'Université de Rennes (OSUR).
Par ailleurs, la fiche Wikipédia dédiée au Lumbricina est vraiment riche et intéressante : elle mérite une visite !
Nous vous souhaitons de belles observations de vers de terre et de bonnes fêtes de fin d'année !
Le saviez-vous ? L’origine du ver que vous avez observé remonte sans doute à l’ère primaire (395 millions d’années) ! Étant donné la description que vous en faites (une dizaine de centimètres environ), il s’agit sans doute d’un ver de type anécique ou peut-être endogé. Le type anécique est le plus probable car vous l’avez découvert en surface et les endogés vivent normalement dans le sol.
« Les vers de terre représentent en masse la moitié des êtres vivants du sol. Le sol abrite plusieurs espèces de vers de terre – appelés aussi lombrics – que l’on classe selon l’endroit où ils vivent par rapport à la surface :
- ceux qui vivent sur le sol : les épigés ;
- ceux qui creusent des galeries verticales pour venir chercher leur nourriture à la surface
du sol : les anéciques ;
- ceux qui vivent en profondeur et se nourrissent de matière organique déjà incorporée au
sol : les endogés. » Source : 3° Cahier du Conseil national des parcs et jardins « Terre, terrain, territoire » Journée d’étude. Article « Le sol vivant » p. 5 et suivants.
Le ver observé n’est donc pas une génération spontanée mais peut-être :
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Source de l’hypothèse : « Ces espèces [anéciques] combinent les stratégies des deux autres catégories [épigés et endogés] en vivant dans l’ensemble du profil de sol, de la surface aux horizons plus profonds en creusant des galeries permanentes ou semi-permanentes, verticales à sub-verticales. Ouvertes en surface, elles aèrent le sol et contribuent à l’infiltration de la pluie. Les Anéciques se nourrissent de matières organiques qu’ils viennent chercher en surface et enfouissent dans leurs galeries. Ils ingèrent et mixent la matière organique et la matière minérale. Ils déposent leurs déjections en surface (turricules), créant une rugosité de surface qui contribue à limiter l’érosion. Ils ont un intérêt agronomique majeur. » Guide pratique auxiliaires de cultures « Comprendre et reconnaître les vers de terre » réalisé par la Chambre Régionale d’agriculture de Poitou-Charentes p. 5
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Si vous souhaitez identifier la localisation exacte des galeries de vers de terre de votre copropriété, la chambre régionale d’agriculture donne dans son document Guide pratique auxiliaires de cultures une méthode très intéressante : la méthode « moutarde » (p. 14). « Cette méthode standardisée consiste à verser sur le sol de la moutarde diluée dans de l’eau. La moutarde contient des molécules qui irritent la peau des vers de terre, et pour quitter cette situation désagréable, ils fuient vers la surface. »
Vous pourrez ensuite procéder à leur identification grâce à la rubrique très bien conçue "Je découvre les Vers de Terre" du site Ecobiosoil de l'Observatoire des Sciences de l'Université de Rennes (OSUR).
Par ailleurs, la fiche Wikipédia dédiée au Lumbricina est vraiment riche et intéressante : elle mérite une visite !
Nous vous souhaitons de belles observations de vers de terre et de bonnes fêtes de fin d'année !
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