Question d'origine :
Bonjour
Tout d'abord merci pour le travail que vous effectuer avec un très grand professionnalisme !
Voilà ma question : Dans une église du XIIe siècle, des fresques représentant des scènes de la passion du Christ ont été peintes sur les murs :
Scène 1 : Le Baiser de Judas dans le jardin de Gethsémani. Scène II : Deux soldats s’apprêtant à arrêter Jésus.
Scène III : Jésus amené devant Pilate.
Scène IV : Pilate sur son trône.
Scène V : La pose de la couronne d’épine sur la tête de Jésus.
Scène VI : La flagellation de Jésus.
Scène VII : Le port de la croix.
Scène VIII : La Crucifixion, Jésus entouré de Marie et de Jean.
Scène IX : L’ensevelissement de Jésus accompagné des soldats.
Scène X : La résurrection de Jésus tenant l’étendard de la résurrection devant les gardes endormis.
Scène XI : L’apparition de Jésus à Marie-Madeleine après sa résurrection.
Scène XII : L’Ascension du Christ accompagné de deux anges. Scène XIII : Scène non identifiable.
Ma question est la suivante. Au vu de l'iconographie médiévale, quelle avait pu (ou aurait pu) être cette scène XIII à présent manquante ?
En vous remerciant par avance
Cordialement
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 18/12/2015 à 17h15
Bonjour,
En France, la technique de la fresque connaît son apogée dans l’art roman (début du Xe siècle jusqu'à la seconde moitié du XIIe siècle) qui aime la plénitude, la puissance, la monumentalité, avec un soupçon de réserve toutefois ; il est en effet courant que ces peintures soient achevées à sec.
...
En Italie au contraire, au temps de la Renaissance, de Giotto à Michel-Ange, c’est un âge d’or, mais, dès le XVIe siècle, l’éclat et le modelé d’un nouveau procédé concurrence la fresque : la peinture à l’huile. La peinture murale décline lentement et inexorablement. (cf. wikipedia.)
L’église dont il est question, date du XIIe siècle, période donc faste pour l’art de la fresque.
Vous décrivez la série de fresques comme étant des représentations de la Passion du Christ. Il nous a semblé utile de rappeler ce que l’on considère comme la Passion du Christ.
La Passion, d’un mot latin qui signifie souffrir, désigne les souffrances de Jésus lors de son arrestation, de son procès, des différents supplices qu’il a subis et dont le dernier, la mise en croix, a provoqué sa mort. La Passion est relatée dans les quatre évangiles et débouche sur la résurrection. Le récit de la Passion est lu tous les ans aux offices de Pâques. (cf. croire.com)
Comparé à la Vie publique du Christ dont l’art s’est relativement désintéressé, le cycle de la Passion apparaît d’une prodigieuse richesse. On peut dire que l’art pathétique de la fin du Moyen-âge a été « obsédé » par la passion du Christ qui est devenue son thème principal et presque unique.
…
Dans le sens strict du terme, la Passion du christ commence à son arrestation et finit à sa Crucifixion. Mais on prit de bonne heure l’habitude d’intégrer dans ce cycle les événements qui ont précédé et suivi immédiatement la Passion ; c’est-à-dire d’une part le Ministère du Christ depuis son entrée à Jérusalem, d’autre part la Descente de Croix et la Mise au tombeau.
Le cycle complet se compose donc de trois groupes de sujets formant prologue, drame et épilogue.
a/ l’action : ce prologue comprend l’Entrée du Christ à Jérusalem, l’Expulsion des Marchands du Temple et la Cène avec l’institution de l’Eucharistie.
b/ la Passion : dans la Passion proprement dite, correspondant à la Semaine sainte ou Semaine d’angoisse, il y a lieu de distinguer trois événements : l’Arrestation, le procès et le Supplice sur la croix
c/ la Déploration : c’est le dénouement funèbre de la tragédie avec la descente et la Déposition de croix, la Lamentation et la Mise au tombeau.(cf. Iconographie de l’art chrétien Tome second : iconographie de la Bible / nouveau testament)
Deux éléments nous ont un peu surpris :
- que le nombre de scènes soit 13 alors que ce chiffre a une connotation négative dans la religion chrétienne. Lors de la Cène, Jésus réunit les douze Apôtres autour de lui. La treizième personne n’est autre que Judas, le traître qui conduira Jésus à la mort par crucifixion. Dès lors, le 13 est associé aux malheurs et aux souffrances de Jésus. (cf. canalacademie.com)
- que la succession des scènes ne corresponde pas à un chemin de croix :
Le Chemin de croix rappelle celui parcouru par Jésus portant sa croix dans les heures qui ont précédé sa mort. Dans chaque église, un ensemble de quatorze tableaux est appelé "chemin de croix". Chaque année, pendant la Semaine sainte, en s’arrêtant devant chacun d’eux, les chrétiens se remémorent les derniers moments de la vie de Jésus. (cf. croire.com1 et croire.com2 :
1. Jésus est condamné à être crucifié
2. Jésus est chargé de sa croix
3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix
4. Jésus rencontre sa mère
5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
7. Jésus tombe pour la deuxième fois
8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent
9. Jésus tombe pour la troisième fois
10. Jésus est dépouillé de ses vêtements
11. Jésus est cloué sur la croix
12. Jésus meurt sur la croix.
13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère
14. Le corps de Jésus est mis au tombeau
...ni à ce que vous nommez scènes de la Passion. En effet les scènes que vous décrivez vont au-delà de la Passion au sens strict et au sens élargi comme décrit plus haut.
La succession de ces fresques n'est pas forcément conventionnelle. Il est alors difficile d’imaginer la dernière scène effacée.
Il pourrait cependant s’agir d’une représentation du cycle qui suit la Passion et qu’on appelle la Glorification du Christ : après l’Ascension ce pourrait être la Pentecôte. Il ne s’agit évidemment que d’une hypothèse.
Ce pourrait également être une représentation d'un Christ en gloire ou Christ en majesté (cf. wikipedia1 et wikipedia2).
Pour des informations plus sûres, nous vous conseillons de vous adresser, dans la région concernée :
- à une association d’érudits locaux
- à la bibliothèque diocésaine
- aux archives départementales et municipales
- aux monuments nationaux.
En France, la technique de la fresque connaît son apogée dans l’art roman (début du Xe siècle jusqu'à la seconde moitié du XIIe siècle) qui aime la plénitude, la puissance, la monumentalité, avec un soupçon de réserve toutefois ; il est en effet courant que ces peintures soient achevées à sec.
...
En Italie au contraire, au temps de la Renaissance, de Giotto à Michel-Ange, c’est un âge d’or, mais, dès le XVIe siècle, l’éclat et le modelé d’un nouveau procédé concurrence la fresque : la peinture à l’huile. La peinture murale décline lentement et inexorablement. (cf. wikipedia.)
L’église dont il est question, date du XIIe siècle, période donc faste pour l’art de la fresque.
Vous décrivez la série de fresques comme étant des représentations de la Passion du Christ. Il nous a semblé utile de rappeler ce que l’on considère comme la Passion du Christ.
La Passion, d’un mot latin qui signifie souffrir, désigne les souffrances de Jésus lors de son arrestation, de son procès, des différents supplices qu’il a subis et dont le dernier, la mise en croix, a provoqué sa mort. La Passion est relatée dans les quatre évangiles et débouche sur la résurrection. Le récit de la Passion est lu tous les ans aux offices de Pâques. (cf. croire.com)
Comparé à la Vie publique du Christ dont l’art s’est relativement désintéressé, le cycle de la Passion apparaît d’une prodigieuse richesse. On peut dire que l’art pathétique de la fin du Moyen-âge a été « obsédé » par la passion du Christ qui est devenue son thème principal et presque unique.
…
Dans le sens strict du terme, la Passion du christ commence à son arrestation et finit à sa Crucifixion. Mais on prit de bonne heure l’habitude d’intégrer dans ce cycle les événements qui ont précédé et suivi immédiatement la Passion ; c’est-à-dire d’une part le Ministère du Christ depuis son entrée à Jérusalem, d’autre part la Descente de Croix et la Mise au tombeau.
Le cycle complet se compose donc de trois groupes de sujets formant prologue, drame et épilogue.
a/ l’action : ce prologue comprend l’Entrée du Christ à Jérusalem, l’Expulsion des Marchands du Temple et la Cène avec l’institution de l’Eucharistie.
b/ la Passion : dans la Passion proprement dite, correspondant à la Semaine sainte ou Semaine d’angoisse, il y a lieu de distinguer trois événements : l’Arrestation, le procès et le Supplice sur la croix
c/ la Déploration : c’est le dénouement funèbre de la tragédie avec la descente et la Déposition de croix, la Lamentation et la Mise au tombeau.(cf. Iconographie de l’art chrétien Tome second : iconographie de la Bible / nouveau testament)
Deux éléments nous ont un peu surpris :
- que le nombre de scènes soit 13 alors que ce chiffre a une connotation négative dans la religion chrétienne. Lors de la Cène, Jésus réunit les douze Apôtres autour de lui. La treizième personne n’est autre que Judas, le traître qui conduira Jésus à la mort par crucifixion. Dès lors, le 13 est associé aux malheurs et aux souffrances de Jésus. (cf. canalacademie.com)
- que la succession des scènes ne corresponde pas à un chemin de croix :
Le Chemin de croix rappelle celui parcouru par Jésus portant sa croix dans les heures qui ont précédé sa mort. Dans chaque église, un ensemble de quatorze tableaux est appelé "chemin de croix". Chaque année, pendant la Semaine sainte, en s’arrêtant devant chacun d’eux, les chrétiens se remémorent les derniers moments de la vie de Jésus. (cf. croire.com1 et croire.com2 :
1. Jésus est condamné à être crucifié
2. Jésus est chargé de sa croix
3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix
4. Jésus rencontre sa mère
5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
7. Jésus tombe pour la deuxième fois
8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent
9. Jésus tombe pour la troisième fois
10. Jésus est dépouillé de ses vêtements
11. Jésus est cloué sur la croix
12. Jésus meurt sur la croix.
13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère
14. Le corps de Jésus est mis au tombeau
...ni à ce que vous nommez scènes de la Passion. En effet les scènes que vous décrivez vont au-delà de la Passion au sens strict et au sens élargi comme décrit plus haut.
La succession de ces fresques n'est pas forcément conventionnelle. Il est alors difficile d’imaginer la dernière scène effacée.
Il pourrait cependant s’agir d’une représentation du cycle qui suit la Passion et qu’on appelle la Glorification du Christ : après l’Ascension ce pourrait être la Pentecôte. Il ne s’agit évidemment que d’une hypothèse.
Ce pourrait également être une représentation d'un Christ en gloire ou Christ en majesté (cf. wikipedia1 et wikipedia2).
Pour des informations plus sûres, nous vous conseillons de vous adresser, dans la région concernée :
- à une association d’érudits locaux
- à la bibliothèque diocésaine
- aux archives départementales et municipales
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