Question d'origine :
Bonjour,
Cherche des informations sur Vincent GAMBARO clarinettiste et compositeur français d'origine italienne, né à Gênes, se fixe à Paris en 1814, après avoir été chef de musique d'un régiment italien au service de la France. Il y établit un commerce de musique, particulièrement pour les instruments à vent et les corps de musique militaire. En 1816 il entra comme premier clarinettiste de l'orchestre du Théâtre Italien.
Merci d'avance
Ginhelen
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 28/07/2016 à 11h49
Qui était Vincent Gambaro ? Une question qui semblait plutôt simple peut se révéler au gré des recherches beaucoup complexe que prévu. C’est le cas en ce qui concerne Vincent Gambaro pour lequel les sources sont assez nombreuses… mais contradictoires.
L’ouvrage de référence de François-Joseph Fétis Biographie universelle des musiciens parle d’un certain
Ces éléments biographiques sont repris également sur le livret d’un disque compact mais là, le compositeur est nommé
D’autres sources expliquent cette confusion par le fait que Jean-Baptiste aurait également fait carrière à Paris et qu’il était lui aussi clarinettiste
Pour contredire le livret de cette édition des Wind quartets de Gambaro, une autre édition de cette même œuvre l’attribue bien à un Vincent Gambaro mais, lui, né en 1746 et mort vers 1810 !
Pourtant, selon le site Composers classical music, rien à voir avec le supposé Jean-Baptiste qui serait né en 1785 et mort en 1850. Ce site distingue donc :
- Vincenzo Gambaro, né en 1772 à Gênes et mort à Paris soit en 1828, soit le 31 août 1824. Vincenzo Gambaro était clarinettiste et arrangeur, a vécu à Trieste et à Vienne où il aurait rencontré Mozart (qui, pour rappel, est mort en 1791). Il se serait installé ensuite à Paris où il a fondé une maison d’édition musicale (spécialisée dans la publication de musique militaire ou destinée aux instruments à vent) et une boutique d’instruments vers 1808. Cette boutique et cette maison d’édition se serait appelées juste Gambaro de 1808 à 1810 puis Mme Gambaro et Gambaro ou Jeune de 1814 à 1823 après qu’il ait été rejoint par… Giovanni Battista Gambaro. La boutique était située 42-44 rue Croix des Petits Champs. Le site lui attribue les Wind quartets déjà évoqués.
- Giovanni Battista Gambaro, né en 1785 à Gênes et mort vers le 10 mars 1850 à Gênes. Lui aussi clarinettiste, il se serait installé à Paris où il était chef de musique d'un régiment italien au service de la France. Il rejoint la maison d’édition musicale et la boutique d’instruments de Vincent Gambaro qui se renomme Gambaro ou Jeune. L’utilisation de Jeune montre qu’il n’était donc pas le fils de Vincent Gambaro. Il a continué l'entreprise (qui deviendra Gambaro Aîné quand son fils le rejoindra en 1841), mais après 1822 principalement comme fabricant d'instruments. En 1816, il est devenu le premier clarinettiste de l'orchestre du Théâtre ltalien sous la direction de Angelica Catalani puis en deviendra le chef d’orchestre pratiquement jusqu’à sa mort en 1850 après s’être retiré à Gênes. Il serait mort un peu avant le 10 mars 1850 date à laquelle sa nécrologie est publiée dans la Revue et gazette musicale de Paris. Nous possédons dans nos fonds cette revue qui aurait pu nous permettre de vérifier ces informations… mais l’année 1850 est manquante. La Bibliothèque du Congrès parle d’une date de décès au 2 février 1850 à l’âge approximatif de 70 ans prenant comme source la Gazette musicale de Milan qui évoquerait sa carrière
Ce site attribue donc à Jean-Baptiste Gambaro des éléments biographiques attribués par d’autres à Vincent Gambaro (l’année de naissance, son rôle au sein du régiment italien au service de la France, son rôle au sein du Théâtre Italien, son rôle auprès de Friedrich Berr,…)… tout en laissant à ce dernier son rôle d’éditeur.
Enfin, le Dictionnaire des éditeurs de musique français occulte complètement l’implication d’un quelconque Jean-Baptiste Gambaro dans la maison d’édition musicale, Gambaro Aîné (Nicolas-Antoine-Augustin Gambaro) qui reprend l’entreprise en 1835 et la déménage au 18 rue des Vieux-Augustins étant selon cette source le fils de Vincent Gambaro (et non d’un Jean-Baptiste). Le dictionnaire cite un inventaire après décès rédigé le 22 novembre 1828 pour confirmer le décès de Vincent Gambaro le 31 août 1828, sa succession étant assurée par sa veuve, Magdeleine Schaffner dite Veuve Gambaro.
Confus semble donc un mot bien faible car nous avons évoqué ici Vincent Gambaro (1885-1828), Vincent Gambaro (1885-1824), Vincent Gambaro (1746-1810), Vincent Gambaro (1772-1828 ou 1824) tout en sachant qu’en fait, on pouvait aussi parler de Jean-Baptiste Gambaro (1785-1828) ou Jean-Baptiste Gambaro (1785-1850)...
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