Question d'origine :
Bonjour,
j'aimerai savoir ce que disent les dernières études sur l'utilisation de jeux sur tablettes chez les enfants (8 ans environ). En particulier sur des jeux de simulation comme des matchs de football par exemple. Y'a t il des dangers au niveau santé mentale, physique (vue ?) et au niveau relationnel. Existe t il des recommandations d’utilisation.
En vous remerciant
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/04/2016 à 13h12
Bonjour,
Des études réalisées en 2015 sur le sommeil des enfants, montrent que les enfants dorment moins et surtout moins bien à cause des appareils connectés :
« C’est, pour eux, l’un des éléments les plus surprenants : 28 % des CM1-CM2 (9-10 ans) ont un téléphone portable (dont 60 %, un smartphone). En quelques années, l’âge de l’arrivée du premier portable a chuté. La part des 12-17 ans ayant un smartphone — ils n’étaient que 22 % en 2011 — a bondi de 59 % en 2014 à 87 % en 2015, selon le baromètre du numérique publié à la fin de 2015 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Autre étonnement pour ces lycéens, 17 % des CM1-CM2, et même 10 % des CE2, sont inscrits sur un réseau social, Snapchat, Skype et Instagram en tête, alors que cela est théoriquement interdit avant l’âge de 13 ans, notamment en raison des risques de harcèlement.
La docteur Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée, établit un lien entre écrans et sommeil. Les enfants s’endorment de plus en plus tard : 30 % des élèves de 4e trouveraient le sommeil après 23 heures en semaine, selon le sondage. Ils sont de plus en plus nombreux devant un écran avant de s’endormir, pour jouer, regarder des vidéos, envoyer des messages, aller sur les réseaux sociaux… même si la lecture reste encore la plus fréquente avant d’éteindre la lumière. Et 26 % de ces collégiens gardent leur mobile allumé la nuit.
[…]
Bien que le sommeil doive être un moment où le cerveau est en déconnexion totale, 20 % des personnes interrogées dorment avec leur téléphone en veille (donc allumé) la nuit, note l’enquête INSV-MGEN. Les alertes et autres bips en réveillent la moitié, la plupart consultent le message et, pis, 79 % y répondent. Les plus jeunes se donnent parfois rendez-vous la nuit.
Horloge biologique déréglée
Autre impact des écrans sur le sommeil, la lumière bleue des diodes électroluminescentes (LED), émise par les écrans, qui active cent fois plus les récepteurs photosensibles non visuels de la rétine (cellules ganglionnaires) que la lumière blanche d’une lampe, favorise l’éveil. « Depuis 2011, une vingtaine d’études sur l’impact négatif de la lumière bleue des écrans sur le rythme circadien et le sommeil ont été publiées », explique Claude Gronfier, chercheur en chronobiologie à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale à Bron (Rhône).
[…]
A terme,si les troubles du sommeil s’installent, des effets sur la santé peuvent apparaître, notamment au niveau métabolique (obésité, diabète…). Ainsi « la réduction de la durée de sommeil diminue la leptine et augmente la ghréline (sécrétée par l’estomac, qui stimule l’appétit et réduit la dépense locomotrice), avec pour conséquence une augmentation de l’appétit », relève la Société française de recherche et médecine du sommeil. Un mauvais sommeil peut aussi avoir un impact au niveau psychique (anxiété, dépression) et cognitif (concentration, apprentissage…) . […] »
Source : Smartphones et tablettes, les ennemis du sommeil sur Le Monde.
L’utilisation des tablettes et smartphones peut entraîner des troubles du sommeil, de l’attention, et avoir des conséquences sur la santé en général.
Des professionnels de la santé et de l’enfance ont publié une tribune dans le journal Le Monde pour alerter des risques des tablettes sur les enfants : Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants ».
« Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la télévision : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.
Nous observons que l’usage intensif de la tablette :
1 - augmente les troubles de l’attention ;
2 - retarde l’émergence du langage ;
3 - entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps ;
4 - altère le développement de la motricité fine et globale ;
5 - nuit à une socialisation adaptée.
Ce constat, nous l’avons fait en comparant de nombreux enfants avec d’autres moins exposés, ou en étudiant des enfants dont la consommation a été réduite à la suite des limitations que nous prescrivons.[…] »
L’utilisation intensive des tablettes par les enfants peut donc entraîner des problèmes de santé et de développement.
Vous pouvez à ce sujet consulter les articles suivants :
- Enfants et tablettes numériques: quels sont les risques ? sur le site Tablette enfant.
- Tablettes et smartphones : La santé des enfants est-elle en danger ? sur Marie-Claire.
Concernant les jeux vidéos proposés sur les tablettes et leurs conséquences sur le développement de l’enfant, nous vous conseillons la lecture de l’ouvrage Fabriquons-nous de nouveaux enfants ? d’Alain Lazartigues et de son chapitre « Aux parents d’explorer les jeux vidéos des enfants qu’ils doivent cadrer » p.55 :
« Il est dommage que les parents, le plus souvent par méconnaissance portent d’emblée des jugements négatifs sur les jeux vidéo de leurs enfants car ils sont désormais parmi les expériences d’exploration, de socialisation et de construction identitaire les plus importantes des jeunes. Et les actes commis dans ces espaces ne sont pas si différents de ceux que les parents accomplissaient avec leurs jouets quand ils étaient enfants : batailles de petits soldats avec ses carnages, scènes violentes entre les poupées d’une classe, membres arrachées à une poupée…
Seulement, la technologie actuelle donne un réalisme et des possibilités de mise en scène immenses dont les jeunes s’emparent et qui peuvent effrayer les parents pris par la sacralité de l’image de la télévision « qui dit la vérité sur le monde ». Mais jouer à tuer des terroristes qui sont le plus souvent des preneurs d’otages ou des membres des forces spéciales n’est qu’un jeu, bien éloigné de la vérité, et qui reste dans le cadre du faire semblant, activité essentielle au bon développement de l’enfant. […]
Un cadrage du temps passé avec les écrans fait partie de toute éducation, il est même essentiel. Il reste à pouvoir faire respecter les interdits édictés et à ce qu’ils soient réalistes. C’est le but de la règle « 3-6-9-12 » proposée par Serge Tisseron en 2007 et reprise par une société médicale (Association française de pédiatrie ambulatoire) qui permet d’avoir une base de réflexion pour limiter l’accès aux écrans des enfants. Elle définit pour chaque âge une base de discussion pour encadrer les usages des écrans par les jeunes. […] »
C’est donc le cadrage que vous instaurez autour du jeu qui permet à l’enfant de distinguer le jeu et la réalité. La règle « 3-6-9-12 » indique pour les enfants de 9 ans : pas d’internet avant 9 ans. Les jeux de football sur tablettes sont souvent des jeux en réseaux qui utilisent internet.
Vous pouvez accompagner votre enfant dans l’utilisation de son jeu et limiter le temps passé à jouer.
Des sites proposent des conseils pour aider les parents et les enfants à se « déconnecter », comme le site 1jour1actu :
« Des conseils pour bien dormir
– Se déconnecter ! Pour ceux qui ont déjà un téléphone portable, il est bon de se forcer à l'éteindre ou à utiliser le « mode avion », même s'il est tentant de le laisser allumé.
– Lire, réfléchir, en tout cas faire une activité calme. C'est la meilleure façon de mieux s'endormir et d'avoir un sommeil qui repose vraiment.
– En semaine, se coucher tôt pour dormir entre 9 heures et 11 heures, le temps nécessaire pour être en forme toute la journée. »
L’article 5 conseils pour les enfants accros aux écrans sur RTBF donne lui aussi quelques pistes : Prévoyez des heures "sans" ; Trouvez-leur une activité à faire après l'école ; Donnez-leur le goût de lire ; Organisez des randonnées pendant les week-ends.
Sabine Duflo, psychologue pour enfants qui a participé à la tribune des professionnels de santé sur les tablettes, donne elle aussi des conseils aux parents:
"J’intitule cela les quatre 'pas'", résume-t-elle sur RMC. "Il va y avoir des moments dans la journée où il n’y aura pas d’écran - je ne parle pas que des tablettes:jamais le matin, jamais pendant les repas familiaux, jamais le soir avant de s’endormir et jamais dans la chambre de l’enfant , où les tentations sont grandes. Avec ces quatre 'pas' là, on dégage énormément de temps".
Source: Eloigner les jeunes enfants des tablettes, "un enjeu de santé publique" sur BFMtv.
Pour aller plus loin :
- Les enfants jouent moins dehors qu'avant ? Pourquoi on ne peut pas accabler les écrans ? par Joël Zaffran, sociologue dans le Nouvel Obs.
- Correspondances et contrastes entre jeux traditionnels et jeux numériques, Delphine Buzy-Christmann, Laurent Di Filippo, Stéphane Goria et Pauline Thévenot dans la revue Sciences des jeux.
- 3, 6, 9, 12 : apprivoiser les écrans pour grandir, Serge Tisseron.
- Qui a peur des jeux vidéo ?, Serge Tisseron; avec la collaboration d'Isabelle Gravillon.
- Télé et jeux vidéo : un bon dosage pour un bon usage, Madeleine Deny, Michaël Stora.
- L'enfant connecté, sous la direction de Dominique Texier.
Bonne journée.
Des études réalisées en 2015 sur le sommeil des enfants, montrent que les enfants dorment moins et surtout moins bien à cause des appareils connectés :
« C’est, pour eux, l’un des éléments les plus surprenants : 28 % des CM1-CM2 (9-10 ans) ont un téléphone portable (dont 60 %, un smartphone). En quelques années, l’âge de l’arrivée du premier portable a chuté. La part des 12-17 ans ayant un smartphone — ils n’étaient que 22 % en 2011 — a bondi de 59 % en 2014 à 87 % en 2015, selon le baromètre du numérique publié à la fin de 2015 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Autre étonnement pour ces lycéens, 17 % des CM1-CM2, et même 10 % des CE2, sont inscrits sur un réseau social, Snapchat, Skype et Instagram en tête, alors que cela est théoriquement interdit avant l’âge de 13 ans, notamment en raison des risques de harcèlement.
La docteur Sylvie Royant-Parola, présidente du Réseau Morphée, établit un lien entre écrans et sommeil. Les enfants s’endorment de plus en plus tard : 30 % des élèves de 4e trouveraient le sommeil après 23 heures en semaine, selon le sondage. Ils sont de plus en plus nombreux devant un écran avant de s’endormir, pour jouer, regarder des vidéos, envoyer des messages, aller sur les réseaux sociaux… même si la lecture reste encore la plus fréquente avant d’éteindre la lumière. Et 26 % de ces collégiens gardent leur mobile allumé la nuit.
[…]
Bien que le sommeil doive être un moment où le cerveau est en déconnexion totale, 20 % des personnes interrogées dorment avec leur téléphone en veille (donc allumé) la nuit, note l’enquête INSV-MGEN. Les alertes et autres bips en réveillent la moitié, la plupart consultent le message et, pis, 79 % y répondent. Les plus jeunes se donnent parfois rendez-vous la nuit.
Horloge biologique déréglée
[…]
A terme,
Source : Smartphones et tablettes, les ennemis du sommeil sur Le Monde.
L’utilisation des tablettes et smartphones peut entraîner des troubles du sommeil, de l’attention, et avoir des conséquences sur la santé en général.
Des professionnels de la santé et de l’enfance ont publié une tribune dans le journal Le Monde pour alerter des risques des tablettes sur les enfants : Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants ».
« Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la télévision : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.
1 - augmente les troubles de l’attention ;
2 - retarde l’émergence du langage ;
3 - entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps ;
4 - altère le développement de la motricité fine et globale ;
5 - nuit à une socialisation adaptée.
Ce constat, nous l’avons fait en comparant de nombreux enfants avec d’autres moins exposés, ou en étudiant des enfants dont la consommation a été réduite à la suite des limitations que nous prescrivons.[…] »
L’utilisation intensive des tablettes par les enfants peut donc entraîner des problèmes de santé et de développement.
Vous pouvez à ce sujet consulter les articles suivants :
- Enfants et tablettes numériques: quels sont les risques ? sur le site Tablette enfant.
- Tablettes et smartphones : La santé des enfants est-elle en danger ? sur Marie-Claire.
Concernant les jeux vidéos proposés sur les tablettes et leurs conséquences sur le développement de l’enfant, nous vous conseillons la lecture de l’ouvrage Fabriquons-nous de nouveaux enfants ? d’Alain Lazartigues et de son chapitre « Aux parents d’explorer les jeux vidéos des enfants qu’ils doivent cadrer » p.55 :
« Il est dommage que les parents, le plus souvent par méconnaissance portent d’emblée des jugements négatifs sur les jeux vidéo de leurs enfants car ils sont désormais parmi les expériences d’exploration, de socialisation et de construction identitaire les plus importantes des jeunes. Et les actes commis dans ces espaces ne sont pas si différents de ceux que les parents accomplissaient avec leurs jouets quand ils étaient enfants : batailles de petits soldats avec ses carnages, scènes violentes entre les poupées d’une classe, membres arrachées à une poupée…
Seulement, la technologie actuelle donne un réalisme et des possibilités de mise en scène immenses dont les jeunes s’emparent et qui peuvent effrayer les parents pris par la sacralité de l’image de la télévision « qui dit la vérité sur le monde ». Mais jouer à tuer des terroristes qui sont le plus souvent des preneurs d’otages ou des membres des forces spéciales n’est qu’un jeu, bien éloigné de la vérité, et qui reste dans le cadre du faire semblant, activité essentielle au bon développement de l’enfant. […]
C’est donc le cadrage que vous instaurez autour du jeu qui permet à l’enfant de distinguer le jeu et la réalité. La règle « 3-6-9-12 » indique pour les enfants de 9 ans : pas d’internet avant 9 ans. Les jeux de football sur tablettes sont souvent des jeux en réseaux qui utilisent internet.
Vous pouvez accompagner votre enfant dans l’utilisation de son jeu et limiter le temps passé à jouer.
Des sites proposent des conseils pour aider les parents et les enfants à se « déconnecter », comme le site 1jour1actu :
« Des conseils pour bien dormir
– Se déconnecter ! Pour ceux qui ont déjà un téléphone portable, il est bon de se forcer à l'éteindre ou à utiliser le « mode avion », même s'il est tentant de le laisser allumé.
– Lire, réfléchir, en tout cas faire une activité calme. C'est la meilleure façon de mieux s'endormir et d'avoir un sommeil qui repose vraiment.
– En semaine, se coucher tôt pour dormir entre 9 heures et 11 heures, le temps nécessaire pour être en forme toute la journée. »
L’article 5 conseils pour les enfants accros aux écrans sur RTBF donne lui aussi quelques pistes : Prévoyez des heures "sans" ; Trouvez-leur une activité à faire après l'école ; Donnez-leur le goût de lire ; Organisez des randonnées pendant les week-ends.
Sabine Duflo, psychologue pour enfants qui a participé à la tribune des professionnels de santé sur les tablettes, donne elle aussi des conseils aux parents:
"J’intitule cela les quatre 'pas'", résume-t-elle sur RMC. "Il va y avoir des moments dans la journée où il n’y aura pas d’écran - je ne parle pas que des tablettes:
Source: Eloigner les jeunes enfants des tablettes, "un enjeu de santé publique" sur BFMtv.
Pour aller plus loin :
- Les enfants jouent moins dehors qu'avant ? Pourquoi on ne peut pas accabler les écrans ? par Joël Zaffran, sociologue dans le Nouvel Obs.
- Correspondances et contrastes entre jeux traditionnels et jeux numériques, Delphine Buzy-Christmann, Laurent Di Filippo, Stéphane Goria et Pauline Thévenot dans la revue Sciences des jeux.
- 3, 6, 9, 12 : apprivoiser les écrans pour grandir, Serge Tisseron.
- Qui a peur des jeux vidéo ?, Serge Tisseron; avec la collaboration d'Isabelle Gravillon.
- Télé et jeux vidéo : un bon dosage pour un bon usage, Madeleine Deny, Michaël Stora.
- L'enfant connecté, sous la direction de Dominique Texier.
Bonne journée.
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