Question d'origine :
Bonjour ,
Chaque jour nous entendons de la part de notre entourage "je n'ai pas le temps, si j'avais le temps..etc" Ce syndrome ne serait-il pas un leurre ?
A. Einstein, Leonardo Da Vinci et d'autres illustres personnages très productifs disposaient également de 24 heures. Quel était leur emploi du temps ?
Merci !
PS
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/01/2016 à 16h08
Bonjour,
La question du manque de temps est un sujet qui intéresse les journaux, on trouve de nombreux articles sur internet qui explique les raisons de cette sensation.
Le site Atlantico décrypte ce phénomène avec l’aide d’une psychanalyste :
« Atlantico : Un article publié sur le site américain slate.com, revient sur un sentiment de plus en plus répandu, celui d'être débordé. Mal contemporain que cette impression d'être submergé, de ne jamais avoir de temps. Pourquoi sommes-nous si enclin à nous dire "débordés"?
Odile Chabrillac : La première raison pour expliquer cette affirmation est qu’elle comporte une part de vérité : nous faisons beaucoup de choses, dans tous les sens, nous recevons une quantité incroyable d’informations par un nombre de canaux de plus en plus importants et notre cerveau doit faire le tri dans tout cela, déterminer ce qui est important et ce qui ne l’est pas, en évitant de faire des ratés !
La seconde raison, c’est qu’il est socialement valorisé d’être le plus occupé possible : on donne aux autres ou on se donne ainsi l’impression d’être quelqu’un d’important. Comment ferait la terre pour tourner si l’on n’était pas à la barre en permanence ?
Sommes-nous aussi débordés que nous voulons bien le croire ? Comment expliquer ce décalage entre la réalité et le ressenti ?
Oui et non : nous avons mille opportunités pour occuper notre temps, un nombre incroyable de séries télé à regarder le soir dans son lit, un nombre d’amis, de films, d’expos à voir en croissance constante. C’est la même chose au niveau professionnel, nous pouvons toujours en faire davantage, suivre une nouvelle formation, rencontrer de nouveaux prospects, soutiens, clients éventuels…Le potentiel des possibles est quasi illimité. Et nous l’avons bien intégré. Ce qui est plutôt une bonne chose. Mais entre tous ces possibles que nous portons en nous et notre réalité, il y a souvent une réelle différence. Si l’on regarde simplement ce que l’on a à faire, en respectant les délais, sans overdose illusoire, alors cela reste dans nos cordes la plupart du temps. Il suffit de voir le temps que l’on est capable de libérer dans nos plannings surchargés lorsque l’on est amoureux… Le temps est élastique en fonction de nos priorités ! […] »
La réponse serait donc simple, les évolutions de la société ont influencé nos vies. Nous avons plus de choix dans nos activités professionnelles, dans nos loisirs et cette multitude de choix nous stresse car nous avons peur de rater quelque chose. Or le temps libre est plus important actuellement qu’il ne l’a été au cours de l’histoire.
L’article du journal Le Temps révèle ce paradoxe :
« «C’est un phénomène paradoxal. Nous sommes de plus en plus efficaces, nous avons plein d’outils qui nous font gagner du temps, nous avons potentiellement plus de temps libre que nous n’en avons jamais eu. En même temps, nous avons un sentiment très fort de manque de temps, comme le soulignait le sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa dans son livre Accélération», relève Frédéric Kaplan, professeur en humanités numériques à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.
Pourquoi avons-nous cette perception? «Nous avons perdu ou abandonné l’idée, qui paraissait évidente il y a quelques décennies, selon laquelle nous travaillerions toute notre vie dans la même entreprise, nous aurions toujours la même religion, nous serions inscrits dans une trajectoire allant d’un point A à un point B… Aujourd’hui, il y a une tendance généralisée à se demander: suis-je en train de faire la meilleure chose pour moi? N’aurais-je pas meilleur temps d’en faire une autre? Comment optimiser mes possibilités? Potentiellement, je pourrais être tout et son contraire, alors je me dis que je dois pouvoir être tout…»
L’effet est double: «D’un côté, c’est une libération, parce qu’une trajectoire linéaire n’est pas forcément le modèle de vie le plus riche et le plus plein qui soit. D’autre part, c’est un gros stress. Si demain je peux être quelque chose de différent de ce que je suis, eh bien, il faut que je puisse tout saisir dès aujourd’hui – et ce n’est pas possible. Comme j’ai l’impression d’avoir sous le nez les outils pour approcher cette possibilité, mais qu’elle m’échappe, il en résulte un sentiment de manque de temps.» »
Cette multitude de possible crée un stress car nous avons l’impression que notre temps n’est pas optimisé. Avec tant de choix et l’impossibilité de réaliser toutes ces possibilités, l’impression d’un manque de temps apparaît. Il faut donc faire des choix.
La lecture du dossier de Psychologies Pourquoi le temps passe si vite ? sera instructive.
Ce sentiment d’une accélération du temps évolue en fonction de l’âge, comme l’indique l’article Pourquoi le temps semble passer plus vite avec l’âge ? sur Science post :
« Dès la fin du XIXe siècle, le philosophe français Paul Janet avait décrit la réaction cérébrale qui provoque cette sensation. En réalité, l’être humain compare toujours le temps qui passe au temps « absolu », c’est-à-dire celui qui s’est écoulé depuis le jour de sa naissance. Ainsi, lorsque l’on a 10 ans, une année représente 10 % de notre vie, et semble vraiment une durée très longue. En revanche, à 50 ans, une année ne représente plus que 2 % de notre vie, et peut sembler durer 5 fois moins longtemps. »
Albert Einstein et Léonard de Vinci devaient définir leurs priorités pour ne pas manquer de temps. La gestion du quotidien (repas, courses, nettoyage…) devait être déléguée à des personnes leur permettant ainsi de consacrer plus de temps à leurs recherches et leurs travaux scientifiques.
Il existe des techniques pour optimiser la gestion de son temps et ne plus avoir l’impression d’en manquer. Le site Journal du Net donne
Les 7 lois de la gestion des priorités et du temps :
« 1. La loi de la bonne chose
2. La loi de la priorité des priorités
Quand on connaît ses priorités, quand on a des engagements plus forts et plus intenses qu’on tient à honorer, il est plus facile de dire NON à tout le reste.
3. La loi de la clarté
Cette loi dit qu’il est difficile de mal choisir le chemin quand ont sait clairement où on va. La clarté conduit aux bons choix, les bons choix conduisent aux bonnes décisions.
4. La loi de l’action immédiate.
Elle dit qu’il est impossible d’oublier de faire ce qu’on a fait.
5. La loi de l’anticipation
Elle dit que seules les choses qui n’ont pas été faites en leur temps deviennent urgentes.
6. La loi de procrastination créative.
Je tiens cette loi de Brian Tracy. Elle dit que pour pouvoir faire une chose, il faut reporter une autre.
7. La loi de la hiérarchisation
Il y a certaines choses qui devraient être faites avant d’autres du fait de leur caractère prioritaire. »
Pour finir, quelques ouvrages à conseiller à ceux qui n’ont « pas le temps » :
- Gestion du temps, Laurent Hermel.
- La boîte à outils de la gestion du temps, Pascale Bélorgey.
- Et si je prenais mon temps ! : gestion des priorités : mode d'emploi, Catherine Berliet.
- Maîtriser la gestion de son temps : en quatre semaines et 85 questions-réponses, Sylvie Lainé.
Bonne journée.
La question du manque de temps est un sujet qui intéresse les journaux, on trouve de nombreux articles sur internet qui explique les raisons de cette sensation.
Le site Atlantico décrypte ce phénomène avec l’aide d’une psychanalyste :
« Atlantico : Un article publié sur le site américain slate.com, revient sur un sentiment de plus en plus répandu, celui d'être débordé. Mal contemporain que cette impression d'être submergé, de ne jamais avoir de temps. Pourquoi sommes-nous si enclin à nous dire "débordés"?
Odile Chabrillac : La première raison pour expliquer cette affirmation est qu’elle comporte une part de vérité : nous faisons beaucoup de choses, dans tous les sens, nous recevons une quantité incroyable d’informations par un nombre de canaux de plus en plus importants et notre cerveau doit faire le tri dans tout cela, déterminer ce qui est important et ce qui ne l’est pas, en évitant de faire des ratés !
La seconde raison, c’est qu’il est socialement valorisé d’être le plus occupé possible : on donne aux autres ou on se donne ainsi l’impression d’être quelqu’un d’important. Comment ferait la terre pour tourner si l’on n’était pas à la barre en permanence ?
Sommes-nous aussi débordés que nous voulons bien le croire ? Comment expliquer ce décalage entre la réalité et le ressenti ?
Oui et non : nous avons mille opportunités pour occuper notre temps, un nombre incroyable de séries télé à regarder le soir dans son lit, un nombre d’amis, de films, d’expos à voir en croissance constante. C’est la même chose au niveau professionnel, nous pouvons toujours en faire davantage, suivre une nouvelle formation, rencontrer de nouveaux prospects, soutiens, clients éventuels…
La réponse serait donc simple, les évolutions de la société ont influencé nos vies. Nous avons plus de choix dans nos activités professionnelles, dans nos loisirs et cette multitude de choix nous stresse car nous avons peur de rater quelque chose. Or le temps libre est plus important actuellement qu’il ne l’a été au cours de l’histoire.
L’article du journal Le Temps révèle ce paradoxe :
« «C’est un phénomène paradoxal. Nous sommes de plus en plus efficaces, nous avons plein d’outils qui nous font gagner du temps, nous avons potentiellement plus de temps libre que nous n’en avons jamais eu. En même temps, nous avons un sentiment très fort de manque de temps, comme le soulignait le sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa dans son livre Accélération», relève Frédéric Kaplan, professeur en humanités numériques à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.
Pourquoi avons-nous cette perception? «Nous avons perdu ou abandonné l’idée, qui paraissait évidente il y a quelques décennies, selon laquelle nous travaillerions toute notre vie dans la même entreprise, nous aurions toujours la même religion, nous serions inscrits dans une trajectoire allant d’un point A à un point B… Aujourd’hui, il y a une tendance généralisée à se demander: suis-je en train de faire la meilleure chose pour moi? N’aurais-je pas meilleur temps d’en faire une autre? Comment optimiser mes possibilités? Potentiellement, je pourrais être tout et son contraire, alors je me dis que je dois pouvoir être tout…»
Cette multitude de possible crée un stress car nous avons l’impression que notre temps n’est pas optimisé. Avec tant de choix et l’impossibilité de réaliser toutes ces possibilités, l’impression d’un manque de temps apparaît. Il faut donc faire des choix.
La lecture du dossier de Psychologies Pourquoi le temps passe si vite ? sera instructive.
Ce sentiment d’une accélération du temps évolue en fonction de l’âge, comme l’indique l’article Pourquoi le temps semble passer plus vite avec l’âge ? sur Science post :
« Dès la fin du XIXe siècle, le philosophe français Paul Janet avait décrit la réaction cérébrale qui provoque cette sensation. En réalité, l’être humain compare toujours le temps qui passe au temps « absolu », c’est-à-dire celui qui s’est écoulé depuis le jour de sa naissance. Ainsi, lorsque l’on a 10 ans, une année représente 10 % de notre vie, et semble vraiment une durée très longue. En revanche, à 50 ans, une année ne représente plus que 2 % de notre vie, et peut sembler durer 5 fois moins longtemps. »
Albert Einstein et Léonard de Vinci devaient définir leurs priorités pour ne pas manquer de temps. La gestion du quotidien (repas, courses, nettoyage…) devait être déléguée à des personnes leur permettant ainsi de consacrer plus de temps à leurs recherches et leurs travaux scientifiques.
Il existe des techniques pour optimiser la gestion de son temps et ne plus avoir l’impression d’en manquer. Le site Journal du Net donne
Les 7 lois de la gestion des priorités et du temps :
« 1. La loi de la bonne chose
2. La loi de la priorité des priorités
Quand on connaît ses priorités, quand on a des engagements plus forts et plus intenses qu’on tient à honorer, il est plus facile de dire NON à tout le reste.
3. La loi de la clarté
Cette loi dit qu’il est difficile de mal choisir le chemin quand ont sait clairement où on va. La clarté conduit aux bons choix, les bons choix conduisent aux bonnes décisions.
4. La loi de l’action immédiate.
Elle dit qu’il est impossible d’oublier de faire ce qu’on a fait.
5. La loi de l’anticipation
Elle dit que seules les choses qui n’ont pas été faites en leur temps deviennent urgentes.
6. La loi de procrastination créative.
Je tiens cette loi de Brian Tracy. Elle dit que pour pouvoir faire une chose, il faut reporter une autre.
7. La loi de la hiérarchisation
Il y a certaines choses qui devraient être faites avant d’autres du fait de leur caractère prioritaire. »
Pour finir, quelques ouvrages à conseiller à ceux qui n’ont « pas le temps » :
- Gestion du temps, Laurent Hermel.
- La boîte à outils de la gestion du temps, Pascale Bélorgey.
- Et si je prenais mon temps ! : gestion des priorités : mode d'emploi, Catherine Berliet.
- Maîtriser la gestion de son temps : en quatre semaines et 85 questions-réponses, Sylvie Lainé.
Bonne journée.
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