Question d'origine :
Dans le cadre d'un placement de mineurs , quelles sont les méthodes et les pratiques employées concernant l'orientation et les objectifs à l'issue de l'accompagnement et de la prise en charge?
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/01/2016 à 10h44
Bonjour,
Tout d’abord rappelons ce qu’est le placement d’un mineur et sa durée :
"Le placement d'un enfant est une mesure de protection qui retire un mineur de son milieu familial lorsque ce dernier :
• n'est pas en mesure de garantir sa santé (par exemple, absence de soins médicaux), sa sécurité ou sa moralité,
• ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises.
(…)
Durée de la mesure de placement :
La mesure de placement dure 2 ans maximum. Elle peut être renouvelée par décision motivée.
La mesure de placement peut toutefois être modifiée à tout moment par le juge, après une nouvelle audience, en cas de changement de la situation de l'enfant et de sa famille."
Source : service public.fr
Cet autre site apporte quelques précisions :
Le placement dure jusqu’au moment où l’on constate que les faits ayant donné lieu au placement ont évolué favorablement, de sorte que la réintégration de l’enfant ou de l’adolescent dans sa famille d’origine a toutes les chances de réussir. Cette réintégration est préparée et accompagnée par les personnes et les services qui ont à charge l’enfant et l’adolescent. Dans le cas d’un placement judiciaire, la réintégration ne peut avoir lieu qu’avec l’accord du tribunal de la jeunesse. Le placement prend fin de plein droit à la majorité de l’adolescent, respectivement, dans certains cas, à l’âge de 21 ou de 25 ans.
Ainsi c’est le juge qui décide de l’orientation de l’enfant à l’issue de la durée de placement. L’objectif, c’est que l’enfant retourne finalement au sein de sa famille, après l’élaboration d’un projet pour l’enfant par les différents acteurs (famille, acteurs sociaux et juge).
L’article d’Emilie Potin mentionne ce projet :
Cet article invite plus largement à s’interroger sur les étapes ordinaires du parcours, les orientations qui en découlent et l’espace de projection ainsi ouvert sur l’avenir. Ce champ des possibles n’est pas à envisager seulement du point de vue de l’enfant mais aussi du point de vue des espaces et groupes sociaux qui se sont recomposés à partir du placement. Nous proposons d’axer notre démonstration sur la carrière morale de l’enfant, des parents et des familles d’accueil. (…)
Ici se situe le paradoxe institutionnel, quand l’injonction faite aux acteurs familiaux de se responsabiliser autour de la construction d’un projet, ne s’accompagne pas des moyens nécessaires, en termes de temporalité et d’indépendance, pour construire un tel projet pérenne. Ce paradoxe est de même nature que celui formulé par Gilles Chantraine à propos de la prison, quand l’injonction d’un travail sur soi faite aux acteurs va de pair avec une situation de dépendance institutionnelle. Comment familles d’origine et familles d’accueil peuvent-elles prendre leur part de responsabilité dans la construction d’un projet de changement dans l’intérêt de l’enfant, si les moyens nécessaires pour maintenir ouvert ce que nous avons appelé le champ des possibles, ne sont pas disponibles, en termes de temporalité et d’autonomie ?
Source : Vivre un parcours de placement. Un champ des possibles pour l’enfant, les parents et la famille d’accueil / Emilie Potin / n°8 | Automne 2009 : Difficiles parcours de jeunesses
Ainsi le projet final de retour dans la famille d’origine n’aboutit pas toujours. Un autre article, celui d’Hélène Milova corrobore cela:
« Le but, je crois, de tous les foyers éducatifs, [...] c’est le retour en famille. [...] Quand c’est possible, bien entendu. Il y a des familles où ce n’est pas possible du tout. (…)
Les éducateurs font surtout référence, en ce qui concerne les relations enfants-parents, à l’objectif d’une autonomisation des jeunes par rapport à l’influence de leurs parents, et non à l’objectif, considéré comme peu réaliste, du « retour en famille ».
Cette contradiction entre les objectifs officiels du placement et les possibilités réelles qu’il offre peut être mise en relation avec le constat que faisait le sociologue américain Erving Goffman sur les « institutions totalitaires » .
Source : Hélène Milova.«Placement en foyer et retour en famille» / Revue Quart Monde, N°178 - Enfants placés, Année 2001, Revue Quart Monde
Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter les sites suivants :
• Actionsociale.org
• L’accueil de l’enfant et de l’adolescent protégé : guide pratique
• Les établissements de placement
• Assistance éducative
• Étude de législation comparée n° 170 - février 2007 - Les structures de protection de l'enfance
Tout d’abord rappelons ce qu’est le placement d’un mineur et sa durée :
"Le placement d'un enfant est une mesure de protection qui retire un mineur de son milieu familial lorsque ce dernier :
• n'est pas en mesure de garantir sa santé (par exemple, absence de soins médicaux), sa sécurité ou sa moralité,
• ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises.
(…)
Durée de la mesure de placement :
La mesure de placement dure 2 ans maximum. Elle peut être renouvelée par décision motivée.
La mesure de placement peut toutefois être modifiée à tout moment par le juge, après une nouvelle audience, en cas de changement de la situation de l'enfant et de sa famille."
Source : service public.fr
Cet autre site apporte quelques précisions :
Le placement dure jusqu’au moment où l’on constate que les faits ayant donné lieu au placement ont évolué favorablement, de sorte que la réintégration de l’enfant ou de l’adolescent dans sa famille d’origine a toutes les chances de réussir. Cette réintégration est préparée et accompagnée par les personnes et les services qui ont à charge l’enfant et l’adolescent. Dans le cas d’un placement judiciaire, la réintégration ne peut avoir lieu qu’avec l’accord du tribunal de la jeunesse. Le placement prend fin de plein droit à la majorité de l’adolescent, respectivement, dans certains cas, à l’âge de 21 ou de 25 ans.
Ainsi c’est le juge qui décide de l’orientation de l’enfant à l’issue de la durée de placement. L’objectif, c’est que l’enfant retourne finalement au sein de sa famille, après l’élaboration d’un projet pour l’enfant par les différents acteurs (famille, acteurs sociaux et juge).
L’article d’Emilie Potin mentionne ce projet :
Cet article invite plus largement à s’interroger sur les étapes ordinaires du parcours, les orientations qui en découlent et l’espace de projection ainsi ouvert sur l’avenir. Ce champ des possibles n’est pas à envisager seulement du point de vue de l’enfant mais aussi du point de vue des espaces et groupes sociaux qui se sont recomposés à partir du placement. Nous proposons d’axer notre démonstration sur la carrière morale de l’enfant, des parents et des familles d’accueil. (…)
Ici se situe le paradoxe institutionnel, quand l’injonction faite aux acteurs familiaux de se responsabiliser autour de la construction d’un projet, ne s’accompagne pas des moyens nécessaires, en termes de temporalité et d’indépendance, pour construire un tel projet pérenne. Ce paradoxe est de même nature que celui formulé par Gilles Chantraine à propos de la prison, quand l’injonction d’un travail sur soi faite aux acteurs va de pair avec une situation de dépendance institutionnelle. Comment familles d’origine et familles d’accueil peuvent-elles prendre leur part de responsabilité dans la construction d’un projet de changement dans l’intérêt de l’enfant, si les moyens nécessaires pour maintenir ouvert ce que nous avons appelé le champ des possibles, ne sont pas disponibles, en termes de temporalité et d’autonomie ?
Source : Vivre un parcours de placement. Un champ des possibles pour l’enfant, les parents et la famille d’accueil / Emilie Potin / n°8 | Automne 2009 : Difficiles parcours de jeunesses
Ainsi le projet final de retour dans la famille d’origine n’aboutit pas toujours. Un autre article, celui d’Hélène Milova corrobore cela:
« Le but, je crois, de tous les foyers éducatifs, [...] c’est le retour en famille. [...] Quand c’est possible, bien entendu. Il y a des familles où ce n’est pas possible du tout. (…)
Les éducateurs font surtout référence, en ce qui concerne les relations enfants-parents, à l’objectif d’une autonomisation des jeunes par rapport à l’influence de leurs parents, et non à l’objectif, considéré comme peu réaliste, du « retour en famille ».
Cette contradiction entre les objectifs officiels du placement et les possibilités réelles qu’il offre peut être mise en relation avec le constat que faisait le sociologue américain Erving Goffman sur les « institutions totalitaires » .
Source : Hélène Milova.«Placement en foyer et retour en famille» / Revue Quart Monde, N°178 - Enfants placés, Année 2001, Revue Quart Monde
Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter les sites suivants :
• Actionsociale.org
• L’accueil de l’enfant et de l’adolescent protégé : guide pratique
• Les établissements de placement
• Assistance éducative
• Étude de législation comparée n° 170 - février 2007 - Les structures de protection de l'enfance
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/01/2016 à 12h31
Bonjour,
En complément de nos précédentes réponses et pour vous permettre d’approfondir votre sujet d’étude, nous vous proposons une brève bibliographie :
* Pour réussir le placement familial / Christian Allard, préface Hana Rottman, 2015 : Après avoir observé les attitudes d'enfants en famille d'accueil, l'auteur fournit des repères théoriques pour expliquer leurs comportements et les clés de la psychologie de l'enfant. Ces enseignements ont pour but d'orienter les travailleurs sociaux dans leurs actions afin d'aménager un environnement social idéal pour le développement de l'enfant.
* Quand la relation parentale est rompue : placement définitif et projets de vie pour l'enfant / Philippe Liebert, 2015 : Une synthèse sur les effets du placement d'un enfant sur sa construction psychologique et sur son projet de vie. Après avoir défini les troubles psycho-affectifs de la dysparentalité, le psychologue étudie les situations où la rupture définitive du lien parental est nécessaire et propose des mesures et des procédures pour accompagner l'enfant dans son développement.
* Enfants placés, déplacés, replacés : parcours en protection de l'enfance / Emilie Potin, 2014 : Chaque année, 140.000 enfants font en France l'objet d'une mesure de placement. A partir de récits recueillis auprès de familles d'origine, de familles d'accueil, de professionnels et d'enfants et adolescents concernés, cette analyse de parcours de prise en charge vise également à restituer parole et dignité aux premiers concernés.
* Le placement des enfants / sous la direction de Dominique Attias, Lucette Khaïat, 2014 : Les auteurs s'interrogent sur la meilleure façon de procéder au placement des enfants en familles d'accueil pour qu'il ne soit pas ressenti comme un traumatisme supplémentaire.
* L'affectif et la protection de l'enfance / Christian Allard, 2013 : Dans cet ouvrage destiné aux travailleurs sociaux, l'auteur souligne l'importance de l'affectif durant les étapes du placement de l'enfant.
* Le placement familial, une vieille histoire à réinventer / sous la direction de Denise Bass, Arlette Pellé, 2013 : Traite de la problématique du placement familial d'enfants à travers sa dimension thérapeutique, ses pratiques et l'autorité parentale. S'adresse à la fois aux intervenants sociaux, éducatifs, psychanalystes, psychiatres et psychologues.
* Repères pour le placement familial / Daniel Coum, 2013 : Sous la forme d'un glossaire non exhaustif, l'auteur revisite les usages et les processus du placement familial. D'absence à visite, en passant par juge des enfants et famille, les mots clés sélectionnés invitent à penser la pratique quotidienne des familles d'accueil, assistants familiaux et autres travailleurs sociaux.
En complément de nos précédentes réponses et pour vous permettre d’approfondir votre sujet d’étude, nous vous proposons une brève bibliographie :
* Pour réussir le placement familial / Christian Allard, préface Hana Rottman, 2015 : Après avoir observé les attitudes d'enfants en famille d'accueil, l'auteur fournit des repères théoriques pour expliquer leurs comportements et les clés de la psychologie de l'enfant. Ces enseignements ont pour but d'orienter les travailleurs sociaux dans leurs actions afin d'aménager un environnement social idéal pour le développement de l'enfant.
* Quand la relation parentale est rompue : placement définitif et projets de vie pour l'enfant / Philippe Liebert, 2015 : Une synthèse sur les effets du placement d'un enfant sur sa construction psychologique et sur son projet de vie. Après avoir défini les troubles psycho-affectifs de la dysparentalité, le psychologue étudie les situations où la rupture définitive du lien parental est nécessaire et propose des mesures et des procédures pour accompagner l'enfant dans son développement.
* Enfants placés, déplacés, replacés : parcours en protection de l'enfance / Emilie Potin, 2014 : Chaque année, 140.000 enfants font en France l'objet d'une mesure de placement. A partir de récits recueillis auprès de familles d'origine, de familles d'accueil, de professionnels et d'enfants et adolescents concernés, cette analyse de parcours de prise en charge vise également à restituer parole et dignité aux premiers concernés.
* Le placement des enfants / sous la direction de Dominique Attias, Lucette Khaïat, 2014 : Les auteurs s'interrogent sur la meilleure façon de procéder au placement des enfants en familles d'accueil pour qu'il ne soit pas ressenti comme un traumatisme supplémentaire.
* L'affectif et la protection de l'enfance / Christian Allard, 2013 : Dans cet ouvrage destiné aux travailleurs sociaux, l'auteur souligne l'importance de l'affectif durant les étapes du placement de l'enfant.
* Le placement familial, une vieille histoire à réinventer / sous la direction de Denise Bass, Arlette Pellé, 2013 : Traite de la problématique du placement familial d'enfants à travers sa dimension thérapeutique, ses pratiques et l'autorité parentale. S'adresse à la fois aux intervenants sociaux, éducatifs, psychanalystes, psychiatres et psychologues.
* Repères pour le placement familial / Daniel Coum, 2013 : Sous la forme d'un glossaire non exhaustif, l'auteur revisite les usages et les processus du placement familial. D'absence à visite, en passant par juge des enfants et famille, les mots clés sélectionnés invitent à penser la pratique quotidienne des familles d'accueil, assistants familiaux et autres travailleurs sociaux.
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