Question d'origine :
L'amour inconditionnel entre un homme et une femme est-il possible ? Quels sont les caractéristiques de cet amour ? Quelles sont ses limites ?
L'amour inconditionnel peut-il existé dans une relation "déséquilibrée" ?
Merci d'avance.
Sincères salutations.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 30/10/2015 à 15h08
Bonjour,
Ceci est une première réponse, que nous serons vraisemblablement amenés à compléter en termes de références bibliographiques.
De l’ensemble de vos questions, on pourrait dégager deux fils de réflexion distincts et liés - le ressenti individuel et la dynamique relationnelle – qui tisseront également la trame de nos réponses.
L'amour inconditionnel entre un homme et une femme est-il possible ?
Cette question se prête d’emblée à plusieurs interprétations.S’il s’agit de savoir s’il est humainement possible de ressentir un amour inconditionnel , il ne fait guère de doute que certaines personnes qualifieraient ainsi ce qu’elles ressentent. Partant de là, pour ce qui est de l’expérience subjective, et pour peu que l’on estime parfaitement lucides les discours sur soi, on ne peut de prime abord que se fier aux déclarations des personnes concernées.
A priori, seule l’observation des comportements des personnes en question, en adéquation ou en contradiction avec cet idéal subjectif, permettrait d’en valider ou pas la réalité objective. Nous verrons dans ce qui suit que la connaissance des ressors psychosociaux permet des hypothèses ou raisonnements plus généralisables.
Remarquons en préambule que la relation amoureuse est très fortement conditionnée par la société. Un certain idéal d’amour est valorisé par la culture occidentale, celui du couple hétérosexuel monogame, qui traverse toutes les épreuves, donne naissance à une famille et dure la vie entière. Par ailleurs, on observe une forte homogamie dans la formation des couples, même si la tendance semble au déclin. « L’homogamie sociale désigne la probabilité plus forte qu’ont les individus à choisir un conjoint dont les caractéristiques culturelles, sociales et économiques sont proches des siennes. […] Les études sociologiques montrent que, dans les sociétés modernes, en dépit de la liberté de choix du conjoint par les individus, l’homogamie sociale reste bien une pratique très répandue. » [Lexique de sociologie, Dalloz, 2013.].
En d’autres termes, on ne rencontre pas l’être cher par magie : les milieux sociaux tendent à se reproduire et ce, pas uniquement d’un point de vue biologique, mais aussi symboliquement et économiquement. Souvent sans que cela n’altère notre idéal et notre ressenti subjectifs, nous reproduisons des valeurs, à tous les sens du terme.
Si les aspects sociologiques de la formation du couple et de son inscription dans le temps vous intéressent, vous pourrez trouver des informations dans les ouvrages suivants :
Paul Servais (dir.), Regards sur la famille, le couple et la sexualité. Un demi-siècle de mutations..
François de Singly, Sociologie de la famille contemporaine.
Martine Segalen, Sociologie de la famille.
Il y a d’autres manières d’envisager votre première question.S’il s’agit d’interroger la viabilité, donc la pérennité de la relation , ou encore d’objectiver ce ressenti, de déterminer son réalisme ou son caractère illusoire , nous trouverons plus d’éléments de réponse en abordant la deuxième question.
Quelles sont les caractéristiques de cet amour ?
C’est dans le domaine de la foi que l’on trouve explicitées les caractéristiques d’un amour inconditionnel : « Agapē est le mot grec pour l'amour "divin" et "inconditionnel", complétant la liste des mots grecs pour dire amour : Éros (l'amour physique), Agapē (l'amour spirituel), Storgê (l'amour familial) et Philia (amitié, lien social). Les philosophes grecs du temps de Platon l'utilisaient dans un sens supposé universel, c'est-à-dire opposé à un amour personnel ; cela pouvait signifier l'amour de la vérité, ou de l'humanité.
Le terme est utilisé par les chrétiens pour décrire l'amour de Dieu, tel qu'il est décrit dans la Bible, envers les hommes. C'est notamment le mot employé tout au long du Nouveau testament (rédigé en grec par ses différents auteurs), pour la qualité d'amour totalement désintéressé dont Dieu seul est capable, mais qu'il propose de donner à ses disciples par le Saint-Esprit.) » [Source : Wikipedia]
Cet amour inconditionnel ne serait donc pas terrestre. Il est pourtant invoqué dans la relation entre parents et enfants. Chacun.e de nous a en effet eu besoin de grandir sous un regard bienveillant, sans craindre l’abandon au moindre faux pas, à la moindre imperfection… Ceci n’est sans doute pas sans lien avec l’aspiration à un amour inconditionnel dans le couple.
Toutefois, l’amour inconditionnel dans le cadre spécifique de la relation aux enfants ne signifie pas nécessairement idéalisation, extrême tolérance voire abolition de toute considération éthique face à leurs comportements, sauf à contrevenir gravement à leur développement et leur aptitude à vivre en société.
Une définition de l’amour « inconditionnel » dans le cadre du couple pourrait également s’appliquer lorsqu’il est question de faire face aux aléas de l’existence. La notion d’amour inconditionnel pourrait alors évoquer la capacité du lien de perdurer en dépit d’évolutions dans la vie de chacun des deux individus. L’existence individuelle ne se résume en effet pas au couple mais peut se déployer dans la sphère professionnelle, amicale, associative, etc. Partant de là, il est par exemple possible que des goûts ou investissements au départ communs aient postérieurement un intérêt relatif pour l’un ou l’autre, voire divergent.
Dans le même ordre d’idée, l’inconditionnel peut faire référence à l’endurance du lien face aux difficultés sociales rencontrées par le couple en tant que tel : par exemple les préjugés ou pressions pesant sur un couple dont les personnes ont des origines différentes, sont de même sexe, etc.
Enfin, avec la vieillesse surviennent des changements physiques et psychologiques. L’amour inconditionnel pourrait alors consister au fait de ne pas se détourner de l’autre, a fortiori si l’on considère les cas où la réciprocité est entravée par la condition somatique ou mentale de l’un ou l’autre des partenaires.
Ce qui revient sans doute à dire que l’amour évolue aussi avec l’âge des personnes et avec l’histoire de la relation comme processus. A chacun d’évaluer alors si ces évolutions représentent une opportunité d’enrichissement ou un risque d’appauvrissement sur les plans individuel et relationnel.
Bien entendu, les humains ne vivant pas « hors sol », les normes ou modèles sociaux de l’époque (actuelle ou de formation du couple), plus ou moins individualistes, ne sont pas sans poids dans les choix potentiels, de même que les conditions matérielles. Les normes de masculinité et de féminité déterminent aussi largement le modèle de couple et ne sont pas sans conséquence sur les situations économiques respectives des femmes et des hommes.
Pour être plus complet, il faudrait également aborder la question des « mécanismes » neurobiologiques de l’amour, en termes d’influence relative, de co-construction avec les facteurs environnementaux, de prépondérance, voire de déterminisme absolu : le débat est ouvert avec les courants constructivistes des sciences humaines, notamment avec l’analyse des rapports sociaux de genre.
Quelles sont ses limites ?
Par définition, s’il est inconditionnel, il ne peut être conditionné par des limites à ne pas franchir. Ce serait un oxymore au même titre qu’un « voyage spatial intramuros », une « injustice méritée », une « satisfaction contrariante », etc. S’il arrive que des contradictions ou motivations paradoxales logent au cœur de la psyché individuelle, on ne peut les établir en normes sociales. Au-delà du simple raisonnement logique, nous vous renvoyons aux cas de figure évoqués ci-dessus pour vous faire une idée de ce qui est souhaitable ou tolérable pour vous, ou de manière plus générale dans la condition humaine.
L'amour inconditionnel peut-il exister dans une relation "déséquilibrée" ?
Envisagé dans l’absolu et non en rapport à des critères de circonstances concrets et précis (comme ce que nous avons appelé ci-dessus « aléas de l’existence »), l’amour véritablement inconditionnel dans le couple semble s’apparenter à un aveuglement ou à une abdication de tout positionnement éthique personnel, une abolition de toutes limites y compris celles assurant le bien-être, voire la survie individuelle.
La question qui point alors est de savoir si l’amour inconditionnel, au sens littéral, peut exister dans une relation équilibrée : une relation viable, pérenne, entre deux adultes intègres et égaux, à la différence d’une aspiration religieuse ou enfantine.
De l’ensemble de vos questions, on pourrait dégager deux fils de réflexion distincts et liés - le ressenti individuel et la dynamique relationnelle – qui tisseront également la trame de nos réponses.
L'amour inconditionnel entre un homme et une femme est-il possible ?
Cette question se prête d’emblée à plusieurs interprétations.
A priori, seule l’observation des comportements des personnes en question, en adéquation ou en contradiction avec cet idéal subjectif, permettrait d’en valider ou pas la réalité objective. Nous verrons dans ce qui suit que la connaissance des ressors psychosociaux permet des hypothèses ou raisonnements plus généralisables.
Remarquons en préambule que la relation amoureuse est très fortement conditionnée par la société. Un certain idéal d’amour est valorisé par la culture occidentale, celui du couple hétérosexuel monogame, qui traverse toutes les épreuves, donne naissance à une famille et dure la vie entière. Par ailleurs, on observe une forte homogamie dans la formation des couples, même si la tendance semble au déclin. « L’homogamie sociale désigne la probabilité plus forte qu’ont les individus à choisir un conjoint dont les caractéristiques culturelles, sociales et économiques sont proches des siennes. […] Les études sociologiques montrent que, dans les sociétés modernes, en dépit de la liberté de choix du conjoint par les individus, l’homogamie sociale reste bien une pratique très répandue. » [Lexique de sociologie, Dalloz, 2013.].
En d’autres termes, on ne rencontre pas l’être cher par magie : les milieux sociaux tendent à se reproduire et ce, pas uniquement d’un point de vue biologique, mais aussi symboliquement et économiquement. Souvent sans que cela n’altère notre idéal et notre ressenti subjectifs, nous reproduisons des valeurs, à tous les sens du terme.
Si les aspects sociologiques de la formation du couple et de son inscription dans le temps vous intéressent, vous pourrez trouver des informations dans les ouvrages suivants :
Paul Servais (dir.), Regards sur la famille, le couple et la sexualité. Un demi-siècle de mutations..
François de Singly, Sociologie de la famille contemporaine.
Martine Segalen, Sociologie de la famille.
Il y a d’autres manières d’envisager votre première question.
Quelles sont les caractéristiques de cet amour ?
C’est dans le domaine de la foi que l’on trouve explicitées les caractéristiques d’un amour inconditionnel : « Agapē est le mot grec pour l'amour "divin" et "inconditionnel", complétant la liste des mots grecs pour dire amour : Éros (l'amour physique), Agapē (l'amour spirituel), Storgê (l'amour familial) et Philia (amitié, lien social). Les philosophes grecs du temps de Platon l'utilisaient dans un sens supposé universel, c'est-à-dire opposé à un amour personnel ; cela pouvait signifier l'amour de la vérité, ou de l'humanité.
Le terme est utilisé par les chrétiens pour décrire l'amour de Dieu, tel qu'il est décrit dans la Bible, envers les hommes. C'est notamment le mot employé tout au long du Nouveau testament (rédigé en grec par ses différents auteurs), pour la qualité d'amour totalement désintéressé dont Dieu seul est capable, mais qu'il propose de donner à ses disciples par le Saint-Esprit.) » [Source : Wikipedia]
Cet amour inconditionnel ne serait donc pas terrestre. Il est pourtant invoqué dans la relation entre parents et enfants. Chacun.e de nous a en effet eu besoin de grandir sous un regard bienveillant, sans craindre l’abandon au moindre faux pas, à la moindre imperfection… Ceci n’est sans doute pas sans lien avec l’aspiration à un amour inconditionnel dans le couple.
Toutefois, l’amour inconditionnel dans le cadre spécifique de la relation aux enfants ne signifie pas nécessairement idéalisation, extrême tolérance voire abolition de toute considération éthique face à leurs comportements, sauf à contrevenir gravement à leur développement et leur aptitude à vivre en société.
Une définition de l’amour « inconditionnel » dans le cadre du couple pourrait également s’appliquer lorsqu’il est question de faire face aux aléas de l’existence. La notion d’amour inconditionnel pourrait alors évoquer la capacité du lien de perdurer en dépit d’évolutions dans la vie de chacun des deux individus. L’existence individuelle ne se résume en effet pas au couple mais peut se déployer dans la sphère professionnelle, amicale, associative, etc. Partant de là, il est par exemple possible que des goûts ou investissements au départ communs aient postérieurement un intérêt relatif pour l’un ou l’autre, voire divergent.
Dans le même ordre d’idée, l’inconditionnel peut faire référence à l’endurance du lien face aux difficultés sociales rencontrées par le couple en tant que tel : par exemple les préjugés ou pressions pesant sur un couple dont les personnes ont des origines différentes, sont de même sexe, etc.
Enfin, avec la vieillesse surviennent des changements physiques et psychologiques. L’amour inconditionnel pourrait alors consister au fait de ne pas se détourner de l’autre, a fortiori si l’on considère les cas où la réciprocité est entravée par la condition somatique ou mentale de l’un ou l’autre des partenaires.
Ce qui revient sans doute à dire que l’amour évolue aussi avec l’âge des personnes et avec l’histoire de la relation comme processus. A chacun d’évaluer alors si ces évolutions représentent une opportunité d’enrichissement ou un risque d’appauvrissement sur les plans individuel et relationnel.
Bien entendu, les humains ne vivant pas « hors sol », les normes ou modèles sociaux de l’époque (actuelle ou de formation du couple), plus ou moins individualistes, ne sont pas sans poids dans les choix potentiels, de même que les conditions matérielles. Les normes de masculinité et de féminité déterminent aussi largement le modèle de couple et ne sont pas sans conséquence sur les situations économiques respectives des femmes et des hommes.
Pour être plus complet, il faudrait également aborder la question des « mécanismes » neurobiologiques de l’amour, en termes d’influence relative, de co-construction avec les facteurs environnementaux, de prépondérance, voire de déterminisme absolu : le débat est ouvert avec les courants constructivistes des sciences humaines, notamment avec l’analyse des rapports sociaux de genre.
Quelles sont ses limites ?
Par définition, s’il est inconditionnel, il ne peut être conditionné par des limites à ne pas franchir. Ce serait un oxymore au même titre qu’un « voyage spatial intramuros », une « injustice méritée », une « satisfaction contrariante », etc. S’il arrive que des contradictions ou motivations paradoxales logent au cœur de la psyché individuelle, on ne peut les établir en normes sociales. Au-delà du simple raisonnement logique, nous vous renvoyons aux cas de figure évoqués ci-dessus pour vous faire une idée de ce qui est souhaitable ou tolérable pour vous, ou de manière plus générale dans la condition humaine.
L'amour inconditionnel peut-il exister dans une relation "déséquilibrée" ?
Envisagé dans l’absolu et non en rapport à des critères de circonstances concrets et précis (comme ce que nous avons appelé ci-dessus « aléas de l’existence »), l’amour véritablement inconditionnel dans le couple semble s’apparenter à un aveuglement ou à une abdication de tout positionnement éthique personnel, une abolition de toutes limites y compris celles assurant le bien-être, voire la survie individuelle.
La question qui point alors est de savoir si l’amour inconditionnel, au sens littéral, peut exister dans une relation équilibrée : une relation viable, pérenne, entre deux adultes intègres et égaux, à la différence d’une aspiration religieuse ou enfantine.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 03/11/2015 à 16h15
Amour inconditionnel
Saison 1, Episode 2
Quel suspens !
Nous vous proposons ci-dessous un étayage bibliographique plus conséquent. Veuillez noter quede nombreux ouvrages abordent tout ou partie des différentes dimensions que nous avons évoquées dans notre première réponse. Nous les avons néanmoins organisés afin d’en faciliter l’appréhension, quitte à offrir une présentation un peu réductrice de leur contenu.
Beaucoup tendent à montrer que, les humains étant des êtres de culture, l’amour est la plupart du temps socialement et psychologiquement conditionné à notre insu. Ce qui n'empêche que nous en composons l’histoire avec nos partenaires. Ceci non par magie, mais à travers ajustements et élaborations communes.
Aux ouvrages généraux précités nous pourrions ajouter, du point de vue de la sociologie :
François de Singly : Le soi, le couple et la famille
Jean-Claude Kaufmann : Sociologie du couple
Sur le versant de la psychologie, en guise d’introduction, nous vous suggérons l’Antimanuel de psychologie de Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste, thérapeute de couple et de famille. Il ne s’agit pas d’un livre de développement personnel offrant des recettes simples et universelles, mais plutôt d’une exploration « du lien amoureux, des cerveaux, des inconscients, des âmes, des histoires, des vies […] pour nous faire découvrir la richesse et la complexité extraordinaires des liens qui tissent notre humanité. Et pour comprendre un peu mieux comment l’amour vient aux humains. »
Sur la question desmodèles genrés , vous pourrez trouver des données et analyses sociologiques dans l’ouvrage de Michel Bozon et François Héran sur La formation du couple, même si la portée de l’étude est plus vaste.
Sur la construction et l’évolution des formes de masculinité et leur impact dans la vie intime, nous vous signalons l’ouvrage de Serge Hefez, Dans le coeur des hommes. L’approche disciplinaire y est différente mais pas forcément antagonique avec ce qui précède.
D’un point de vue plus matériel, comme nous le signalions dans notre première réponse, la dépendance économique est une dimension certes peu romantique mais bien réelle, pesant sur les choix de vie. Si l’activité professionnelle des femmes est désormais considérée comme « normale », elles restent les premières impactées par la précarité. Au-delà des messages politiques, la culture française est encore largement imprégnée de l’idée que, dans le couple hétérosexuel, les revenus des femmes sont secondaires. Les filles, plus que les garçons, sont incitées très jeunes à développer des qualités de coopération, d’attention et de soin à autrui que l’on retrouve dans l’investissement de la sphère domestique et dans les activités dites de « care », perçues comme relevant de qualités féminines naturelles, non rémunérées ou moins valorisées économiquement.
Voici une sélection de livres traitant de la notion de care :
Marie Garrau, Alice Le Goff : Care, justice et dépendance : introduction aux théories du care
Marie Garrau, Alice Le Goff : Politiser le care: perspectives sociologiques et philosophiques
Pascale Molinier : Le travail du care
Patricia Paperman : Care et sentiments
Surle couple comme processus , vous pouvez consulter l’ouvrage d’Eric Smadja Le couple et son histoire. L’auteur psychiatre, psychanalyste et anthropologue, donne dans un premier temps quelques repères historiques sur les notions d’amour et de couple en Occident et sur sa construction comme objet psychanalytique. Puis il se lance dans une analyse pluridisciplinaire de ses composantes et de la dynamique relationnelle dans la durée.
L’ouvrage suivant, plus « grand public » aborde les « déterminants » sociologiques de la durée à travers de multiples témoignages :
Pascal Duret : Le couple face au temps
Celui d’Yvane Wiart, psychologue, est plus succinct et prodigue des conseils : Comment faire rimer amour avec toujours
Des professionnels de la santé et du médico-social réunis au sein du réseau gérontologique Ville Hôpital du Grand Poitiers se proposent, autour du sociologue Michel Billé, de comprendre « l’histoire du couple, ses grandeurs, ses difficultés, ses vicissitudes pour pouvoir accompagner jusqu’au bout de l’âge ceux qui vivent encore en couple ou dans le souvenir de celui-ci » : Lien conjugal et vieillissement. Travail en réseau et pratiques d’accompagnement.
Le livre se base sur l’observation de situations de couple et le recueil des propos des protagonistes.
Les contributions suivantes, également « grand public » abordent des difficultés particulières auxquels peuvent être confrontés le couple et les personnes qui le forment. Ils permettent de mettrela notion d’ « inconditionnel » à l’épreuve de la réalité, de l’éthique et des limites de chacun .
Isabelle Levert : Les violences sournoises dans le couple. Les identifier, les comprendre, s’en débarasser
Christophe Fauré : Est-ce que tu m’aimes encore ? Se reconstruire après l’infidélité
Les deux ouvrages suivants traitent de l’amour plus globalement :
Celui dirigé par Anne Dufournelle aborde, d’un point de vue psychanalytique et philosophique, l’imaginaire de l’amour et ses différentes modalités, positives et négatives : En cas d’amour. Psychopathologie de la vie amoureuse
Celui dirigé par Nathalie Calmé est un ouvrage original abordant le couple sous l’angle de la spiritualité à travers les contributions d’auteurs très divers : théologiens, psychanalystes, documentaristes, globe-trotters, médecins, artistes, philosophes... Etre à deux ou les traversées du couple
Outre ces apports contemporains, nous avons tenté de trouver des ouvrages classiques de psychanalyse consacrés à l’amour, pour constater, comme nous le soupçonnions d’emblée, que la question traverse tout le champ de la discipline. Voici néanmoins quelques références, non exhaustives (!), chez Sigmund Freud :
Trois essais sur la théorie sexuelle
Contributions à la psychologie de la vie amoureuse
Pour introduire le narcissisme
Pulsions et destins des pulsions
Vous ne vous sentez pas d’attaque pour ces lectures ? Nous vous proposons un raccourci express : « Jamais nous ne sommes davantage privés de protection contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais nous ne sommes davantage dans le malheur et la détresse que lorsque nous avons perdu l'objet aimé ou son amour. » S. Freud, Malaise dans la civilisation.
Sans doute pourrions-nous compléter cette citation en disant que jamais nous ne nous sentons davantage inspirés et heureux que dans un amour réciproque.C’est tout ce que nous vous souhaitons !
Saison 1, Episode 2
Quel suspens !
Nous vous proposons ci-dessous un étayage bibliographique plus conséquent. Veuillez noter que
Beaucoup tendent à montrer que, les humains étant des êtres de culture, l’amour est la plupart du temps socialement et psychologiquement conditionné à notre insu. Ce qui n'empêche que nous en composons l’histoire avec nos partenaires. Ceci non par magie, mais à travers ajustements et élaborations communes.
Aux ouvrages généraux précités nous pourrions ajouter, du point de vue de la sociologie :
François de Singly : Le soi, le couple et la famille
Jean-Claude Kaufmann : Sociologie du couple
Sur le versant de la psychologie, en guise d’introduction, nous vous suggérons l’Antimanuel de psychologie de Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste, thérapeute de couple et de famille. Il ne s’agit pas d’un livre de développement personnel offrant des recettes simples et universelles, mais plutôt d’une exploration « du lien amoureux, des cerveaux, des inconscients, des âmes, des histoires, des vies […] pour nous faire découvrir la richesse et la complexité extraordinaires des liens qui tissent notre humanité. Et pour comprendre un peu mieux comment l’amour vient aux humains. »
Sur la question des
Sur la construction et l’évolution des formes de masculinité et leur impact dans la vie intime, nous vous signalons l’ouvrage de Serge Hefez, Dans le coeur des hommes. L’approche disciplinaire y est différente mais pas forcément antagonique avec ce qui précède.
D’un point de vue plus matériel, comme nous le signalions dans notre première réponse, la dépendance économique est une dimension certes peu romantique mais bien réelle, pesant sur les choix de vie. Si l’activité professionnelle des femmes est désormais considérée comme « normale », elles restent les premières impactées par la précarité. Au-delà des messages politiques, la culture française est encore largement imprégnée de l’idée que, dans le couple hétérosexuel, les revenus des femmes sont secondaires. Les filles, plus que les garçons, sont incitées très jeunes à développer des qualités de coopération, d’attention et de soin à autrui que l’on retrouve dans l’investissement de la sphère domestique et dans les activités dites de « care », perçues comme relevant de qualités féminines naturelles, non rémunérées ou moins valorisées économiquement.
Voici une sélection de livres traitant de la notion de care :
Marie Garrau, Alice Le Goff : Care, justice et dépendance : introduction aux théories du care
Marie Garrau, Alice Le Goff : Politiser le care: perspectives sociologiques et philosophiques
Pascale Molinier : Le travail du care
Patricia Paperman : Care et sentiments
Sur
L’ouvrage suivant, plus « grand public » aborde les « déterminants » sociologiques de la durée à travers de multiples témoignages :
Pascal Duret : Le couple face au temps
Celui d’Yvane Wiart, psychologue, est plus succinct et prodigue des conseils : Comment faire rimer amour avec toujours
Des professionnels de la santé et du médico-social réunis au sein du réseau gérontologique Ville Hôpital du Grand Poitiers se proposent, autour du sociologue Michel Billé, de comprendre « l’histoire du couple, ses grandeurs, ses difficultés, ses vicissitudes pour pouvoir accompagner jusqu’au bout de l’âge ceux qui vivent encore en couple ou dans le souvenir de celui-ci » : Lien conjugal et vieillissement. Travail en réseau et pratiques d’accompagnement.
Le livre se base sur l’observation de situations de couple et le recueil des propos des protagonistes.
Les contributions suivantes, également « grand public » abordent des difficultés particulières auxquels peuvent être confrontés le couple et les personnes qui le forment. Ils permettent de mettre
Isabelle Levert : Les violences sournoises dans le couple. Les identifier, les comprendre, s’en débarasser
Christophe Fauré : Est-ce que tu m’aimes encore ? Se reconstruire après l’infidélité
Les deux ouvrages suivants traitent de l’amour plus globalement :
Celui dirigé par Anne Dufournelle aborde, d’un point de vue psychanalytique et philosophique, l’imaginaire de l’amour et ses différentes modalités, positives et négatives : En cas d’amour. Psychopathologie de la vie amoureuse
Celui dirigé par Nathalie Calmé est un ouvrage original abordant le couple sous l’angle de la spiritualité à travers les contributions d’auteurs très divers : théologiens, psychanalystes, documentaristes, globe-trotters, médecins, artistes, philosophes... Etre à deux ou les traversées du couple
Outre ces apports contemporains, nous avons tenté de trouver des ouvrages classiques de psychanalyse consacrés à l’amour, pour constater, comme nous le soupçonnions d’emblée, que la question traverse tout le champ de la discipline. Voici néanmoins quelques références, non exhaustives (!), chez Sigmund Freud :
Trois essais sur la théorie sexuelle
Contributions à la psychologie de la vie amoureuse
Pour introduire le narcissisme
Pulsions et destins des pulsions
Vous ne vous sentez pas d’attaque pour ces lectures ? Nous vous proposons un raccourci express : « Jamais nous ne sommes davantage privés de protection contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais nous ne sommes davantage dans le malheur et la détresse que lorsque nous avons perdu l'objet aimé ou son amour. » S. Freud, Malaise dans la civilisation.
Sans doute pourrions-nous compléter cette citation en disant que jamais nous ne nous sentons davantage inspirés et heureux que dans un amour réciproque.
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