Libre arbitre
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/10/2015 à 07h51
421 vues
Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais savoir si le CNRS a fait une étude sur l'existence et (ou) la possibilité du libre arbitre.
Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2015 à 08h48
Bonjour,
Voici plusieurs documents édités par le CNRS, abordant la question du libre arbitre et de la prise de décision :
- Un nouveau libre arbitre : à la lumière de la psychologie et des neurosciences contemporaines, Krystèle Appourchaux
Le « libre arbitre », cette capacité à choisir librement ou encore à déterminer notre propre volonté, semble menacé par les avancées de la psychologie et des neurosciences contemporaines. Or, certaines interrogations philosophiques doivent être résolues avant de tirer les conséquences de ces résultats empiriques : le déterminisme causal, qui est au fondement de toute démarche scientifique, est-il compatible avec la notion de libre arbitre ? Quel type de relation entretiennent l’esprit et le cerveau ? L’examen de ces problèmes fondamentaux constitue le préalable à l’interprétation des données issues des neurosciences, en particulier des expériences de Benjamin Libet qui ont semblé remettre en question l’efficacité causale de nos décisions conscientes. Par ailleurs, il est légitime de se demander si les limites de la conscience et le rapport qu’elle entretient avec les processus inconscients, qu’ils relèvent de l’Inconscient freudien ou de l’ « inconscient cognitif » mis en lumière par les neurosciences, constituent un frein à l’exercice de notre liberté.
Cet ouvrage esquisse une solution nouvelle à ces questions. Il montre comment la psychologie et les neurosciences, bien que menaçant la conception traditionnelle du libre arbitre, permettraient de concevoir en leur sein même une redéfinition de cette notion, envisagée comme une capacité relative et non plus absolue, nécessitant un apprentissage.
- Matière à décision, Thomas Boraud
Et si notre faculté à prendre des décisions relevait plus du hasard que d'un processus rationnel ? On a longtemps admis que, chez l'homme, la prise de décision résultait d'un processus cognitif et psychologique : l'esprit décide, le corps obéit. Or, le schéma est inverse : le mécanisme décisionnel est produit par la matière cérébrale. C'est un phénomène aléatoire qui résulte de processus de compétitions au sein d'un réseau dont l'architecture a peu évolué depuis les premiers vertébrés. L'extraordinaire développement du cortex, qui a rendu possible le développement de grandes capacités d'abstraction, n'a pas modifié la structure initiale du réseau de la décision : le processus conserve sa nature aléatoire, ce qui limite la capacité de l'homo sapiens à raisonner de façon rationnelle. Il en résulte que lorsqu'un individu pèse le pour et le contre, il ne fait ni plus ni moins que de s'en remettre au hasard de dés virtuels. Apprendre consiste dès lors à piper ces dés en sa faveur... Mais ce qui, selon des critères purement économiques, n'est qu'une rationalité limitée, est peut-être le prix à payer pour conserver la grande capacité d'adaptation, principale spécificité de l'espèce humaine. Un livre pour mieux comprendre comment fonctionne notre cerveau et comment s'opèrent nos choix.
- Pierre-Henri Gouyon : génétique et évolution (DVD)
Sommes-nous le produit de nos gènes ? Quelle est notre part de libre arbitre ? Qu’en ont pensé les chercheurs des siècles derniers ? Le grand généticien, spécialiste des OGM, sème en nous la graine du doute.
Par ailleurs, nous trouvons quelques travaux de scientifiques rattachés au CNRS :
Angela Sirigu, directrice de recherche au CNRS et responsable de l’équipe « Neuropsychologie de l’action » a participé au séminaire « Perspectives scientifiques et légales sur l’utilisation des sciences du cerveau dans le cadre des procédures judiciaires » : Neurosciences de la décision et libre arbitre, consultable sur HAL.
Benoît Le Blanc est MCF-HDR à l’École nationale supérieure de cognitique (Institut polytechnique de Bordeaux). Intégré à l’IMS (UMR 5218, Bordeaux) et prenant part à l’ISCC (CNRS, Paris), il travaille sur la place de l’humain dans la modélisation des systèmes d’information (interfaces hommes-machines, partage d’autorité, gestion des connaissances, etc.). Ses travaux entrent dans le champ de la cognitique, c’est-à-dire dans l’adaptation de la technologie aux capacités, limites et préférences humaines. Vous pouvez lire un de ses articles sur Cairn : La (non) place de l’altérité dans les sciences cognitives.
Pour approfondir vos recherches et trouver d’autres documents, nous vous invitons à consulter le site de l’Institut des Sciences Cognitives.
Bonne journée.
Voici plusieurs documents édités par le CNRS, abordant la question du libre arbitre et de la prise de décision :
- Un nouveau libre arbitre : à la lumière de la psychologie et des neurosciences contemporaines, Krystèle Appourchaux
Le « libre arbitre », cette capacité à choisir librement ou encore à déterminer notre propre volonté, semble menacé par les avancées de la psychologie et des neurosciences contemporaines. Or, certaines interrogations philosophiques doivent être résolues avant de tirer les conséquences de ces résultats empiriques : le déterminisme causal, qui est au fondement de toute démarche scientifique, est-il compatible avec la notion de libre arbitre ? Quel type de relation entretiennent l’esprit et le cerveau ? L’examen de ces problèmes fondamentaux constitue le préalable à l’interprétation des données issues des neurosciences, en particulier des expériences de Benjamin Libet qui ont semblé remettre en question l’efficacité causale de nos décisions conscientes. Par ailleurs, il est légitime de se demander si les limites de la conscience et le rapport qu’elle entretient avec les processus inconscients, qu’ils relèvent de l’Inconscient freudien ou de l’ « inconscient cognitif » mis en lumière par les neurosciences, constituent un frein à l’exercice de notre liberté.
Cet ouvrage esquisse une solution nouvelle à ces questions. Il montre comment la psychologie et les neurosciences, bien que menaçant la conception traditionnelle du libre arbitre, permettraient de concevoir en leur sein même une redéfinition de cette notion, envisagée comme une capacité relative et non plus absolue, nécessitant un apprentissage.
- Matière à décision, Thomas Boraud
Et si notre faculté à prendre des décisions relevait plus du hasard que d'un processus rationnel ? On a longtemps admis que, chez l'homme, la prise de décision résultait d'un processus cognitif et psychologique : l'esprit décide, le corps obéit. Or, le schéma est inverse : le mécanisme décisionnel est produit par la matière cérébrale. C'est un phénomène aléatoire qui résulte de processus de compétitions au sein d'un réseau dont l'architecture a peu évolué depuis les premiers vertébrés. L'extraordinaire développement du cortex, qui a rendu possible le développement de grandes capacités d'abstraction, n'a pas modifié la structure initiale du réseau de la décision : le processus conserve sa nature aléatoire, ce qui limite la capacité de l'homo sapiens à raisonner de façon rationnelle. Il en résulte que lorsqu'un individu pèse le pour et le contre, il ne fait ni plus ni moins que de s'en remettre au hasard de dés virtuels. Apprendre consiste dès lors à piper ces dés en sa faveur... Mais ce qui, selon des critères purement économiques, n'est qu'une rationalité limitée, est peut-être le prix à payer pour conserver la grande capacité d'adaptation, principale spécificité de l'espèce humaine. Un livre pour mieux comprendre comment fonctionne notre cerveau et comment s'opèrent nos choix.
- Pierre-Henri Gouyon : génétique et évolution (DVD)
Sommes-nous le produit de nos gènes ? Quelle est notre part de libre arbitre ? Qu’en ont pensé les chercheurs des siècles derniers ? Le grand généticien, spécialiste des OGM, sème en nous la graine du doute.
Par ailleurs, nous trouvons quelques travaux de scientifiques rattachés au CNRS :
Angela Sirigu, directrice de recherche au CNRS et responsable de l’équipe « Neuropsychologie de l’action » a participé au séminaire « Perspectives scientifiques et légales sur l’utilisation des sciences du cerveau dans le cadre des procédures judiciaires » : Neurosciences de la décision et libre arbitre, consultable sur HAL.
Benoît Le Blanc est MCF-HDR à l’École nationale supérieure de cognitique (Institut polytechnique de Bordeaux). Intégré à l’IMS (UMR 5218, Bordeaux) et prenant part à l’ISCC (CNRS, Paris), il travaille sur la place de l’humain dans la modélisation des systèmes d’information (interfaces hommes-machines, partage d’autorité, gestion des connaissances, etc.). Ses travaux entrent dans le champ de la cognitique, c’est-à-dire dans l’adaptation de la technologie aux capacités, limites et préférences humaines. Vous pouvez lire un de ses articles sur Cairn : La (non) place de l’altérité dans les sciences cognitives.
Pour approfondir vos recherches et trouver d’autres documents, nous vous invitons à consulter le site de l’Institut des Sciences Cognitives.
Bonne journée.
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