Question d'origine :
Source Wikipedia: "Le rôle du rire serait double : pour celui qui rit, le cerveau relâcherait des hormones destinées à contrer les effets du stress qui s'est révélé faux."
Cette approche du rire comme étant un désamorçage d'une situation qui s'avère être fausse, m'intéresse beaucoup.
Pourriez-vous m'en dire davantage?..
Et si vous aviez quelques références sur l'humour scabreux du Moyen-Age, tel qu'on peut l'observer sur la face extérieure de la cathédrale de Troyes...
Quelle fonction sociale recouvre-t-il?....
Merci d'avance;
7erence.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/08/2015 à 14h52
Bonjour,
Dans le contexte que vous décrivez, celui d'un stress qui apparaît soudainement comme non fondé, le rire va permettre à votre corps de se libérer de ses tensions internes accumulées et des peurs : il libère des hormones destinées à contrer les effets du stress. Plus précisément, au niveau neuro-hormonal : le rire augmente la synthèse des hormones du stress comme le cortisol, l'adrénaline (ou épinéphrine) et le dopac (métabolite de la dopamine qui aide à produire l'épinéphrine).
Le rire provoque alors un sentiment de détente, de relâchement et de soulagement.
Le rire est en général déclenché lorsqu'un individu accumule une tension (ou une peur) et qu'il s'aperçoit d'un coup qu'il n'y avait en fait aucun danger. La personne, qui a accumulé des hormones du stress face à un danger qui s’est avéré faux, va ensuite libérer des hormones qui visent à contrer les effets du stress. Et les personnes qui entendent le rire peuvent à leur tour rire et relâcher ces hormones au niveau du cerveau. Il permet de faire savoir quand et où il n'y a plus de danger pour le groupe pour pouvoir s'amuser et se relaxer.
source : matv.ca
En riant, vous réduisez le niveau des hormones du stress comme le cortisol, l’adrénaline et vous libérez plus de dopamine (permettant la recherche de plaisir et contribuant au bonheur), d’hormone de croissance (jouant un rôle dans la croissance et le métabolisme) et d’endorphine (qui intervient dans la régulation de la douleur). Sur ce dernier point, une étude de l’université d’Oxford a même démontré qu’un individu qui rit peut supporter une douleur 10% supérieure à un autre qui ne rit pas. Donc si un jour vous êtes malade et en souffrance, précipitez-vous sur votre groupe d’amis ou votre comédie préférée !
source : Une bonne dose de rire quotidien pour surmonter les difficultés
Lire aussi ces articles :
- Applications thérapeutiques du rire
- Rire et guérir / Jean-François Marmion - Sciences Humaines N° 195 - juillet 2008
- Perret Carole, « Quand l'humour est un impératif du travail social. », Le sociographe 3/2010 (n° 33) , p. 97-105
Quelques ouvrages pour aller plus loin :
- Biologie des émotions / Catherine Belzung
- Remettre du rire dans sa vie : la rigologie, mode d'emploi / Corinne Cosseron
- Le rire : une formidable thérapie ! / Christian Tal Schaller, Corinne Cosseron et Kinou-le-clown
- Le rire : la meilleure thérapie / Guy Samson
* Sur le rire au Moyen-Âge :
Il est complètement erroné de considérer le moyen âge comme une période sombre et inhospitalière. Depuis quelques décennies, des chercheurs ont largement restauré cette vision. Le rire au moyen âge, à travers les fabliaux, les petits contes comiques, aux soties et farces, pièces de théâtre drôles était à l'honneur. On riait de tout et de tous : de la vie, mais aussi de la camarde que l'on illustrait d'une manière ludique, comique et grotesque.
Les paysans étaient moqués, mais aussi les bourgeois, les curés, les seigneurs. Tous les sujets et toutes les classes sociales étaient raillés, rien ni personne n'était épargné. Mieux, l'humour fut est restera toujours, l'une des portes qui ouvre sur l'art, les idées, les savoirs...
source : Rire au moyen âge... et à tous les temps
Jacques Le Goff écrit aussi :
Selon les sociétés et les époques, les attitudes à l'égard du rire, les pratiques du rire, les objets et les formes du rire, ne sont pas les mêmes, changent. Le rire est un phénomène social. Il requiert au minimum deux ou trois personnages réels ou supposés : celui qui fait rire, celui qui rit, celui dont on rit, très souvent aussi celui ou ceux avec qui on rit ; c'est une conduite sociale qui suppose des codes, des rites, des acteurs, un théâtre .
Nous vous laissons consulter cet article Rire au Moyen Age et son ouvrage Un autre Moyen âge.
Quelques livres :
- Farceurs, polissons et paillards au Moyen Age / Jean-Pierre Leguay
C'est un Moyen âge surprenant, tourné vers une culture populaire, que décrit ici J.P Leguay à partir de sources narratives, de farces, de miniatures. L'auteur fait revivre de drôles d'individus, farceurs, polissons paillards, la faune des pavés, des tripots, des étuves, de tous les lieux où le peuple aime se distraire. Le récit, très vivant, rabelaisien même, évoque la grivoiserie des individus, de toute condition, clercs, nobles et bourgeois aisés, des hommes et des femmes, célibataires ou mariés, libérés des repères de la morale chrétienne, de l'éducation familiale et des interdits du temps. Citadins et ruraux s'adonnent tantôt à un rire multiforme qui n'est pas dénué de subtilité, tantôt à des plaisanteries d'un goût douteux que restituent, sans vergogne, les poèmes ou les récits d'écrivains licencieux, les blagues d'étudiants en goguette, les exploits de joyeux drilles, livrés à eux-mêmes, un jour de carnaval, une nuit de charivari. Leurs victimes sont de préférence des femmes, épouses ou filles de joie, des clercs lubriques, des « folastres ou lunatiques », et d'autres qui se vengent quelquefois. Tout est dit, en termes souvent crus, dans un livre où les « subtilités de language » rencontrent volontiers des gaudrioles tournées vers le sexe et l'excrément. Les « péchés de langue », les gros mots, les gestes obscènes concernent autant la « maire et principale partie des borjois », leurs épouses émoustillées, que le « commun peuple », les clochards, les vauriens. L'excès conduit pourtant à la dénonciation , à la condamnation, à la répression.
- La dérision au Moyen Age : de la pratique sociale au rituel politique : [actes de la journée d'études "Pratiques de la dérision au Moyen Âge", Paris-Sorbonne, 29 novembre 2003] / Elisabeth Crouzet-Pavan et Jacques Verger, dir
La dérision n'est pas la plaisanterie inoffensive qui fait sourire, ni l'humour qui habille délicatement la fausse modestie. Dans les sociétés médiévales, où l'individu n'existait guère que dans le regard des autres, elle était une arme, simple mais redoutablement efficace. Sans autres moyens que les mots et les gestes, quelquefois les images, elle permettait de démoraliser l'ennemi, de disqualifier le rival, d'abolir l'honneur et jusqu'à l'humanité du vaincu ou du condamné. Volontiers grossière ou sanglante, elle n'en reposait pas moins sur des codes sociaux connus de tous - bourreaux, victimes et spectateurs -, et son déroulement s'apparentait souvent à un véritable rituel politique ou judiciaire.À la fin du Moyen Âge, cependant, l'acharnement impitoyable de la moquerie le cède parfois à la compassion pour l'homme souffrant ou la réconciliation offerte à l'adversaire humilié. Les usages sociaux et politiques de la dérision sont comme un miroir, souvent cruel, parfois émouvant, dans lequel le Moyen Age occidental laisse affleurer quelques-uns des ressorts profonds de ses sensibilités collectives.
- Rire au Moyen âge / Jean Verdon
Étude sur le rire au Moyen-Âge. Le rire est au centre d'une contradiction à cette époque car la religion structure toute l'existence terrestre qui doit préparer au salut éternel, alors qu'une réalité charnelle ne peut évacuer la gaieté et le plaisir.
- L'humour en chaire : le rire dans l'église médiévale / Jeannine Horowitz, Sophia Menache
S'intéresse à l'humour des prédicateurs du XIIIe siècle, portant sur le clergé, la vie quotidienne, la femme, etc. Loin d'être gratuit, ce "faire rire" du haut de la chaire est le contrepoids du classique "faire peur", dont on croyait la prédication essentiellement porteuse.
Quelques articles :
- Pourquoi riait-on ? / par Jacques Berlioz - Dossier :Les émotions au Moyen Âge - dans L'Histoire n°409 - mars 2015 - page 66
- Jacques Le Goff, « Rire au Moyen Age », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques [En ligne], 3 | 1989, mis en ligne le 13 avril 2009
- Mongin Olivier, « Les corps du rire. », Esprit 1/2011 (Janvier) , p. 66-77
Quelques recueils de fabliaux :
- Chevalerie et grivoiserie, fabliaux de chevalerie / publiés, traduits, présentés et annotés par Jean-Luc Leclanche
- Fabliaux du Moyen âge / édition présentée, annotée et commentée par Thierry Revol
- Fabliaux du Moyen Age / récits traduits et adaptés par Pierre-Marie Beaude
Bonne journée !
Dans le contexte que vous décrivez, celui d'un stress qui apparaît soudainement comme non fondé, le rire va permettre à votre corps de se libérer de ses tensions internes accumulées et des peurs : il libère des hormones destinées à contrer les effets du stress. Plus précisément, au niveau neuro-hormonal : le rire augmente la synthèse des hormones du stress comme le cortisol, l'adrénaline (ou épinéphrine) et le dopac (métabolite de la dopamine qui aide à produire l'épinéphrine).
Le rire provoque alors un sentiment de détente, de relâchement et de soulagement.
Le rire est en général déclenché lorsqu'un individu accumule une tension (ou une peur) et qu'il s'aperçoit d'un coup qu'il n'y avait en fait aucun danger. La personne, qui a accumulé des hormones du stress face à un danger qui s’est avéré faux, va ensuite libérer des hormones qui visent à contrer les effets du stress. Et les personnes qui entendent le rire peuvent à leur tour rire et relâcher ces hormones au niveau du cerveau. Il permet de faire savoir quand et où il n'y a plus de danger pour le groupe pour pouvoir s'amuser et se relaxer.
source : matv.ca
En riant, vous réduisez le niveau des hormones du stress comme le cortisol, l’adrénaline et vous libérez plus de dopamine (permettant la recherche de plaisir et contribuant au bonheur), d’hormone de croissance (jouant un rôle dans la croissance et le métabolisme) et d’endorphine (qui intervient dans la régulation de la douleur). Sur ce dernier point, une étude de l’université d’Oxford a même démontré qu’un individu qui rit peut supporter une douleur 10% supérieure à un autre qui ne rit pas. Donc si un jour vous êtes malade et en souffrance, précipitez-vous sur votre groupe d’amis ou votre comédie préférée !
source : Une bonne dose de rire quotidien pour surmonter les difficultés
- Applications thérapeutiques du rire
- Rire et guérir / Jean-François Marmion - Sciences Humaines N° 195 - juillet 2008
- Perret Carole, « Quand l'humour est un impératif du travail social. », Le sociographe 3/2010 (n° 33) , p. 97-105
- Biologie des émotions / Catherine Belzung
- Remettre du rire dans sa vie : la rigologie, mode d'emploi / Corinne Cosseron
- Le rire : une formidable thérapie ! / Christian Tal Schaller, Corinne Cosseron et Kinou-le-clown
- Le rire : la meilleure thérapie / Guy Samson
Il est complètement erroné de considérer le moyen âge comme une période sombre et inhospitalière. Depuis quelques décennies, des chercheurs ont largement restauré cette vision. Le rire au moyen âge, à travers les fabliaux, les petits contes comiques, aux soties et farces, pièces de théâtre drôles était à l'honneur. On riait de tout et de tous : de la vie, mais aussi de la camarde que l'on illustrait d'une manière ludique, comique et grotesque.
Les paysans étaient moqués, mais aussi les bourgeois, les curés, les seigneurs. Tous les sujets et toutes les classes sociales étaient raillés, rien ni personne n'était épargné. Mieux, l'humour fut est restera toujours, l'une des portes qui ouvre sur l'art, les idées, les savoirs...
source : Rire au moyen âge... et à tous les temps
Jacques Le Goff écrit aussi :
Selon les sociétés et les époques, les attitudes à l'égard du rire, les pratiques du rire, les objets et les formes du rire, ne sont pas les mêmes, changent. Le rire est un phénomène social. Il requiert au minimum deux ou trois personnages réels ou supposés : celui qui fait rire, celui qui rit, celui dont on rit, très souvent aussi celui ou ceux avec qui on rit ; c'est une conduite sociale qui suppose des codes, des rites, des acteurs, un théâtre .
Nous vous laissons consulter cet article Rire au Moyen Age et son ouvrage Un autre Moyen âge.
- Farceurs, polissons et paillards au Moyen Age / Jean-Pierre Leguay
C'est un Moyen âge surprenant, tourné vers une culture populaire, que décrit ici J.P Leguay à partir de sources narratives, de farces, de miniatures. L'auteur fait revivre de drôles d'individus, farceurs, polissons paillards, la faune des pavés, des tripots, des étuves, de tous les lieux où le peuple aime se distraire. Le récit, très vivant, rabelaisien même, évoque la grivoiserie des individus, de toute condition, clercs, nobles et bourgeois aisés, des hommes et des femmes, célibataires ou mariés, libérés des repères de la morale chrétienne, de l'éducation familiale et des interdits du temps. Citadins et ruraux s'adonnent tantôt à un rire multiforme qui n'est pas dénué de subtilité, tantôt à des plaisanteries d'un goût douteux que restituent, sans vergogne, les poèmes ou les récits d'écrivains licencieux, les blagues d'étudiants en goguette, les exploits de joyeux drilles, livrés à eux-mêmes, un jour de carnaval, une nuit de charivari. Leurs victimes sont de préférence des femmes, épouses ou filles de joie, des clercs lubriques, des « folastres ou lunatiques », et d'autres qui se vengent quelquefois. Tout est dit, en termes souvent crus, dans un livre où les « subtilités de language » rencontrent volontiers des gaudrioles tournées vers le sexe et l'excrément. Les « péchés de langue », les gros mots, les gestes obscènes concernent autant la « maire et principale partie des borjois », leurs épouses émoustillées, que le « commun peuple », les clochards, les vauriens. L'excès conduit pourtant à la dénonciation , à la condamnation, à la répression.
- La dérision au Moyen Age : de la pratique sociale au rituel politique : [actes de la journée d'études "Pratiques de la dérision au Moyen Âge", Paris-Sorbonne, 29 novembre 2003] / Elisabeth Crouzet-Pavan et Jacques Verger, dir
La dérision n'est pas la plaisanterie inoffensive qui fait sourire, ni l'humour qui habille délicatement la fausse modestie. Dans les sociétés médiévales, où l'individu n'existait guère que dans le regard des autres, elle était une arme, simple mais redoutablement efficace. Sans autres moyens que les mots et les gestes, quelquefois les images, elle permettait de démoraliser l'ennemi, de disqualifier le rival, d'abolir l'honneur et jusqu'à l'humanité du vaincu ou du condamné. Volontiers grossière ou sanglante, elle n'en reposait pas moins sur des codes sociaux connus de tous - bourreaux, victimes et spectateurs -, et son déroulement s'apparentait souvent à un véritable rituel politique ou judiciaire.À la fin du Moyen Âge, cependant, l'acharnement impitoyable de la moquerie le cède parfois à la compassion pour l'homme souffrant ou la réconciliation offerte à l'adversaire humilié. Les usages sociaux et politiques de la dérision sont comme un miroir, souvent cruel, parfois émouvant, dans lequel le Moyen Age occidental laisse affleurer quelques-uns des ressorts profonds de ses sensibilités collectives.
- Rire au Moyen âge / Jean Verdon
Étude sur le rire au Moyen-Âge. Le rire est au centre d'une contradiction à cette époque car la religion structure toute l'existence terrestre qui doit préparer au salut éternel, alors qu'une réalité charnelle ne peut évacuer la gaieté et le plaisir.
- L'humour en chaire : le rire dans l'église médiévale / Jeannine Horowitz, Sophia Menache
S'intéresse à l'humour des prédicateurs du XIIIe siècle, portant sur le clergé, la vie quotidienne, la femme, etc. Loin d'être gratuit, ce "faire rire" du haut de la chaire est le contrepoids du classique "faire peur", dont on croyait la prédication essentiellement porteuse.
- Pourquoi riait-on ? / par Jacques Berlioz - Dossier :
- Jacques Le Goff, « Rire au Moyen Age », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques [En ligne], 3 | 1989, mis en ligne le 13 avril 2009
- Mongin Olivier, « Les corps du rire. », Esprit 1/2011 (Janvier) , p. 66-77
- Chevalerie et grivoiserie, fabliaux de chevalerie / publiés, traduits, présentés et annotés par Jean-Luc Leclanche
- Fabliaux du Moyen âge / édition présentée, annotée et commentée par Thierry Revol
- Fabliaux du Moyen Age / récits traduits et adaptés par Pierre-Marie Beaude
Bonne journée !
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