Règle de français
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/04/2015 à 15h38
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Question d'origine :
Bonjour,
Dans la langue française nous disons "J'aime" et non pas "Je aime", la première explication qui me vient à l'esprit est qu'il est impossible de mettre deux voyelles l'une à la suite de l'autre. Cependant nous disons aussi "Tu aimes" et non pas "T'aimes". Alors pourquoi mettre un apostrophe à "je" et non pas à "tu"?
Merci de votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 14/04/2015 à 10h26
Bonjour,
Le phénomène que vous décrivez est l’élision , qui correspond à l’effacement d’une voyelle en fin de mot devant la voyelle commençant le mot suivant. L’élision concerne principalement le « e » final, mais pas seulement :
L’élision est l’amuïssement d’une voyelle finale devant un mot commençant par une voyelle, la consonne qui précède la voyelle élidée formant syllabe avec le début du mot qui suit :
L’ami d’Agnès. – Le mot qui subit l’élision peut être un élément constitutif de mot composé : PRESQU’île, CONTRE-amiral, aujourD’hui.
Un mot qui commence dans l’écriture par un h dit muet commence par une voyelle du point de vue phonétique : De L’homme, J’honore. – même devant voyelle, l’élision ne se fait pas quand il y a disjonction (h aspiré, etc.) : LA hernie, LE onzième.
a)La voyelle élidée est un e dans la plupart des cas ; et cette élision est constante, sauf les exceptions envisagées ci-dessous.
Tantôt elle est marquée dans l’écriture par une apostrophe : De l’or. Parlez D’abord. Je M’aperçois QU’il est venu ; - et tantôt non : Un honnêtE homme. Je passE avant vous.[…]
Les exceptions (en dehors des cas de disjonction) concernent certains emplois de mots grammaticaux (monosyllabes ; polysyllabes contenant que).
1) Quand ils sont pris comme noms par autonymie :
DE est extrêmement à la mode de nos jours (Brunot, Pensée, p.655).
- Un QUE régulier. LORSQUE est plus rare que quand. BIEN QUE appartient surtout à la langue écrite.
2) Quand il y a une pause (marquée dans l’écriture par une virgule ou un autre signe de ponctuation) :
Il fallait partir, parce QUE, a-t-il dit, l’ennemi était proche.
Les poètes considèrent qu’il y a élision pour n’importe quel mot même s’il y a un signe de ponctuation, même si cela correspond à une pause importante : Ô vase de tristessE, ô grande taciturne (Baudel, Fl. Du m., Je t’adore…) […].
3) Le pronom personnel le qui suit un impératif, sauf s’il précède en et y :
Prends-LE aussi. – Mais : Mets-l’y, retire-l’en.
4) Le pronom démonstratif ce devant une proposition relative ou quand il n’est pas sujet :
CE à quoi je pense ne saurait vous concerner. – Et sur CE il m’a tourné le dos (Al. Dumas, Reine Margot, VI). […]
N. B.
Dans la langue courante, il peut y avoir une élision, même quand e muet est suivi de –s ou de –nt : Tu chantES encore, des pommES et des poires, les hommES aimENT à rire. Mais on peut considérer qu’il y a ici simplement un enchaînement. […]
b)La voyelle élidée est un a dans la article et pronom personnel.
Cette élision est constante (sauf exceptions notées ci-dessous et se marque toujours dans l’écriture :
A L’école. J’ai vu L’autre personne. […]
Exceptions (en dehors des cas de disjonction) :
1) La pronom personnel qui suit un impératif, sauf s’il précède en et y. […]
2) La pris comme nom par autonymie. […]
N. B.
D’ordinaire,ça ne subit pas l’élision : ça arrive.
c)A considérer seulement la structure du français moderne, d’autres voyelles que e et a subissent l’élision :
1° Le i de la conjonction de subordinationsi s’élide devant le pronom personnel il ou ils.
Je ne sais S’il viendra. […]
Dans si adverbe, i ne s’élide jamais : il est SI adroit !
La langue populaire connaît la forme si il(s), que l’on trouve dans des textes où les auteurs veulent rendre l’usage du peuple […].
2° Le i du pronom relatif sujetqui s’élide dans la langue populaire, et, parfois, chez des auteurs qui veulent rendre celle-ci.
M. Vautrin, QU’est un bon homme tout de même (Balzac, Goriot, p.41) […]
3° Le u du pronom personneltu est élidé dans la conversation familière, ce que les auteurs reproduisent à l’occasion dans leurs dialogues. […]
4° Si l’on compare Donne-le-MOI à Donne-M’en, on pourrait penser que l’on a un amuïssement de [WA] dans la deuxième phrase ; de même, dans Va-T’en, mène-M’y, etc. Mais on a en réalité la forme atone du pronom (me, te) puisque l’accent tombe sur en et y.
Source : Le Bon Usage, Grevisse
Voir aussi :
- élision, Wikipedia
- élision, aidenet.eu
Bonne journée.
Le phénomène que vous décrivez est l’
L’élision est l’amuïssement d’une voyelle finale devant un mot commençant par une voyelle, la consonne qui précède la voyelle élidée formant syllabe avec le début du mot qui suit :
L’ami d’Agnès. – Le mot qui subit l’élision peut être un élément constitutif de mot composé : PRESQU’île, CONTRE-amiral, aujourD’hui.
Un mot qui commence dans l’écriture par un h dit muet commence par une voyelle du point de vue phonétique : De L’homme, J’honore. – même devant voyelle, l’élision ne se fait pas quand il y a disjonction (h aspiré, etc.) : LA hernie, LE onzième.
a)
Tantôt elle est marquée dans l’écriture par une apostrophe : De l’or. Parlez D’abord. Je M’aperçois QU’il est venu ; - et tantôt non : Un honnêtE homme. Je passE avant vous.[…]
Les exceptions (en dehors des cas de disjonction) concernent certains emplois de mots grammaticaux (monosyllabes ; polysyllabes contenant que).
1) Quand ils sont pris comme noms par autonymie :
DE est extrêmement à la mode de nos jours (Brunot, Pensée, p.655).
- Un QUE régulier. LORSQUE est plus rare que quand. BIEN QUE appartient surtout à la langue écrite.
2) Quand il y a une pause (marquée dans l’écriture par une virgule ou un autre signe de ponctuation) :
Il fallait partir, parce QUE, a-t-il dit, l’ennemi était proche.
Les poètes considèrent qu’il y a élision pour n’importe quel mot même s’il y a un signe de ponctuation, même si cela correspond à une pause importante : Ô vase de tristessE, ô grande taciturne (Baudel, Fl. Du m., Je t’adore…) […].
3) Le pronom personnel le qui suit un impératif, sauf s’il précède en et y :
Prends-LE aussi. – Mais : Mets-l’y, retire-l’en.
4) Le pronom démonstratif ce devant une proposition relative ou quand il n’est pas sujet :
CE à quoi je pense ne saurait vous concerner. – Et sur CE il m’a tourné le dos (Al. Dumas, Reine Margot, VI). […]
N. B.
Dans la langue courante, il peut y avoir une élision, même quand e muet est suivi de –s ou de –nt : Tu chantES encore, des pommES et des poires, les hommES aimENT à rire. Mais on peut considérer qu’il y a ici simplement un enchaînement. […]
b)
Cette élision est constante (sauf exceptions notées ci-dessous et se marque toujours dans l’écriture :
A L’école. J’ai vu L’autre personne. […]
Exceptions (en dehors des cas de disjonction) :
1) La pronom personnel qui suit un impératif, sauf s’il précède en et y. […]
2) La pris comme nom par autonymie. […]
N. B.
D’ordinaire,
c)
1° Le i de la conjonction de subordination
Je ne sais S’il viendra. […]
Dans si adverbe, i ne s’élide jamais : il est SI adroit !
La langue populaire connaît la forme si il(s), que l’on trouve dans des textes où les auteurs veulent rendre l’usage du peuple […].
2° Le i du pronom relatif sujet
M. Vautrin, QU’est un bon homme tout de même (Balzac, Goriot, p.41) […]
3° Le u du pronom personnel
4° Si l’on compare Donne-le-MOI à Donne-M’en, on pourrait penser que l’on a un amuïssement de [WA] dans la deuxième phrase ; de même, dans Va-T’en, mène-M’y, etc. Mais on a en réalité la forme atone du pronom (me, te) puisque l’accent tombe sur en et y.
Source : Le Bon Usage, Grevisse
- élision, Wikipedia
- élision, aidenet.eu
Bonne journée.
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