Question d'origine :
Bonjour!
Les statuettes que l'on trouve dans le mobilier funéraire égyptien sont appelées tantôt "ouchebtis" et tantôt "chaouabtis"... Ces deux mots sont-ils exactement synonymes ou correspondent-ils à deux réalités distinctes (quoique probablement très proches), et dans ce cas: quelle différence y a-t-il entre les deux?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/02/2015 à 10h38
Bonjour,
Dans le Figaro du 10 mars 2003, Anne-Marie Romero s’intéresse à l’exposition du Louvre sur les chaouabtis et rapporte que les ouchebtis ou chaouabtis, sont les serviteurs d'un défunt, pour l'éternité et que les chaouabtis apparaissent à la fin de l'Ancien Empire pour disparaître à l'époque romaine, rebaptisés entre-temps ouchebtis.La nuance sémantique est si ténue que seuls les spécialistes la perçoivent .
Une évolution sémantique semble en effet être à l’origine de l’utilisation de ces deux termes. Ainsi, dans l’article Les ouchebtis de Neskhons, entre droit et croyances (2011), Bernadette Menu, explique les points saillants de l’évolution des chaouabtis/ouchebtis :
Images du défunt à l’orée du Moyen Empire, époque ,à laquelle apparaissent les chaouabtis, les statuettes funéraires furent progressivement chargées au cours de cette période d’une double fonction : celle de support pour la formule d’offrande royale et celle de substitut du mort « Osiris » pour accomplir à sa place tous les travaux obligatoires dans l’au-delà.
(…) Au cours de la XVIIIe dynastie l’invocation est complétée par un passage qui suit l’énumération des travaux à effectuer dans le monde (…) les chaouabtis, images puis substituts du défunt, sont devenus des travailleurs enrôlés à son service et à sa place ; ils sont désormais munis d’un instrument aratoires pour cultiver la terre et d’un sac de graines pour l’ensemencer (…) à partir du début de l’époque ramesside, les changements idéologiques entrainent des modifications tant dans l’aspect des chaouabtis que dans les formules qu’ils portent, traduisant, outre la fonction que l’on continue de leur assigner, la croyance en la régénération du défunt par les rayons du soleil.
Sous la XXI dynastie (…) des caractéristiques particulières les distinguent. Pour la première fois, le terme d’ouchebti, « répondant » (c’est lui qui répond à l’appel, à la réquisition pour le travail obligatoire) est utilisé sur les figurines funéraires datant du pontificat de Pinedjem.
(…) Enfin, les nombreuses troupes d’ouchebtis de la XXIE dynastie comportent des « dizeniers » ou chefs d’équipes de dix hommes qui, au lieu des instruments aratoires que portent els ouvriers, tiennent en signe de commandement, un fouet dans la main droiet ramenée sur la poitrine (…) A la basse époque, la vogue des chaouabtis, désormais appelés ouchebtis, va peu à peu décliner.
Nous vous laissons parcourir l’article dans son intégralité et vous invitons également à consulter le compte-rendu portant sur Statuettes égyptiennes. Chaouabtis, Ouchebtis (1976)
Parallèlement, les différents dictionnaires consultés ne précisent pas distinctement les spécificités de ces deux notions. Dans Rites et croyances d’éternité, Isabelle Franco relève qu’à l’aube du Nouvel Empire, ces figurines sont appelées shaouabtis. Leur nom est peut être tiré d’un terme signifiant « morceau de terre » (…) Par la suite, elles deviendront oushebtis, ou « répondants ».
Pour compléter ces premières données, il faudrait parcourir les ouvrages suivants, que nous ne possédons malheureusement pas à la bibliothèque municipale de Lyon :
* Statuettes égyptiennes : chaouabtis, ouchebtis/ Jacques-F. Aubert,... Liliane Aubert,... ; planches d'Alain R. Devez, 1974.
* Chaouabtis: des travailleurs pharaoniques pour l'éternité / [commissaire] Jean-Luc Bovot,..., 2003.
* Les serviteurs funéraires royaux et princiers de l'Ancienne Égypte / Musée du Louvre, Département des antiquités égyptiennes ; [rédigé] par Jean-Luc Bovot,... ; préface de Christiane Ziegler,...2003.
Dans le Figaro du 10 mars 2003, Anne-Marie Romero s’intéresse à l’exposition du Louvre sur les chaouabtis et rapporte que les ouchebtis ou chaouabtis, sont les serviteurs d'un défunt, pour l'éternité et que les chaouabtis apparaissent à la fin de l'Ancien Empire pour disparaître à l'époque romaine, rebaptisés entre-temps ouchebtis.
Une évolution sémantique semble en effet être à l’origine de l’utilisation de ces deux termes. Ainsi, dans l’article Les ouchebtis de Neskhons, entre droit et croyances (2011), Bernadette Menu, explique les points saillants de l’évolution des chaouabtis/ouchebtis :
Images du défunt à l’orée du Moyen Empire, époque ,à laquelle apparaissent les chaouabtis, les statuettes funéraires furent progressivement chargées au cours de cette période d’une double fonction : celle de support pour la formule d’offrande royale et celle de substitut du mort « Osiris » pour accomplir à sa place tous les travaux obligatoires dans l’au-delà.
(…) Au cours de la XVIIIe dynastie l’invocation est complétée par un passage qui suit l’énumération des travaux à effectuer dans le monde (…) les chaouabtis, images puis substituts du défunt, sont devenus des travailleurs enrôlés à son service et à sa place ; ils sont désormais munis d’un instrument aratoires pour cultiver la terre et d’un sac de graines pour l’ensemencer (…) à partir du début de l’époque ramesside, les changements idéologiques entrainent des modifications tant dans l’aspect des chaouabtis que dans les formules qu’ils portent, traduisant, outre la fonction que l’on continue de leur assigner, la croyance en la régénération du défunt par les rayons du soleil.
Sous la XXI dynastie (…) des caractéristiques particulières les distinguent. Pour la première fois, le terme d’ouchebti, « répondant » (c’est lui qui répond à l’appel, à la réquisition pour le travail obligatoire) est utilisé sur les figurines funéraires datant du pontificat de Pinedjem.
(…) Enfin, les nombreuses troupes d’ouchebtis de la XXIE dynastie comportent des « dizeniers » ou chefs d’équipes de dix hommes qui, au lieu des instruments aratoires que portent els ouvriers, tiennent en signe de commandement, un fouet dans la main droiet ramenée sur la poitrine (…) A la basse époque, la vogue des chaouabtis, désormais appelés ouchebtis, va peu à peu décliner.
Nous vous laissons parcourir l’article dans son intégralité et vous invitons également à consulter le compte-rendu portant sur Statuettes égyptiennes. Chaouabtis, Ouchebtis (1976)
Parallèlement, les différents dictionnaires consultés ne précisent pas distinctement les spécificités de ces deux notions. Dans Rites et croyances d’éternité, Isabelle Franco relève qu’à l’aube du Nouvel Empire, ces figurines sont appelées shaouabtis. Leur nom est peut être tiré d’un terme signifiant « morceau de terre » (…) Par la suite, elles deviendront oushebtis, ou « répondants ».
Pour compléter ces premières données, il faudrait parcourir les ouvrages suivants, que nous ne possédons malheureusement pas à la bibliothèque municipale de Lyon :
* Statuettes égyptiennes : chaouabtis, ouchebtis/ Jacques-F. Aubert,... Liliane Aubert,... ; planches d'Alain R. Devez, 1974.
* Chaouabtis: des travailleurs pharaoniques pour l'éternité / [commissaire] Jean-Luc Bovot,..., 2003.
* Les serviteurs funéraires royaux et princiers de l'Ancienne Égypte / Musée du Louvre, Département des antiquités égyptiennes ; [rédigé] par Jean-Luc Bovot,... ; préface de Christiane Ziegler,...2003.
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