Question d'origine :
Bonjour,
Si je peux me permettre de poser deux question en une : en quoi les Big data et les enjeux qui lui sont liés peuvent-ils devenir un nouveau champ pour le Renseignement en France et par là même créer une communauté du Renseignement plus intégrée (acteurs privés/publics) que ce qu'elle est à l'heure actuelle ?
Merci beaucoup.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 24/01/2015 à 15h29
Bonjour,
En fait, il s’agit moins de deux questions que d’une véritable problématique. Voyons si la question des big data : leurs enjeux, leurs rapports avec une « communauté de renseignements » française et les perspectives d’évolution qu’elles lui offrent… a fait l’objet de réflexions et de publications.
C’est le cas, quatre ouvrages dans notre fonds, mais le sujet étant d’actualité… aucun sur nos rayons !
Le Big data, littéralement « données massives » ne se réfère pas seulement à la masse croissante de données disponibles sur internet, mais surtout àl’analyse de données à grande échelle :
« En 2011, on produisait en deux jours cinq exaoctets de données, soit l’équivalent de tout ce qui a été produit jusqu’en 2003; et en 2013, cela ne prendra pas plus de dix minutes. Voici un aperçu du déluge informationnel circulant sur le Web:
• 133 millions de blogues;
• 247 milliards de courriels envoyés chaque jour (80% sont des pourriels), dont 193 000 messages chaque seconde;
• le trafic Internet généré en une heure pourrait remplir environ sept milliards de DVD, soit sept fois la hauteur de l’Everest, une fois empilés;
• d’ici 2020, l’univers numérique sera 44 fois plus grand qu’en 2009.
Historiquement, la plupart de ces données étaient localisées dans des bases de données traditionnelles, accessibles et gérées avec un ensemble d’outils. La capacité de ces instruments a augmenté au fil du temps, mais il devient de plus en plus difficile de travailler avec des outils classiques de gestion de bases de données. Nous sommes entrés dans l’ère du Big Data, soit celle de l’analyse de données à grande échelle. Les premiers à avoir dû trouver des solutions ont été les spécialistes du Web (Yahoo, Google, etc.) puis, ceux du e-commerce (e-Bay, Amazon, etc.) et ensuite, des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin, etc.). »
(Doit-on s’intéresser au Big data)
Les difficultés que pose cette analyse c’est la masse d’information, son aspect disparate, et la rapidité avec laquelle il faut la traiter pour qu’elle soit utile.
La question que vous vous posez au fond c’est l’utilisation de cette masse de données, privées pour la plupart de ce qui est versé sur le net (80% de données non structurées), par les services de renseignement de l’Etat en France. Changement d’échelle mis à part, c’est déjà l'objet de Guerre dans le cyberespace : les services secrets et internet et que ces cinq autres ouvragesdéveloppent.
Le petit Que sais-je ?, L’information et le renseignement par internet est l’ouvrage qui alimenterait le mieux votre réflexion sans doute, avec ses chapitres sur « Le renseignement public et privé », « Le web.2.0 », et « Un savoir-faire français » notamment.
Si « le renseignement permet de préserver ses intérêts, et de gérer les menaces provenant d’adversaires avérés ou potentiels » ([url]http://www.amazon.com/Silent-Warfare-Understanding-World-Intelligence/dp/1574883453] Silent Warfare[/url], cité dans L’information et le renseignement…), Big data : la révolution des données est en marche expose des craintes quant à « L'objectif de cette collecte d'informations [qui] serait de prédire le comportement de certains individus. »
La question du partage de l'information, et sa traditionnelle séparation privé/public (au privé l'intelligence économique et le renseignement pour les entreprises, au public l'information relevant de la sécurité du territoire, pour le dire vite) ne change pas de nature du fait de l'augmentation de données ou de nouvelles technologies pour les analyser. Il s'agit peut-être davantage d'une réflexion éthique ?
Du point de vue du privé, les agences privées de renseignement et de recherche "se heurtent à la concurrence que certains qualifient de déloyales des agences de renseignements étatiques. Il s'agit dès lors de définir comment mettre au service des entreprises les connaissances obtenues par l'administration sans atteinte à la libre concurrence des acteurs du privé." (L'information et le renseignement...). Mais du point de vue du public, "préserver des intérêts" privés et gérer des "menaces provenant d'adversaires" économiques est une question (confinant au "patriotisme économique") qui demande discussion.
Bonne journée.
En fait, il s’agit moins de deux questions que d’une véritable problématique. Voyons si la question des big data : leurs enjeux, leurs rapports avec une « communauté de renseignements » française et les perspectives d’évolution qu’elles lui offrent… a fait l’objet de réflexions et de publications.
C’est le cas, quatre ouvrages dans notre fonds, mais le sujet étant d’actualité… aucun sur nos rayons !
Le Big data, littéralement « données massives » ne se réfère pas seulement à la masse croissante de données disponibles sur internet, mais surtout à
« En 2011, on produisait en deux jours cinq exaoctets de données, soit l’équivalent de tout ce qui a été produit jusqu’en 2003; et en 2013, cela ne prendra pas plus de dix minutes. Voici un aperçu du déluge informationnel circulant sur le Web:
• 133 millions de blogues;
• 247 milliards de courriels envoyés chaque jour (80% sont des pourriels), dont 193 000 messages chaque seconde;
• le trafic Internet généré en une heure pourrait remplir environ sept milliards de DVD, soit sept fois la hauteur de l’Everest, une fois empilés;
• d’ici 2020, l’univers numérique sera 44 fois plus grand qu’en 2009.
Historiquement, la plupart de ces données étaient localisées dans des bases de données traditionnelles, accessibles et gérées avec un ensemble d’outils. La capacité de ces instruments a augmenté au fil du temps, mais il devient de plus en plus difficile de travailler avec des outils classiques de gestion de bases de données. Nous sommes entrés dans l’ère du Big Data, soit celle de l’analyse de données à grande échelle. Les premiers à avoir dû trouver des solutions ont été les spécialistes du Web (Yahoo, Google, etc.) puis, ceux du e-commerce (e-Bay, Amazon, etc.) et ensuite, des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin, etc.). »
(Doit-on s’intéresser au Big data)
Les difficultés que pose cette analyse c’est la masse d’information, son aspect disparate, et la rapidité avec laquelle il faut la traiter pour qu’elle soit utile.
La question que vous vous posez au fond c’est l’utilisation de cette masse de données, privées pour la plupart de ce qui est versé sur le net (80% de données non structurées), par les services de renseignement de l’Etat en France. Changement d’échelle mis à part, c’est déjà l'objet de Guerre dans le cyberespace : les services secrets et internet et que ces cinq autres ouvragesdéveloppent.
Le petit Que sais-je ?, L’information et le renseignement par internet est l’ouvrage qui alimenterait le mieux votre réflexion sans doute, avec ses chapitres sur « Le renseignement public et privé », « Le web.2.0 », et « Un savoir-faire français » notamment.
Si « le renseignement permet de préserver ses intérêts, et de gérer les menaces provenant d’adversaires avérés ou potentiels » ([url]http://www.amazon.com/Silent-Warfare-Understanding-World-Intelligence/dp/1574883453] Silent Warfare[/url], cité dans L’information et le renseignement…), Big data : la révolution des données est en marche expose des craintes quant à « L'objectif de cette collecte d'informations [qui] serait de prédire le comportement de certains individus. »
La question du partage de l'information, et sa traditionnelle séparation privé/public (au privé l'intelligence économique et le renseignement pour les entreprises, au public l'information relevant de la sécurité du territoire, pour le dire vite) ne change pas de nature du fait de l'augmentation de données ou de nouvelles technologies pour les analyser. Il s'agit peut-être davantage d'une réflexion éthique ?
Du point de vue du privé, les agences privées de renseignement et de recherche "se heurtent à la concurrence que certains qualifient de déloyales des agences de renseignements étatiques. Il s'agit dès lors de définir comment mettre au service des entreprises les connaissances obtenues par l'administration sans atteinte à la libre concurrence des acteurs du privé." (L'information et le renseignement...). Mais du point de vue du public, "préserver des intérêts" privés et gérer des "menaces provenant d'adversaires" économiques est une question (confinant au "patriotisme économique") qui demande discussion.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter