Citation, aller-retour
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/11/2014 à 09h14
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Question d'origine :
Bonjour,
"pire qu'une erreur, c'est une faute"
ou bien "pire qu'une faute, c'est une erreur"
Qui dit cela ?
La nuance (?) entre erreur & faute me turlupine.
Soyez remerciées (és) pour vos éclaircissements.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/11/2014 à 12h31
Bonjour,
La citation « une erreur, c’est pire qu’une faute » semble être extraite de l’ouvrage de Michèle Lajoux, Le crime de la renarde :
J’avais tout faux, tout ce que je croyais être moi n’était en fait pas moi. Théo est né pour rien, et moi je suis en prison pour une erreur. Une erreur, c’est pire qu’une faute. Une faute, on la reconnaît. Une erreur, on ne la voit pas et elle nous empoisonne la vie en secret.
Quant à la formule inverse : « pire qu’une erreur, c’est une faute », on en trouve de nombreuses occurrences dans des contextes très divers (littérature, politique…), il nous est donc impossible de trouver une source, car il ne s’agit pas réellement d’une citation.
Quelle est la nuance entre erreur et faute ?
Il semble que l’erreur (du latin errare, errer) et la faute (du latin populaire fallita : action de manquer, faillir) se distinguent par l’implication ou non de la responsabilité morale de la personne qui commet l’acte : l’erreur désigne un acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux, et inversement, une assertion, une opinion fausse, ou encore une action regrettable, maladroite, déraisonnable, imputable à l’ignorance ou à l’étourderie.
Dans ce dernier sens, l’erreur se rapproche de la faute, qui désigne le fait de manquer à ce qu’on doit, un manquement à la règle morale, une mauvaise action, un crime : la faute engage la responsabilité, voire la culpabilité, ce qui n’est pas le cas d’une « simple » erreur, qui est toujours involontaire.
(source : Petit Robert)
Concrètement, la distinction faute / erreur dépend essentiellement du contexte, et même ainsi, elle peut être difficile à éclaircir, comme l’illustre cet article du blog Les actualités du droit : Erreur ou faute de l’infirmière ?, qui nous donne au passage la définition pénale de la faute :
La référence se trouve dans le Code pénal, avec l’article 121-3. Le principe est qu’il n’y a de délit qu’avec l’intention de le commettre. La fameuse intention coupable. Mais il y a également délit « en cas de faute, d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait. » Si la faute, ainsi définie, a causé un décès, alors l’auteur est déclaré coupable d’homicide involontaire. L’article 121-3, d’ordre général, se lit en lien avec l’article 221-6, spécifique aux atteintes corporelles : « Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l’article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. »
C’est ainsi que s’analyse le passage entre l’erreur, acte prudent et diligent mais qui se révèle malheureux, et la faute, acte imprudent, inattentif ou négligent. L’injection d’un produit dangereux oriente vers une négligence dans les vérifications, ou un moment d’inattention, ce qui suffirait à établir la faute pénale. Vous comprenez que la limite est ténue, et qu’il est impossible de se prononcer sans une analyse approfondie des faits et du contexte .
Pour aller plus loin :
définitions de la faute et de l’erreur sur le site du Cnrtl.
Bonne journée.
La citation « une erreur, c’est pire qu’une faute » semble être extraite de l’ouvrage de Michèle Lajoux, Le crime de la renarde :
J’avais tout faux, tout ce que je croyais être moi n’était en fait pas moi. Théo est né pour rien, et moi je suis en prison pour une erreur. Une erreur, c’est pire qu’une faute. Une faute, on la reconnaît. Une erreur, on ne la voit pas et elle nous empoisonne la vie en secret.
Quant à la formule inverse : « pire qu’une erreur, c’est une faute », on en trouve de nombreuses occurrences dans des contextes très divers (littérature, politique…), il nous est donc impossible de trouver une source, car il ne s’agit pas réellement d’une citation.
Il semble que l’erreur (du latin errare, errer) et la faute (du latin populaire fallita : action de manquer, faillir) se distinguent par l’implication ou non de la responsabilité morale de la personne qui commet l’acte : l’erreur désigne un acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux, et inversement, une assertion, une opinion fausse, ou encore une action regrettable, maladroite, déraisonnable, imputable à l’ignorance ou à l’étourderie.
Dans ce dernier sens, l’erreur se rapproche de la faute, qui désigne le fait de manquer à ce qu’on doit, un manquement à la règle morale, une mauvaise action, un crime : la faute engage la responsabilité, voire la culpabilité, ce qui n’est pas le cas d’une « simple » erreur, qui est toujours involontaire.
(source : Petit Robert)
Concrètement, la distinction faute / erreur dépend essentiellement du contexte, et même ainsi, elle peut être difficile à éclaircir, comme l’illustre cet article du blog Les actualités du droit : Erreur ou faute de l’infirmière ?, qui nous donne au passage la définition pénale de la faute :
La référence se trouve dans le Code pénal, avec l’article 121-3. Le principe est qu’il n’y a de délit qu’avec l’intention de le commettre. La fameuse intention coupable. Mais il y a également délit « en cas de faute, d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait. » Si la faute, ainsi définie, a causé un décès, alors l’auteur est déclaré coupable d’homicide involontaire. L’article 121-3, d’ordre général, se lit en lien avec l’article 221-6, spécifique aux atteintes corporelles : « Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l’article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. »
définitions de la faute et de l’erreur sur le site du Cnrtl.
Bonne journée.
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