Question d'origine :
Les soldats partaient à l'assaut avec leur simple fusil face à des mitrailleuses en particulier. De combien de balles disposaient-ils dans leur équipement ?
Par ailleurs, on voit dans certains films de reconstitution, des chefs s'écriant "à l'attaque" alors qu'ils étaient munis simplement d'un revolver. Est-ce la vérité ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 06/11/2014 à 11h09
Sur le forum pages14-18.mesdiscussions.net, il est précisé que le poilu avait sur lui 3 cartouchières et qu’elles contenaient en tout 120 cartouches.
Le nombre de cartouchières est identique dans le livre L’Aventure des soldats de 1914-1918. En revanche, on y apprend aussi que la quantité de munitions emportées par les soldats dépendait de leur grade, de leur corps et/ou de leur origine. Ainsi, les cartouchières d’un fusilier d’assaut allemand étaient « en général composées de dix poches contenant un total de quatorze lames chargeurs de cinq cartouches de calibres 7,92mm, soit soixante-dix coups ». De même, le tirailleur sénégalais « dispose d’une dotation de 223 cartouches, soit 120 sur lui et 103 réparties dans la voiture et les mulets d’accompagnement ».
Bref, nous ne saurions trop vous conseiller de consulter cet ouvrage qui vous donnera des informations très précises.
Par ailleurs, n’hésitez pas à poser votre question sur le forum mentionné ci-dessus ; de nombreux experts et passionnés de la Première Guerre mondiale pourraient compléter et détailler cet aspect de votre question.
Pour ce qui est de l’image bien connu du chef brandissant un pistolet pour annoncer l’assaut, le gros livre de Laurent Mirouze et Stéphane Dekerle, L’armée Française dans la Première Guerre mondiale, édité par le musée de l’armée, donne de précieuses informations. Les armes de poing « reviennent au premier plan au cours de la guerre pour les mêmes raisons évoquées plus haut : dans le doctrine qui prévaut en 1914, le révolver modèle 1892 est une arme de complément destinée à la protection rapprochée des officiers et des spécialistes comme les mitrailleurs, les estafettes etc. Or, dans la guerre de tranchées, et particulièrement dans sa phase de corps à corps lors des nettoyages ou des coups de main, l’arme de poing prend tout son intérêt. Le long fusil Lebel, ou même le mousqueton, sont très peu pratiques du fait de la nature bouleversée du terrain, obstrué par de nombreux obstacles, dont les redoutables fils de fer barbelés. Il est donc nécessaire de relancer la dotation en armes de poing […]. Ainsi, près de 500 000 revolvers de type 92 sont produits jusqu’en 1918. Dans le même temps, les armuriers d’Eibar (Espagne) sont en mesure de fournir massivement des pistolets automatiques dont la fabrication est plus simple que celle des revolvers […] Près d’un million de pistolets automatiques Ruby de calibre 7,65 mm sont produits […]. Hélas, l’urgence et la rusticité des fabrications espagnoles, essentiellement manuelles, impliquent de nombreuses malfaçons qu’on n’a pas le temps de contrôler […]. Mais le but essentiel est atteint avec une dotation massive des troupes au combat. Les nombreuses photos d’époque prouvent qu’à défaut d’efficacité technique et balistique, ces armes produisent un assez bon effet psychologique. (pp. 349-350)
Au final, il semble donc que les armes de poing soient davantage utilisées pour les « petites opérations » plutôt que pour les grands assauts.
Le vocabulaire illustré de la grande guerre de Joël Meyniel définit les deux opérations que sont « le coup de main » et le « nettoyage ».
Coup de main : « opération restreinte et le plus souvent nocturne dans les premières lignes adverses, destinées avant tout, à faire des prisonniers ».
Nettoyage : « Mise hors d’état de nuire des ennemis restés dans les tranchées en-deçà de la progression des troupes d’assaut. Opération très importante puisqu’elle consiste à s’assurer qu’on ne laisse aucun ennemi dans le dos [...]. Des unités sont spécialisées dans ces opérations qui se font à l'arme de poing, à la grenade ou plus rarement au couteau ».
Pour aller plus loin sur ces pratiques militaires, nous vous invitons à consulter le compte-rendu de recherche de Dimitri Chavaroche disponible en ligne sur le site du Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.
Le nombre de cartouchières est identique dans le livre L’Aventure des soldats de 1914-1918. En revanche, on y apprend aussi que la quantité de munitions emportées par les soldats dépendait de leur grade, de leur corps et/ou de leur origine. Ainsi, les cartouchières d’un fusilier d’assaut allemand étaient « en général composées de dix poches contenant un total de quatorze lames chargeurs de cinq cartouches de calibres 7,92mm, soit soixante-dix coups ». De même, le tirailleur sénégalais « dispose d’une dotation de 223 cartouches, soit 120 sur lui et 103 réparties dans la voiture et les mulets d’accompagnement ».
Bref, nous ne saurions trop vous conseiller de consulter cet ouvrage qui vous donnera des informations très précises.
Par ailleurs, n’hésitez pas à poser votre question sur le forum mentionné ci-dessus ; de nombreux experts et passionnés de la Première Guerre mondiale pourraient compléter et détailler cet aspect de votre question.
Pour ce qui est de l’image bien connu du chef brandissant un pistolet pour annoncer l’assaut, le gros livre de Laurent Mirouze et Stéphane Dekerle, L’armée Française dans la Première Guerre mondiale, édité par le musée de l’armée, donne de précieuses informations. Les armes de poing « reviennent au premier plan au cours de la guerre pour les mêmes raisons évoquées plus haut : dans le doctrine qui prévaut en 1914, le révolver modèle 1892 est une arme de complément destinée à la protection rapprochée des officiers et des spécialistes comme les mitrailleurs, les estafettes etc. Or, dans la guerre de tranchées, et particulièrement dans sa phase de corps à corps lors des nettoyages ou des coups de main, l’arme de poing prend tout son intérêt. Le long fusil Lebel, ou même le mousqueton, sont très peu pratiques du fait de la nature bouleversée du terrain, obstrué par de nombreux obstacles, dont les redoutables fils de fer barbelés. Il est donc nécessaire de relancer la dotation en armes de poing […]. Ainsi, près de 500 000 revolvers de type 92 sont produits jusqu’en 1918. Dans le même temps, les armuriers d’Eibar (Espagne) sont en mesure de fournir massivement des pistolets automatiques dont la fabrication est plus simple que celle des revolvers […] Près d’un million de pistolets automatiques Ruby de calibre 7,65 mm sont produits […]. Hélas, l’urgence et la rusticité des fabrications espagnoles, essentiellement manuelles, impliquent de nombreuses malfaçons qu’on n’a pas le temps de contrôler […]. Mais le but essentiel est atteint avec une dotation massive des troupes au combat. Les nombreuses photos d’époque prouvent qu’à défaut d’efficacité technique et balistique, ces armes produisent un assez bon effet psychologique. (pp. 349-350)
Au final, il semble donc que les armes de poing soient davantage utilisées pour les « petites opérations » plutôt que pour les grands assauts.
Le vocabulaire illustré de la grande guerre de Joël Meyniel définit les deux opérations que sont « le coup de main » et le « nettoyage ».
Coup de main : « opération restreinte et le plus souvent nocturne dans les premières lignes adverses, destinées avant tout, à faire des prisonniers ».
Nettoyage : « Mise hors d’état de nuire des ennemis restés dans les tranchées en-deçà de la progression des troupes d’assaut. Opération très importante puisqu’elle consiste à s’assurer qu’on ne laisse aucun ennemi dans le dos [...]. Des unités sont spécialisées dans ces opérations qui se font à l'arme de poing, à la grenade ou plus rarement au couteau ».
Pour aller plus loin sur ces pratiques militaires, nous vous invitons à consulter le compte-rendu de recherche de Dimitri Chavaroche disponible en ligne sur le site du Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.
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