Question d'origine :
bonjour,
que signifie
"le bonheur pris n'est plus à prendre"
merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/08/2014 à 13h28
Bonjour,
« Bonheur pris n’est plus à prendre » ressemble bien à une maxime, un aphorisme, un proverbe. Pourtant ni notre adoré Grand dictionnaires des expressions françaises, ni notre Duneton préféré ne la mentionne ! Que dire des quelques 200 citations littéraires françaises au rayon « bonheur » (qui nous laissent rêveurs pour nos futures cartes de vœux dans les siècles à venir) ?
Rien ! Ce n’est pas non plus la citation d’un grand auteur, la morale d’une fable, le tirade d’un amoureux pressant…
Heureusement, vous nous demandez d’en éclairer le sens, pas l’origine
Néanmoins, l’expression semble démarquée d’une autre, une variante en quelque sorte de «Ce qui est pris n’est plus à prendre », tant soit peu équivalent à « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » (« One bird in the hand is better than two in the bush”).
« Le bonheur pris n’est plus à prendre » entre en résonance avec l’épicurien Carpe diem quam minimum credula postero, d’Horace, qu’on traduit en français par « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » (mais plus littéralement : « en croyant le moins possible au lendemain », ce qui est moins optimiste).
Il s’agit donc de profiter de la vie, de « saisir le bonheur » quand il passe, à la fois dans l’idée d’en profiter et en sachant que les moments heureux sont éphémères.
L’idée de « cueillir » l’instant qui passe a donné lieu à une abondante littérature amoureuse, où l’amant veut convaincre la jeune fille de « profiter de la vie », à commencer par Mignonne allons voir si la rose… de Ronsard (« Cueillez cueillez votre beauté » ou plutôt laissez-moi la cueillir ), jusqu’à Charles Trenet :
« On oubliait qu'il n'y a qu'un seul bonheur
Qu'il faut saisir quand il vient dans nos cœurs.
Le bonheur ne passe qu'une fois.
Prenez-le quand il vous appelle !
Hâtez-vous d’aimer mad’moiselle »
(« Le Bonheur ne passe qu’une fois », Trenet, 1942)
Moins intéressé, mais toujours dans l’idée que le bonheur est fugace et qu’il faut faire vite :
« Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer. » (Paul Fort)
Plus clairement encore, quant à la menace du temps, comme si bonheur et amour rimaient avec jeunesse, « Si tu t’imagines… », de Queneau, chanté par Juliette Gréco, qui finit pas « Allons cueille cueille les roses de la vie ».
Carpe diem !
« Bonheur pris n’est plus à prendre » ressemble bien à une maxime, un aphorisme, un proverbe. Pourtant ni notre adoré Grand dictionnaires des expressions françaises, ni notre Duneton préféré ne la mentionne ! Que dire des quelques 200 citations littéraires françaises au rayon « bonheur » (qui nous laissent rêveurs pour nos futures cartes de vœux dans les siècles à venir) ?
Rien ! Ce n’est pas non plus la citation d’un grand auteur, la morale d’une fable, le tirade d’un amoureux pressant…
Heureusement, vous nous demandez d’en éclairer le sens, pas l’origine
Néanmoins, l’expression semble démarquée d’une autre, une variante en quelque sorte de «
« Le bonheur pris n’est plus à prendre » entre en résonance avec l’épicurien Carpe diem quam minimum credula postero, d’Horace, qu’on traduit en français par « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » (mais plus littéralement : « en croyant le moins possible au lendemain », ce qui est moins optimiste).
Il s’agit donc de profiter de la vie, de « saisir le bonheur » quand il passe, à la fois dans l’idée d’en profiter et en sachant que les moments heureux sont éphémères.
L’idée de « cueillir » l’instant qui passe a donné lieu à une abondante littérature amoureuse, où l’amant veut convaincre la jeune fille de « profiter de la vie », à commencer par Mignonne allons voir si la rose… de Ronsard (« Cueillez cueillez votre beauté » ou plutôt laissez-moi la cueillir ), jusqu’à Charles Trenet :
« On oubliait qu'il n'y a qu'un seul bonheur
Qu'il faut saisir quand il vient dans nos cœurs.
Le bonheur ne passe qu'une fois.
Prenez-le quand il vous appelle !
Hâtez-vous d’aimer mad’moiselle »
(« Le Bonheur ne passe qu’une fois », Trenet, 1942)
Moins intéressé, mais toujours dans l’idée que le bonheur est fugace et qu’il faut faire vite :
« Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer. » (Paul Fort)
Plus clairement encore, quant à la menace du temps, comme si bonheur et amour rimaient avec jeunesse, « Si tu t’imagines… », de Queneau, chanté par Juliette Gréco, qui finit pas « Allons cueille cueille les roses de la vie ».
Carpe diem !
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