Faire pousser du Quinoa...
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 09/06/2014 à 11h56
382 vues
Question d'origine :
Bonjour ..
Mon précédent message est parti à mon insu ..veuillez m'en excuser.
Je crois savoir qu'il existe des plantations de quinoa en France.
qu'en pensez-vous.?
Cette plante semble pousser dans des conditions assez variées, voire extrême..
Toujours est-il qu'elle semble promise à bel avenir.
Que sait-on à ce sujet sur G d S ?
Merci infiniment..
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/06/2014 à 11h08
Bonjour,
Redécouvert dans les années 70 dans les pays industrialisés (alors que la plante est cultivée depuis des millénaires sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud), le quinoa connaît une popularité croissante dans le monde grâce à ses vertus nutritives : sans gluten et pauvre en lipides, il est riche en fer et en protéines, et contient tous les acides aminés essentiels à la vie humaine.
(source : Wikipedia)
Il semble cependant que le succès à l’échelle mondiale du quinoa contribue aussi à la hausse des prix sur le marché local… privant les boliviens eux-mêmes des bienfaits de cet aliment, et créant des tensions entre cultivateurs :
Depuis 2005, les surfaces cultivées de quinoa ont doublé en Bolivie, l'un des principaux producteurs de cette graine andine, dont la demande mondiale et le prix sont en augmentation constante. D'après le directeur de l'Institut national d'innovation agricole et forestière (Iniaf), Lucio Villca, la culture de cette plante – qui appartient à la même famille que la betterave ou l'épinard, mais est considérée comme une "pseudo-céréale" – occupe désormais 70 000 hectares, pour une production estimée à 44 000 tonnes.
La valeur nutritionnelle de cette graine, riche en protéines et cultivée depuis plus de 7 000 ans sur les hauts plateaux andins, a été soulignée par les Nations unies, qui ont décrété 2013 "Année mondiale du quinoa". Et lundi 11 juin, le président bolivien, Evo Morales, a été désigné "ambassadeur spécial" de la FAO (Food and Agriculture Organization), l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, dont le siège est à Rome, pour promouvoir ce "super aliment" dans le cadre d'un programme sur trois ans (programme qui coûterait environ 12 millions de dollars - lien PDF).
ENTRE 2 500 ET 3 000 DOLLARS LA TONNE
"Face à la crise alimentaire mondiale, les peuples andins disposent de plusieurs solutions, et l'une d'elles est le quinoa", a déclaré à la tribune de la FAO le président d'origine amérindienne Evo Morales, qui fut dans son enfance un petit cultivateur de quinoa. Le quinoa présente l'avantage de pouvoir pousser dans des zones semi-arides et jusqu'à 4 000 mètres d'altitude. Des cultures expérimentales sont actuellement menées partout dans le monde, en Europe (en France notamment), en Asie, en Afrique et en Australie.
La Bolivie est le deuxième producteur (derrière le Pérou) et le premier exportateur mondial de quinoa devant l'Equateur (les chiffres du Pérou ne sont pas communiqués), avec 70 % du marché. Les prix actuels oscillent entre 2 500 et 3 000 dollars la tonne. Deux tiers de la production partent à l'exportation, parmi lesquels 54 % aux Etats-Unis, 32 % en Europe et 6 % au Canada. Les zones de culture se situent aux abords de deux déserts de sel, l'Uyuni près de Potosi, et le Coipasa à Oruro.
En Bolivie, "il y a dix ans, il y avait 35 000 hectares [plantés], mais les prix ont augmenté et il y a plus de gens qui [en] sèment. Avant, les gens ne semaient pas le quinoa, ils quittaient le pays (...), maintenant ils reviennent semer", explique à l'AFP le président de Anapqui (l'association des producteurs), Juan Ernesto Crispin.
AFFRONTEMENTS ET HAUSSES DES PRIX
Mais l'extension des surfaces cultivées provoquent des conflits entre paysans : en mars et avril, on a recensé plus d'une trentaine de blessés dans des affrontements entre cultivateurs, dans des régions où les limites territoriales ne sont pas définies très précisément.
"Si l’activité productive reste centrée sur une espèce séculaire, (...) le système agraire, l’organisation collective et l’organisation familiale de la production ont été bouleversés (...) avec des conséquences diverses, pour aboutir aujourd’hui à une crise foncière, et des tensions sociales multiples", note une étude française de 2010.
"La non régulation de l’extension et de la localisation des parcelles dans la plaine ont abouti à une monoculture de parcelles de quinoa contigües, favorables à la multiplication des ravageurs de la culture et à l’érosion éolienne", avancent les auteurs de l'étude. Qui ajoutent : "La marginalisation de l’élevage a provoqué une baisse de la production de fumier et la perte de la sécurité financière que constituait la vente des animaux dans les moments de nécessité."
Sans compter que de nombreux Boliviens ne sont désormais plus en mesure de s'offrir celle qu'on surnomme "la graine d'or" - la consommation aurait baissé d'un tiers pendant que les prix triplaient dans les cinq dernières années. Dans les supermarchés, un sac d'un kilo coûterait près de 5 dollars, cinq fois plus que le même poids de riz.
(source : Le quinoa, l'or controversé des Andes, Le Monde)
Depuis 2009, le quinoa est cultivé en France, dans le Val de Loire, dans une zone allant de l’Anjou au sud de la Sarthe et jusqu’au Poitou, résultat d’études de 20 ans pour mettre au point des variétés cultivables en France.
(source : Le quinoa, « graine des Incas », pousse désormais dans le Val de Loire, Le Point)
Une cinquantaine d’agriculteurs de l’Anjou se sont lancés dans la culture de cette « fausse céréale » (le quinoa appartient en effet à la famille des betteraves et des épinards) : 250 tonnes de Quinoa d’Anjou ont été commercialisés en 2011.
(source : alimentation.gouv.fr)
Voici une vidéo sur Jason Abbott, qui a eu l’idée d’expérimenter l’introduction du quinoa en France :
Pour plus d’informations sur cette filière, vous pouvez visiter le site du quinoa d’Anjou.
Le quinoa supporte effectivement des conditions climatiques extrêmes (sécheresse, gel), mais il n’aime pas l’humidité (il préfère les climats arides et les sols pauvres). Enfin, le quinoa doit être semé au début du printemps, car il a besoin de températures fraîches pour bien germer.
Si vous êtes amateur de quinoa, vous pouvez même tenter de le cultiver vous-même dans votre jardin…
Bonne journée.
Photo : (importée par) Shizhao [CC BY-SA 3.0] sur Wikimedia Commons
Redécouvert dans les années 70 dans les pays industrialisés (alors que la plante est cultivée depuis des millénaires sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud), le quinoa connaît une popularité croissante dans le monde grâce à ses vertus nutritives : sans gluten et pauvre en lipides, il est riche en fer et en protéines, et contient tous les acides aminés essentiels à la vie humaine.
(source : Wikipedia)
Il semble cependant que le succès à l’échelle mondiale du quinoa contribue aussi à la hausse des prix sur le marché local… privant les boliviens eux-mêmes des bienfaits de cet aliment, et créant des tensions entre cultivateurs :
Depuis 2005, les surfaces cultivées de quinoa ont doublé en Bolivie, l'un des principaux producteurs de cette graine andine, dont la demande mondiale et le prix sont en augmentation constante. D'après le directeur de l'Institut national d'innovation agricole et forestière (Iniaf), Lucio Villca, la culture de cette plante – qui appartient à la même famille que la betterave ou l'épinard, mais est considérée comme une "pseudo-céréale" – occupe désormais 70 000 hectares, pour une production estimée à 44 000 tonnes.
La valeur nutritionnelle de cette graine, riche en protéines et cultivée depuis plus de 7 000 ans sur les hauts plateaux andins, a été soulignée par les Nations unies, qui ont décrété 2013 "Année mondiale du quinoa". Et lundi 11 juin, le président bolivien, Evo Morales, a été désigné "ambassadeur spécial" de la FAO (Food and Agriculture Organization), l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, dont le siège est à Rome, pour promouvoir ce "super aliment" dans le cadre d'un programme sur trois ans (programme qui coûterait environ 12 millions de dollars - lien PDF).
ENTRE 2 500 ET 3 000 DOLLARS LA TONNE
"Face à la crise alimentaire mondiale, les peuples andins disposent de plusieurs solutions, et l'une d'elles est le quinoa", a déclaré à la tribune de la FAO le président d'origine amérindienne Evo Morales, qui fut dans son enfance un petit cultivateur de quinoa. Le quinoa présente l'avantage de pouvoir pousser dans des zones semi-arides et jusqu'à 4 000 mètres d'altitude. Des cultures expérimentales sont actuellement menées partout dans le monde, en Europe (en France notamment), en Asie, en Afrique et en Australie.
La Bolivie est le deuxième producteur (derrière le Pérou) et le premier exportateur mondial de quinoa devant l'Equateur (les chiffres du Pérou ne sont pas communiqués), avec 70 % du marché. Les prix actuels oscillent entre 2 500 et 3 000 dollars la tonne. Deux tiers de la production partent à l'exportation, parmi lesquels 54 % aux Etats-Unis, 32 % en Europe et 6 % au Canada. Les zones de culture se situent aux abords de deux déserts de sel, l'Uyuni près de Potosi, et le Coipasa à Oruro.
En Bolivie, "il y a dix ans, il y avait 35 000 hectares [plantés], mais les prix ont augmenté et il y a plus de gens qui [en] sèment. Avant, les gens ne semaient pas le quinoa, ils quittaient le pays (...), maintenant ils reviennent semer", explique à l'AFP le président de Anapqui (l'association des producteurs), Juan Ernesto Crispin.
AFFRONTEMENTS ET HAUSSES DES PRIX
Mais l'extension des surfaces cultivées provoquent des conflits entre paysans : en mars et avril, on a recensé plus d'une trentaine de blessés dans des affrontements entre cultivateurs, dans des régions où les limites territoriales ne sont pas définies très précisément.
"Si l’activité productive reste centrée sur une espèce séculaire, (...) le système agraire, l’organisation collective et l’organisation familiale de la production ont été bouleversés (...) avec des conséquences diverses, pour aboutir aujourd’hui à une crise foncière, et des tensions sociales multiples", note une étude française de 2010.
"La non régulation de l’extension et de la localisation des parcelles dans la plaine ont abouti à une monoculture de parcelles de quinoa contigües, favorables à la multiplication des ravageurs de la culture et à l’érosion éolienne", avancent les auteurs de l'étude. Qui ajoutent : "La marginalisation de l’élevage a provoqué une baisse de la production de fumier et la perte de la sécurité financière que constituait la vente des animaux dans les moments de nécessité."
Sans compter que de nombreux Boliviens ne sont désormais plus en mesure de s'offrir celle qu'on surnomme "la graine d'or" - la consommation aurait baissé d'un tiers pendant que les prix triplaient dans les cinq dernières années. Dans les supermarchés, un sac d'un kilo coûterait près de 5 dollars, cinq fois plus que le même poids de riz.
(source : Le quinoa, l'or controversé des Andes, Le Monde)
Depuis 2009, le quinoa est cultivé en France, dans le Val de Loire, dans une zone allant de l’Anjou au sud de la Sarthe et jusqu’au Poitou, résultat d’études de 20 ans pour mettre au point des variétés cultivables en France.
(source : Le quinoa, « graine des Incas », pousse désormais dans le Val de Loire, Le Point)
Une cinquantaine d’agriculteurs de l’Anjou se sont lancés dans la culture de cette « fausse céréale » (le quinoa appartient en effet à la famille des betteraves et des épinards) : 250 tonnes de Quinoa d’Anjou ont été commercialisés en 2011.
(source : alimentation.gouv.fr)
Voici une vidéo sur Jason Abbott, qui a eu l’idée d’expérimenter l’introduction du quinoa en France :
Pour plus d’informations sur cette filière, vous pouvez visiter le site du quinoa d’Anjou.
Le quinoa supporte effectivement des conditions climatiques extrêmes (sécheresse, gel), mais il n’aime pas l’humidité (il préfère les climats arides et les sols pauvres). Enfin, le quinoa doit être semé au début du printemps, car il a besoin de températures fraîches pour bien germer.
Si vous êtes amateur de quinoa, vous pouvez même tenter de le cultiver vous-même dans votre jardin…
Bonne journée.
Photo : (importée par) Shizhao [CC BY-SA 3.0] sur Wikimedia Commons
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