Question d'origine :
Bonjour
D'après un philosophe qui participe à une émission TV, ST AUGUSTIN aurait dit
"La curiosité est le catalogue des vices" est ce vrai et si oui à quelle occasion aurait il exprimée cette phrase
Merci pour votre réponse
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/03/2014 à 13h32
Bonjour,
D’après nos multiples recherchent, il semblerait que cette phrase soit une citation apocryphe de Saint-Augustin (citation que l’on attribue à un auteur mais qui ne l’a jamais prononcée ou écrite ou alors sous une forme différente).
Ce pourrait être le cas de cette citation. En effet, Saint-Augustin a traité de la question de la curiosité et c’est lui qui l’a inscrite dans le catalogue des vices. La citation est donc peut être issue de cette étude.
Plusieurs auteurs indiquent dans leurs ouvrages que Saint-Augustin a fait entrer la curiosité dans le catalogue des vices :
- Diderot : un matérialisme éclectique d’Annie Ibrahim :
« Plutarque hausse le ton dans son traité De la curiosité où il associe ce vice à la méchanceté et aux commérages. Augustin s’en fait l’émule, qui consacre à ce péché le chapitre III du Livre V des Confessions et tout le chapitre XXXV du Livre X : le seul fait de tenter d’expérimenter et de savoir, c’est la concupiscence, la cupiditas. Il convient d’opposer usage de l’objet et jouissance de l’objet, uti et fruti. La curiosité porte atteinte à cette hiérarchie de valeur entre usage et jouissance, besoin et désir. […] ».
- Temps cosmique, histoire humaine :
« La préséance de la question du salut sur tous les autres problèmes a d’ailleurs eu une conséquence non négligeable pour l’étude de la nature en général et de la cosmologie en particulier. Augustin s’est exprimé à plusieurs reprises sur ce thème et Blumemberg lui a consacré tout un chapitre dans Der Prozeβ der theoretishen Neugierde intitulé « Introduction de la curiosité dans le catalogue des vices ». »
Le chapitre XXXV du Livre X des Confessions de Saint-Augustin est consacré à la curiosité, vous pouvez consulter ce chapitre par Google Livres ou à la bibliothèque.
L'émission dans laquelle vous avez entendu cette citation est peut-être "Les grandes questions", émission de philosophie diffusée sur France 5 le 15 mars, dont voici le résumé:
"Franz-Olivier Giesbert: Voici le débriefing philosophique. Géraldine va synthétiser l'émission.
Géraldine Muhlmann: La dominante, c'était une sensation d'apaisement. On a parlé des manières de se guérir au quotidien. J'aime mettre mon grain de sel dans le sens opposé pour équilibrer. J'ai envie de rappeler que la philosophie moderne, c'est un grand hymne à l'inguérissable humain. Et peut-être à quelque chose de malade en nous qui nous a fait faire des choses très grandes. C'est ce qui a permis à la philosophie de dénoncer Ie le baume de la religion. Même Freud montre que tout thérapeute qu'il est était moderne. Il s'est permis de critiquer ce baume avec une certaine vigueur. Il y a aussi un auteur contemporain qui s'appelle Hans Blumenbergqui parle de l'illimité. La curiosité, c'est la grande histoire moderne, notamment contre Augustin qui disait que la curiosité est dans le catalogue des vices. Tous les auteurs hyper chrétiens ont beaucoup critiqué la curiosité. Je voulais dire ça. Ça rééquilibre les choses. Quand Epicure nous dit: "Le vivant est avide à l'infini des variétés dans le genre de vie". Peut-être pouvons-nous rappeler que nous sommes tous un peu malades et avides de variétés. Je me sens très avide et très curieuse."
Bonne journée.
D’après nos multiples recherchent, il semblerait que cette phrase soit une citation apocryphe de Saint-Augustin (citation que l’on attribue à un auteur mais qui ne l’a jamais prononcée ou écrite ou alors sous une forme différente).
Ce pourrait être le cas de cette citation. En effet, Saint-Augustin a traité de la question de la curiosité et c’est lui qui l’a inscrite dans le catalogue des vices. La citation est donc peut être issue de cette étude.
Plusieurs auteurs indiquent dans leurs ouvrages que Saint-Augustin a fait entrer la curiosité dans le catalogue des vices :
- Diderot : un matérialisme éclectique d’Annie Ibrahim :
« Plutarque hausse le ton dans son traité De la curiosité où il associe ce vice à la méchanceté et aux commérages. Augustin s’en fait l’émule, qui consacre à ce péché le chapitre III du Livre V des Confessions et tout le chapitre XXXV du Livre X : le seul fait de tenter d’expérimenter et de savoir, c’est la concupiscence, la cupiditas. Il convient d’opposer usage de l’objet et jouissance de l’objet, uti et fruti. La curiosité porte atteinte à cette hiérarchie de valeur entre usage et jouissance, besoin et désir. […] ».
- Temps cosmique, histoire humaine :
« La préséance de la question du salut sur tous les autres problèmes a d’ailleurs eu une conséquence non négligeable pour l’étude de la nature en général et de la cosmologie en particulier. Augustin s’est exprimé à plusieurs reprises sur ce thème et Blumemberg lui a consacré tout un chapitre dans Der Prozeβ der theoretishen Neugierde intitulé « Introduction de la curiosité dans le catalogue des vices ». »
Le chapitre XXXV du Livre X des Confessions de Saint-Augustin est consacré à la curiosité, vous pouvez consulter ce chapitre par Google Livres ou à la bibliothèque.
L'émission dans laquelle vous avez entendu cette citation est peut-être "Les grandes questions", émission de philosophie diffusée sur France 5 le 15 mars, dont voici le résumé:
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Bonne journée.
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