Question d'origine :
Bonjour,
A l'heure où l'exploitation des sols et des sous-sols marins préoccupe toutes les nations industrialisées (les nations émergentes bientôt partie prenante), ce sujet mobilise dans le mondes entier l'intérêt de tous ceux qui suivent la progression de la conquête des fonds océaniques.
Questions :
a/ Sachant que moins de 3% des océans ont été explorés, que peut-on attendre des futures explorations ?
b/ Que recherche t-on en priorité ?
c/ Quels sont les moyens techniques et matériels de recherche mis en œuvre, sachant qu'il est extrêmement difficile de travailler en immersion profonde ?
d/ Existe-t-il à ce jour un protocole définissant les zones d'exploitation des différentes nations ?
Merci de votre concours.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 01/12/2011 à 12h24
L'exploration des grands fonds a ouvert de nouvelles perspectives en matière de disponibilité de ressources minérales. Dans quelques dizaines d'années, les fonds océaniques pourraient fournir un complément important aux ressources terrestres. D'autant que les dépôts océaniques présentent deux particularités intéressantes :
- ils sont riches en métaux "nobles"
- ils se situent sur le plancher océanique (donc pas d'importants volumes de roches stériles à déplacer, pas de galeries à creuser)
Qu'a-t-on trouvé jusqu'ici ? :
Essentiellement des nodules polymétalliques et des sulfures hydrothermaux .
Mais on y trouve aussi :
1) des encroûtements cobaltiféres : sur terre, le cobalt est un sous-produit d'autres exploitations ; au contraire, en mer, on trouve un véritable minerai de cobalt (avec un sous-produit non négligeable, le platine) ; les gisements connus les plus riches sont dans la zone économique exclusive de la Polynésie Française
2) des diamants : 50 % de la production de diamant de la société De Beers est d'origine sous-marine ; jusqu'ici cantonnée à des profondeurs de 200 à 300 mètres, l'exploration dans des fonds de 2000 m a démarré.
3) des phosphates : l'accumulation de restes d'organismes dans les sédiments peut engendrer des nodules de phosphore ; les concentrations atteignent de 12 à 18 % de phosphate ; les réserves sous-marines connues représentent environ 50 ans des besoins mondiaux actuels.
4) des placers : il s'agit d'accumulation de minéraux lourds (étain, or, platine, titane, ...) dans les sédiments ; ils ont été apportés dans les océans par les fleuves ; la production d'étain d'origine marine atteint déjà 7 % du total mondial ; la Malaisie, la Thaîlande, l'Indonésie en sont les principaux exploitants.
Découvrez la synthèse Les ressources minérales marines profondes, par l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer)
Lancée en 2009, cette synthèse sur les ressources minérales marines profondes est un véritable travail de réflexion prospective à l'horizon 2030, en centrant les réflexions sur les besoins de la France et de l'Europe. Dirigée par l'Ifremer, cette étude a réuni plus d’une vingtaine de partenaires français, représentant les principaux acteurs du secteur.
Aller chercher les nodules au fond de la mer est loin d'être une simple affaire ! De nombreux laboratoires de recherche et sociétés des domaines de l'offshore, de la mine, du génie des procédés et des technologies sous-marines. Des organismes publics, en particulier l'IFP (Institut Français du Pétrole), ont été également consultés. De même, des coopérations ont été menées aves des équipes allemandes et japonaises, qui ont apporté leurs connaissances, acquises lors d'essais en mer de systèmes de ramassage expérimentaux. Ensuite de nombreux essais sur maquettes réalisés en mer, un système de ramassage : Le ramassage des nodules polymétalliques, sur le site de l'IFREMER.
Devant cet engouement pour les gisements marins, se pose la question importante de la législation en oeuvre dans les eaux nationales et internationales, ainsi que la coordination des actions industrielles et scientifiques menées sur les mêmes zones.
Au milieu des années 1950, les océans étaient régis par le principe de la liberté des mers, qui limitait les droits d'un Etat sur les océans à une zone maritime étroite, large de 200 miles, le long de son littoral.
En 1970, l'assemblée générale des Nations Unies a déclaré à l'unanimité que les fonds marins et leurs sous-sols, au delà des limites de la juridiction nationale, étaient le patrimoine commun de l'humanité. Ce qui a conduit en 1994, à la création de L'Autorité Internationale des Fonds Marins, ou International Seabed Authority (ISA).
Cette organisation autonome a pour rôle de réglementer, organiser et contrôler l'exploitation des ressources minières dans la zone internationale, en s'assurant que l'environnement marin est protégé de tous effets nuisibles des activités sous-marines.
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