Question d'origine :
Bonjour, je souhaiterai savoir comment l'oeuvre 'la persistance de la mémoire' a-t-elle été reçu (jugée) à l'époque et aussi comment elle a été reprise (imitée) aujourdhui. Si vous pouviez répondre avec quelques détails car je n'ai pas trouvé de réponse à ma question. Merci.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 29/11/2013 à 14h22
La persistance de la mémoire (Huile sur toile, 24,1 x 33 cm. New-York Museum of Modern Art).
Cette œuvre peinte en 1930 à Port Lligat est une des plus emblématiques de l’artiste. Dans (Salvador Dali), Dawn Ades écrit "Bien que Gala ait prophétiquement annoncé que cette œuvre était si extraordinaire que « personne ne [pouua] l’oublier après l’avoir vu » , personne n’acheta Persistance de la mémoire pendant l’exposition dédiée à Dali à la Galerie Pierre Colle à Paris au cours de l’été 1931. Néanmoins, le jeune marchand d’art américain Julien Lévy en fit l’acquisition peu après la clôture de l’exposition pour la modique somme de 250 dollars. Ce n’est qu’après avoir été exposé plusieurs fois au début des années trente aux Etats-Unis que le tableau fut reconnu comme l’une des plus importantes œuvres du XXème siècle. Il fut la vedette lors de l’exposition de groupe intitulée « Surréalisme » à la Julien Lévy Gallery à New-York en janvier 1932, et devint le sujet de pratiquement toutes les critiques, et fut largement reproduit notamment comme objet de satire de grand nombre de bande dessinées ; les dessinateurs se moquaient en effet de ces montres molles comme du beurre qui fond, ou comme du fromage trop mur, alors que l’étrange monstre aux longs cils de l’arrière plan était généralement interprété comme un morse endormi ou un gros escargot. […] En raison de son succès, le tableau ne resta pas aux mains de Lévy bien longtemps ; il le vendit l’année suivante à Mme Stanley B. Resor, qui en Novembre 1934, en fit don anonymement au Museum of Modern Art à l’occasion du cinquième anniversaire du musée".
Lors de la présentation du tableau à la Julien Levy Gallery, les visiteurs "furent à la fois stupéfaits et complètement enthousiastes de ce que Lévy appelait sa « dynamite Dali de 24 x 33 cm ». Les critiques d’art étaient partagés quand à l’interprétation de la toile : certains y voyaient une métaphore obsédante de la nature éphémère de l’humanité […] alors que d’autres y voyaient la propre tentative de Dali de déjouer le temps et d’atteindre l’immortalité avec une image persistante du triomphe de l’homme sur la force de la décrépitude". Le critique du Art news analysait l’œuvre ainsi : "Dali est un peintre ingénieux aux tendances à la fois macabres et puissantes. […]Appelez Mr Freud !" Les psychiatres semblaient en effet intrigués et attirés par l’analyse picturale que faisait l’artiste sur la mémoire, les rêves et le subconscient, sans pour autant trouver un accord commun de l’analyse du tableau.
Dans les années 50, Salvador Dali réinterpréta l’œuvre qu’il nomma La Désintégration de la persistance de la mémoire. D'autre opart le thème des montres molles apparait dans de nombreux autres tableau du peintre.
Ce tableau emblématique du surréalisme et de son auteur a beaucoup influencé d’artistes : Ainsi dans Salvador Dali : l'invention de soi, Catherine Grenier indique : "On trouve aujourd’hui de nombreux artistes qui avouent sans réserve leur admiration pour le génial manipulateur des images comme pour l’artiste inventeur de soi même".
Mais aussi des détournements avec des chats, Bob l'éponge, Les Simpson, Spiderman...
On peut également voir une référence au tableau dans le clip de Joss Stone "High Road".
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