Question d'origine :
pourquoi nombre de ville et de villages ont des noms qui se terminent en EUIL Septeuil, Luxeuil; Chabeuil, Merci d'avance!
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/09/2013 à 15h16
Bonjour,
L’origine du suffixe « -euil » présent dans de nombreux noms de villes et villages français remonte aux gaulois et au mot « ialo ». Dans le livre L’origine des noms de lieux en France de Stéphane Gendron, il est écrit :
« Ialo : l’un des termes les plus fréquemment attestés dans la toponymie, le gaulois ialo a probablement eu le sens primitif de « clairière, lieu défriché ». C’est l’équivalent du gallois ial, tir ial « clairière ». Mais, toujours placé en second élément de composition de mots gaulois ou romans, il a pris progressivement la valeur d’un simple suffixe. On lui attribue généralement le sens un peu vague de « lieu, endroit, village ». En langue d’oïl et une partie du Sud-ouest occitan, -ialo aboutit à -euil ou -eil. Dans le reste du monde occitan, il aboutit à -uéjoul ou bien à -uège, -ège, -iège. Ainsi avons-nous des « grandes clairières » de type Maro ialo : Mareil-en-Champagne (Sarthe) ou avec l’adjectif gaulois vindo- « blanc » : Vandeuil (Marne), Vendeuil (Aisne).
Les noms gaulois d’arbres ou de plantes figurent parmi les éléments qui entrent le plus fréquemment en composition avec -ialo : cassano « chêne » dans Chasseneuil (Charente, Indre, Vienne) ; verna « aulne » dans les nombreux Verneuil (Sarthe, Allier, Cher, Marne, Nièvre…).
Ces informations sont corroborées avec le Dictionnaire des noms de lieux en France de Pierre-Henri Billy qui pour les villes d’Argenteuil (Val-d’Oise) et Ebreuil (Allier) donne ces informations :
« Quant au second élément du composé -ialo, c’est un appellatif gaulois qui entre fréquemment en composition dans la toponymie, notamment de la France. Toponymistes et celtisants sont d’accord sur le sens de « champ, clairière ». Seul à avoir repris le dossier sans a priori, Patrick Sims-Williams en a dégagé le sémantisme panceltique, notamment à la lueur des autres descendants de la racine indo-européenne -ielo : « terre qui porte des fruits tard ; terre infertile ». Cet appellatif a été mis en œuvre dans les composés toponymiques au moins jusqu’au Ve s. compris ; rappelons qu’en Gaule des populations rurales parlaient encore gaulois au VIe s. »
L’appellation en « -euil » est donc issue du relief et du milieu végétal dans lesquels se situaient les villes et villages à l’époque gauloise.
Bonne journée.
L’origine du suffixe « -euil » présent dans de nombreux noms de villes et villages français remonte aux gaulois et au mot « ialo ». Dans le livre L’origine des noms de lieux en France de Stéphane Gendron, il est écrit :
« Ialo : l’un des termes les plus fréquemment attestés dans la toponymie, le gaulois ialo a probablement eu le sens primitif de « clairière, lieu défriché ». C’est l’équivalent du gallois ial, tir ial « clairière ». Mais, toujours placé en second élément de composition de mots gaulois ou romans, il a pris progressivement la valeur d’un simple suffixe. On lui attribue généralement le sens un peu vague de « lieu, endroit, village ». En langue d’oïl et une partie du Sud-ouest occitan, -ialo aboutit à -euil ou -eil. Dans le reste du monde occitan, il aboutit à -uéjoul ou bien à -uège, -ège, -iège. Ainsi avons-nous des « grandes clairières » de type Maro ialo : Mareil-en-Champagne (Sarthe) ou avec l’adjectif gaulois vindo- « blanc » : Vandeuil (Marne), Vendeuil (Aisne).
Les noms gaulois d’arbres ou de plantes figurent parmi les éléments qui entrent le plus fréquemment en composition avec -ialo : cassano « chêne » dans Chasseneuil (Charente, Indre, Vienne) ; verna « aulne » dans les nombreux Verneuil (Sarthe, Allier, Cher, Marne, Nièvre…).
Ces informations sont corroborées avec le Dictionnaire des noms de lieux en France de Pierre-Henri Billy qui pour les villes d’Argenteuil (Val-d’Oise) et Ebreuil (Allier) donne ces informations :
« Quant au second élément du composé -ialo, c’est un appellatif gaulois qui entre fréquemment en composition dans la toponymie, notamment de la France. Toponymistes et celtisants sont d’accord sur le sens de « champ, clairière ». Seul à avoir repris le dossier sans a priori, Patrick Sims-Williams en a dégagé le sémantisme panceltique, notamment à la lueur des autres descendants de la racine indo-européenne -ielo : « terre qui porte des fruits tard ; terre infertile ». Cet appellatif a été mis en œuvre dans les composés toponymiques au moins jusqu’au Ve s. compris ; rappelons qu’en Gaule des populations rurales parlaient encore gaulois au VIe s. »
L’appellation en « -euil » est donc issue du relief et du milieu végétal dans lesquels se situaient les villes et villages à l’époque gauloise.
Bonne journée.
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