Question d'origine :
Bonjour,
Un de mes ancetres, Pierre BLANC, né en 1798 et décédé en 1861 était artiste dramatique. Il a eu résidé d'ailleurs Place des Celestins à Lyon.
Je ne trouve aucune trace de ses "oeuvres". Sait on dans quelle pièce il a joué ?? a t'il été à l'affiche du théatre des Celestins justement ?? Existe t'il des gravures de cet artiste ??
Le théatre des Célestins était il le seul théatre à l'époque ou en exitait il d'autres qui ont disparu ??
Bon été à tous
Sandrine
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/07/2013 à 12h45
Les deux grandes scènes existant pendant la période probable d'activité de votre ancêtre sont le Grand Théâtre, qui deviendra l’Opéra, et le Théâtre des Variétés puis des Célestins. Le nombre de théâtres à Lyon a cependant varié selon les périodes en fonction des lois sur la liberté du théâtre.
L’ouvrage Trois siècles d'Opéra à Lyon consacré à l’Opéra de Lyon consacre un chapitre à la « Liberté et concurrence des théâtres » qui vous éclairera sur la situation lyonnaise.
En voici quelques extraits :
Suite à la révolution française, la suppression du privilège a permis l’apparition d’une multitude de petits théâtres. Le rapport Chapelier stipule : « Tout citoyen pourra élever un théâtre public et y faire représenter les pièces de tout genre en faisant, préalablement à l’établissement de se théâtre, sa déclaration à la municipalité des lieux. »
Immédiatement, à Lyon comme à Paris, une foule de petits théâtres, à l’existence d’ailleurs souvent éphémère, apparaissent : Théâtre des Bleus Célestes dans l’ancienne église des religieux de l’AnnonciadeThéâtre de l’Emulation, dont les prix modiques attirent les citoyens peu aisés, Théâtre de la Sphère ou Saint-Marcel, au pied de la Croix-Rousse, Théâtre des Capucins réputé pour la beauté de ses actrices, Théâtre de la rue Juiverie, à la place de l’ancienne synagogue, Théâtre du Petit Forez… la liste en est longue (…), tous seront fermés sous la Terreur… Thermidor les rouvrira.
La plus importante de ces nouvelles salles est certainement le théâtre construit sur le terrain des ci-devant Célestins et inauguré le 9 avril 1792. D’abord appelé l’Ecole des Mœurs Républicaines puis Théâtre des Variétés, enfin Théâtre des Célestins, il rencontre un vif succès qui le place en situation de principal rival de la scène officielle. Le drame, le mélodrame, le vaudeville constituent l’ossature du répertoire.
Les Grands théâtres ont le privilège de jouer les grands genres (comédie, tragédie, opéra, ballet d’action et opéra-comique), les Théâtres secondaires (les divers théâtres de boulevard) à qui sont rattachées les petites salles que l’on veut bien laisser subsister, qui joueront les autres genres : vaudeville, petite comédie, drame, mélodrame, mime.
En 1865, le Second Empire devenu libéral décrète la liberté des théâtres.
Pour en savoir plus sur le Grand théâtre de Lyon vous pouvez lire, outre l’ouvrage cité ci-dessus, Le grand théâtre de Lyon d’Antoine Sallès, 1923
Les Célestins du couvent au théâtre (exposition, 2005) vous permettra de connaître l’histoire de ce théâtre, ouvert en 1792 et racheté par la Ville en 1838. Celui-ci connut plusieurs vicissitudes dont l’incendie du théâtre provisoire qui le remplaça un temps en 1840 et un incendie en 1871. L’ouvrage cite quelques livrets de pièces dont il donne la distribution, nous n’y avons pas trouvé de Pierre Blanc.
Bien qu’entre 1806 et 1865 il y eut à Lyon seul deux théâtres officiels, d’autres petits théâtres ont pu coexister dans les communes avoisinantes, avec des durées de vie aléatoires.
Comme le précise Antoine Sallès dans A propos du Centenaire du Romantisme : Les Théâtres lyonnais en 1827-1828,
« Aucune salle de spectacle ne pouvait être érigée sans l’assentiment préalable de M. Singier, qui était nanti d’un privilège s’étendant à tout le département du Rhône, mais qui avait la faculté de s’en dessaisir partiellement, s’il le jugeait à propos. »
« L’année 1827-1828 vit éclore un troisième théâtre, situé, non plus comme les deux autres entre nos deux fleuves, mais sur la rive gauche du Rhône, et dans une partie de la ville constituée en commune distincte, la Guillotière. »
Ce théâtre des Brotteaux appelé aussi le Gymnase dramatique eut une vie éphémère puisqu’il ferma moins d’un an après son ouverture.
Jean Vermorel cite d’autres exemples dans Quelques petits théâtres lyonnais des XVIIIe et XIXe siècles, comme le Théâtre de la montée Rey (Croix-Rousse) au n°9, dont un rapport fait état en 1839, établi sans autorisation légale. Il perdure jusqu’en 1846.
En 1844, Philippe Célicourt installe un théâtre dans un café de la ville de la Croix-Rousse. Le « caractère éducatif et moralisateur » du répertoire prévu lui vaut une autorisation du préfet, qui lui demande les noms des sociétaires (pas de Pierre Blanc dans la liste en question).
Si Pierre Blanc a joué à Lyon, il est donc fort probable au vu de ses dates de naissance et de décès qu’il ait exercé son art au théâtre des Célestins ou au Grand théâtre en fonction de son répertoire.
Votre ancêtre n’est pas cité dans les dictionnaires biographiques que nous avons consulté comme le dictionnaire biographique du Rhône de 1899 ou le Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire de Claude Bréghot Du Lut.
Si Pierre Blanc avait été auteur dramatique il aurait pu être cité dans la Biographie lyonnaise des auteurs dramatiques vivants dits du terroir : Rédigée dans la loge du portier des Célestins publiée en 1826.
Pour trouver trace de votre ancêtre, il semble incontournable de vous orienter vers les fonds d’archives. Les Archives municipales de Lyon conservent un fonds d’archives sur les théâtres lyonnais.
Les Archives départementales du Rhône conservent des archives de la préfecture concernant les théâtres (voir la rubrique thèmes).
Autre possibilité : la presse. Les journaux d’époque se font l’écho des manifestations culturelles. C’est le cas notamment de L'Entr'acte lyonnais : journal des théâtres et des salons, accessible en version numérisée sur Numelyo. La distribution complète des pièces n’y est cependant pas nécessairement citée.
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