Question d'origine :
Bonjour,
On a observé depuis un certain temps que la durée de vie des appareils électroménagers ne cesse de diminuer avec les années et de manière plus flagrante encore chez les ordinateurs, téléphones, etc...: un stratagème des industriels pour nous pousser à la consommation!
Mais, peut on venir à bout de l'"obsolescence programmée" en ce qui concerne les ordinateurs en supprimant un programme ou un petit logiciel intégré à tel ou tel composant, et si oui lequel et comment?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 02/05/2013 à 13h36
L’obsolescence programmée, ou désuétude planifiée, fait l’actualité. Alors que le consommateur en est victime depuis les années 50, cela ne fait que quelques années que la grogne monte à ce sujet. En raison, probablement, d’un double facteur : d’une part la montée d’une conscience écologique face au gâchis de ressources et au gaspillage énergétique et d’autre part, mais de façon liée, la situation de crise économique qui pousse tout un chacun à reconsidérer la fréquence et le montant de ses dépenses.
Les ordinateurs et le matériel lié à l’informatique n’échappent pas à cette tendance. On se souvient de deux exemples célèbres : les imprimantes Epson, dotées d’une puce destinée à bloquer la machine après un certain nombre de copies, ou encore les batteries des iPod de premières générations, prévues pour arriver en fin de vie au bout de 18 mois seulement. Sur ces sujets, le droit et la réglementation sont intervenus pour protéger le consommateur.
Le rapport de la mission d’information sur la gestion durable des matières premières minérales au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire présenté à l’Assemblée Nationale par les députés Christophe Bouillon et Michel Havard distingue différents types d’obsolescence.
Le temps de vie programmé, ou obsolescence programmée, trouve son origine dans un essai de Bernard London publié en 1932 et intitulé Mettre fin à la crise par l’obsolescence programmée. Selon Bernard London, la consommation étant l’un des principaux déterminants de la croissance, elle devait donc être encouragée, voire forcée, par la mise en place d’une obligation de renvoi des produits à un organisme public à partir d’une certaine date. L’idée était donc d’imposer le renouvellement des biens de consommation. Aujourd’hui l’obsolescence programmée consiste à vendre des biens de médiocre qualité cessant rapidement de fonctionner ou à empêcher leur réparation.
Ce dernier aspect de l’obsolescence programmée a souvent été présenté par les industriels comme un élément de la théorie du complot. D’une certaine manière, imaginer que les industriels mettent en œuvre des stratégies afin de vendre un produit « jetable » aux consommateurs sans le présenter comme tel pourrait effectivement relever de l’imagination. Pourtant, nous avons tous été confrontés à des situations où cette prétendue théorie du complot s’ancre soudain dans la réalité la plus concrète, et ce sous plusieurs formes :
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L’obsolescence d’incompatibilité est bien connue en informatique, qu’elle soit annoncée et assumée (tel logiciel qui ne fonctionne pas sur des version de Windows antérieures à Vista, par exemple, quand de nombreux utilisateurs utilisent encore Windows XP, plus ancien) ou qu’elle soit de fait (tel logiciel qui demande une puissance de calcul ou une mémoire qui n’est disponible que sur du matériel de dernière génération).
L’origine de cette obsolescence se trouve donc dans la conception même du produit, dans les ressources informatiques qu’il va demander pour pouvoir tourner ; nous ne sommes plus dans la situation de la puce supplémentaire d’Epson qu’il suffirait de retirer, ou dans l’annonce prématurée du changement de cartouche qu’il suffirait d’ignorer, il s’agit véritablement d’un requis pour faire fonctionner le logiciel dont on ne peut pas se passer.
Comme pour toutes les situations d’obsolescence, on peut se demander s’il s’agit d’un « complot ». Difficile à démontrer car finalement, ces éditeurs de logiciels ne font qu’exploiter la technologie matérielle la plus en pointe pour offrir le meilleur produit, à défaut du produit le plus efficient ou le plus utile, car au-delà du coût pour l’utilisateur final, tout cela est très gourmand en énergie et certains se posent la question de la pertinence des fonctionnalités proposées dans les versions les plus récentes.
Néanmoins, comme dans les autres secteurs de l’industrie, une volonté de combattre cet état de fait commence à poindre. Vous trouverez ci-dessous des ouvrages issus de nos collections, que vous pourrez consulter à la bibliothèque de la Part-dieu et qui traite de la Green IT ou informatique verte, ou encore durable.
Le développement informatique durable de Félix Guillemot, Hermès Science, 2009 ;
Eco-conception Web, de Frédéric Bordage, Eyrolles, 2012 ;
TIC 2025, les grandes mutations, sous la direction de Yannick Lejeune, Fyp, 2010 ;
Green IT : gérez la consommation d’énergie de vos systèmes informatiques, d’Olivier Philippot, ENI, 2010 ;
Green IT : les meilleures pratiques pour une informatique verte, collectif, Dunod, 2010.
Dans la région lyonnaise, plusieurs structures vous proposent de donner une seconde vie, sous une forme ou une autre, à votre matériel informatique jugé obsolète. En voici quelques unes :
Cyclotronic, partenaire de la charte Ordi 2.0, cette société revalorise le matériel informatique daté et les proposent aux personnes en difficultés économiques et sociales ;
Le Grand Lyon propose sur son site une réponse à la question « Comment recycler son ordinateur ? » avec deux adresses d’associations qui récupèrent le matériel informatique obsolète mais en état de marche : Afric’Edu et Association Multi-Technologique, ainsi que les adresses des déchetteries communautaires.
Pour les institutions, entreprises, lycées, collèges, collectivités, administrations… l’entreprise Recycl’Ordi propose un service gratuit pour le recyclage des matières premières ;
Don Ordi est un annuaire des organismes redistribuant les ordinateurs inutilisés.
Deux ressources en ligne intéressantes ou utiles sur la question : Garantie 5 ans, qui rassemble des produits, toutes catégories confondues, ayant une garantie constructeur de 5 ans… ou beaucoup plus !
Enfin, le site commentreparer.com pour ne pas jeter ce qui se casse trop vite et plus particulièrement cet article détaillé sur l’obsolescence programmée et la théorie du complot : si le matériel lâche, ce n’est pas toujours dû à une volonté machiavélique, c’est souvent tout simplement que pour vendre moins cher, le fabricant réduit les coûts de revient et donc la qualité du produit fini.
DANS NOS COLLECTIONS :
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