Evènements d'Annam Tonkin en 1908
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 16/05/2010 à 20h06
337 vues
Question d'origine :
En reconstituant le parcours de vie de mon grand-père, j'ai trouvé qu'il avait été envoyé en Annam Tonkin en 1908 pour rétablir l'ordre, lors d'émeutes organisées par des pirates. Que savez vous de ces événements ? Existe-t-il des ouvrages abordables ( en compréhension ) de ces évènements ?
Mon grand-père donnait de ses nouvelles à sa famille par cartes postales. L'une d'elles montre un pirate rebelle devant les juges et " faisant des laïs ", Cela ressemble à la position d'un foetus. Quelle est la signification de cette attitude ?
Les châtiments étaient assez immondes et cruels. Il me semble toutefois que l'armée française ne participait pas à ce sale travail et le laissait faire aux gens du pays. Pourriez-vous me rassurer à ce sujet.
Merci très sincèrement de votre réponse. .... et de votre savoir !
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/05/2010 à 15h14
Réponse du service Guichet du Savoir
Annam ou Annan (安南, pinyin : ānnán), de An (la paix) et Nam ou Nan (le sud) en chinois classique et moderne, nom de pays, signifiant littéralement « le Sud pacifié ».
Ce nom fut donné par la dynastie chinoise des Tang (618 - 907) à un pays qu'elle colonisait et qui est devenu le Viêt Nam actuel.
Après l'indépendance (939), les empereurs vietnamiens ont donné des noms différents à leur pays, et le nom Annam est tombé en désuétude jusqu'à la fin du XIXe siècle.
A la fin du XIXe siècle, lorsque la France, remplaçant la souveraineté chinoise grâce au traité de Tianjin suivant la Seconde guerre de l'opium, le ressuscita pour désigner la région centrale du Viêt Nam. La France, après avoir conquis le Viêt Nam au cours d'une longue et difficile campagne, divisa sa nouvelle conquête coloniale en trois parties pour mieux régner : le Tonkin au Nord, l'Annam au Centre, et la Cochinchine au Sud.
Source (et suite) sur wikipedia
Nous n'avons pas de document consacré exclusivement au conflit du Annam en 1908. En existe-t-il ? Il faut donc aller "piocher" dans les nombreux ouvrages qui traitent de l'Indochine coloniale.
Par exemple :
- Indochine française, 1856-1956 : guerres, mythes et passions :
Des années 1890 à la veille de la Grande Guerre, l'Indochine est à la fois marquée par un essor économique certain, auquel adhère une partie de l'élite et des commerçants vietnamiens, et l'émergence d'un sentiment national qui ne doit plus rien à la figure tutélaire de l'empereur. Depuis 1889 se sont succédé Thanh Thai puis Duy Tan, qu'une surveillance étroite a transformés en rois d'opérette exotiques.
Deux modèles inspirent les rénovateurs : l'Europe ou le Japon. C'est le cas de Phan Boi Chau et de Phan Chu Trinh qui fondent, en 1906, un mouvement nationaliste encourageant des actions spectaculaires. En 1908, des artilleurs tonkinois en garnison à Hanoi tentent d'empoisonner leurs cadres européens. Dans les massifs calcaires du Nord-Tonkin, les colonnes de pacification s'efforcent de détruire des bandes composées tout autant de réels pirates que d'authentiques révoltés. Pratiquant la technique de la « tache d'huile » autour de village ralliés, de jeunes officiers français, comme Gallieni, Lyautey ou Pennequin, vont y gagner leurs premiers titres de gloire. Face à eux, des hommes que le jargon colonial désigne systématiquement comme des pirates mais qui, pour les Vietnamiens, sont aujourd'hui des héros nationaux. C'est le cas de Hoang Hoa Than surnommé le Dé Tham, il aura tenu plus de vingt ans le massif du Yen Thé, au nord de Hanoi, jusqu'à son assassinat en 1913, trahi par un de ses lieutenants, sa tête ramenée pour preuve aux Français. Sa mort marque la fin de la rébellion armée. Désormais, c'est aussi à l'extérieur de l'Indochine que les opposants vietnamiens vont mener leur combat.
- Les guerres d'Indochine - tome 1
Se conjuguant avec les mécontentements dus aux charges et aux iniquités fiscales, la vague de révolte provoque une crise en 1908. Des manifestations, parfois spontanées contre l'administration, parfois soutenues ou suscitées par des réformistes, se déclenchent en Annam pour demander l'allégement de la capitation, la suppression des corvées et des monopoles du sel et de l'alcool. Les forêts s'illuminent la nuit de rassemblements aux flambeaux. Il y a quelques violences, des collecteurs de taxes sont assassinés, mais la réaction de l'autorité coloniale est brutale : la troupe tire sur la foule, charge à la baïonnette. Le sentiment des Européens est alors l'étonnement devant ce défi populaire. Au Tonkin, une tentative d'empoisonnement de la garnison de Hanoi au datura, bien que déjouée de justesse, provoque affolement et répression. La police procède à d'innombrables arrestations. Au procès qui s'ouvre ensuite, les verdicts sont sévères : mort par décapitation, réclusion, déportation. Des lettrés respectés et connus tels que Ngo Duc Ke, Tran Quang Chieu, Phan Chau Trinh, sont condamnés. A la demande du gouvernement français, le Japon ferme les écoles où travaillent les Vietnamiens et expulse Cuong
De et Phan Boi Chau qui se replient sur Hongkong.
- Troubles en Annam en 1908 (p 248-249)
Vous pouvez également consulter les livres suivants :
- Vietnam : une longue histoire (pages 188 à 190)
- France-Indochine : un siècle de vie commune, 1858-1954 (p 165 à 167)
- etc.
Nous ne connaissons pas la signification de "laï" ou "laïs", terme fréquemment utilisé dans les noms propres et dans les noms communs vietnamiens (nous parlons des transcriptions bien sûr). Le dictionnaire vietnamien-français hnduc.kilu.de propose plusieurs traductions de ce mot. Elles ne correspondent peut-être pas du tout au terme employé par votre aïeul.
Vous trouverez d'autres dictionnaires sur cette page.
Annam ou Annan (安南, pinyin : ānnán), de An (la paix) et Nam ou Nan (le sud) en chinois classique et moderne, nom de pays, signifiant littéralement « le Sud pacifié ».
Ce nom fut donné par la dynastie chinoise des Tang (618 - 907) à un pays qu'elle colonisait et qui est devenu le Viêt Nam actuel.
Après l'indépendance (939), les empereurs vietnamiens ont donné des noms différents à leur pays, et le nom Annam est tombé en désuétude jusqu'à la fin du XIXe siècle.
A la fin du XIXe siècle, lorsque la France, remplaçant la souveraineté chinoise grâce au traité de Tianjin suivant la Seconde guerre de l'opium, le ressuscita pour désigner la région centrale du Viêt Nam. La France, après avoir conquis le Viêt Nam au cours d'une longue et difficile campagne, divisa sa nouvelle conquête coloniale en trois parties pour mieux régner : le Tonkin au Nord, l'Annam au Centre, et la Cochinchine au Sud.
Source (et suite) sur wikipedia
Nous n'avons pas de document consacré exclusivement au conflit du Annam en 1908. En existe-t-il ? Il faut donc aller "piocher" dans les nombreux ouvrages qui traitent de l'Indochine coloniale.
Par exemple :
- Indochine française, 1856-1956 : guerres, mythes et passions :
Des années 1890 à la veille de la Grande Guerre, l'Indochine est à la fois marquée par un essor économique certain, auquel adhère une partie de l'élite et des commerçants vietnamiens, et l'émergence d'un sentiment national qui ne doit plus rien à la figure tutélaire de l'empereur. Depuis 1889 se sont succédé Thanh Thai puis Duy Tan, qu'une surveillance étroite a transformés en rois d'opérette exotiques.
Deux modèles inspirent les rénovateurs : l'Europe ou le Japon. C'est le cas de Phan Boi Chau et de Phan Chu Trinh qui fondent, en 1906, un mouvement nationaliste encourageant des actions spectaculaires. En 1908, des artilleurs tonkinois en garnison à Hanoi tentent d'empoisonner leurs cadres européens. Dans les massifs calcaires du Nord-Tonkin, les colonnes de pacification s'efforcent de détruire des bandes composées tout autant de réels pirates que d'authentiques révoltés. Pratiquant la technique de la « tache d'huile » autour de village ralliés, de jeunes officiers français, comme Gallieni, Lyautey ou Pennequin, vont y gagner leurs premiers titres de gloire. Face à eux, des hommes que le jargon colonial désigne systématiquement comme des pirates mais qui, pour les Vietnamiens, sont aujourd'hui des héros nationaux. C'est le cas de Hoang Hoa Than surnommé le Dé Tham, il aura tenu plus de vingt ans le massif du Yen Thé, au nord de Hanoi, jusqu'à son assassinat en 1913, trahi par un de ses lieutenants, sa tête ramenée pour preuve aux Français. Sa mort marque la fin de la rébellion armée. Désormais, c'est aussi à l'extérieur de l'Indochine que les opposants vietnamiens vont mener leur combat.
- Les guerres d'Indochine - tome 1
Se conjuguant avec les mécontentements dus aux charges et aux iniquités fiscales, la vague de révolte provoque une crise en 1908. Des manifestations, parfois spontanées contre l'administration, parfois soutenues ou suscitées par des réformistes, se déclenchent en Annam pour demander l'allégement de la capitation, la suppression des corvées et des monopoles du sel et de l'alcool. Les forêts s'illuminent la nuit de rassemblements aux flambeaux. Il y a quelques violences, des collecteurs de taxes sont assassinés, mais la réaction de l'autorité coloniale est brutale : la troupe tire sur la foule, charge à la baïonnette. Le sentiment des Européens est alors l'étonnement devant ce défi populaire. Au Tonkin, une tentative d'empoisonnement de la garnison de Hanoi au datura, bien que déjouée de justesse, provoque affolement et répression. La police procède à d'innombrables arrestations. Au procès qui s'ouvre ensuite, les verdicts sont sévères : mort par décapitation, réclusion, déportation. Des lettrés respectés et connus tels que Ngo Duc Ke, Tran Quang Chieu, Phan Chau Trinh, sont condamnés. A la demande du gouvernement français, le Japon ferme les écoles où travaillent les Vietnamiens et expulse Cuong
De et Phan Boi Chau qui se replient sur Hongkong.
- Troubles en Annam en 1908 (p 248-249)
Vous pouvez également consulter les livres suivants :
- Vietnam : une longue histoire (pages 188 à 190)
- France-Indochine : un siècle de vie commune, 1858-1954 (p 165 à 167)
- etc.
Nous ne connaissons pas la signification de "laï" ou "laïs", terme fréquemment utilisé dans les noms propres et dans les noms communs vietnamiens (nous parlons des transcriptions bien sûr). Le dictionnaire vietnamien-français hnduc.kilu.de propose plusieurs traductions de ce mot. Elles ne correspondent peut-être pas du tout au terme employé par votre aïeul.
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