Question d'origine :
Bonjour,
J'entends souvent que "les banquiers ne jouent pas le jeu" et ne prêtent pas suffisamment aux petits commerçants de centre-ville dans une période elle aussi morose pour le commerce.
Pourriez-vous me donner des précisions sur le rôle et les pouvoirs d'action des banques dans ce domaine ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 30/11/2012 à 16h01
Le principe général du prêt des banques est qu’il permet à quiconque qui ne dispose pas des fonds suffisants de faire des investissements pour son entreprise, quelle qu’elle soit, et que ce soit pour la démarrer ou pour parfaire ou étendre son activité. En temps de crise, les banques hésitent d’autant plus à prêter parce qu’elles craignent, plus qu’en période de croissance, que l’emprunteur ne soit pas en mesure de rembourser – cela vaut pour les entreprises comme pour les particuliers. En outre, de nos jours, les grandes entreprises se financent directement sur les marchés financiers et non plus auprès des banques, mais seules les entreprises « crédibles » financièrement peuvent le faire.
Voici d’abord le début d’une dissertation intitulée « Le rôle des banques dans le financement de l’activité économique ». Ce début est proposé sur plusieurs sites dont le site Dissertations gratuites. Pour avoir la suite, il faut s’inscrire.
« Jusqu’en 1980, le financement de l’économie française était principalement fondé sur le financement indirect : les entreprises s’endettaient auprès des banques. Mais aujourd’hui elles vont s’adresser directement aux agents économiques ayant des capacités de financement, car ce système est moins onéreux (intérêts).
D’une façon générale, le financement est l’action de procurer des fonds à une entreprise, un organisme ou à un groupe structuré. Le financement permet de maintenir l’activité économique qui, elle, consiste à la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et services. On peut donc être amener à réfléchir sur le rôle des banques dans le financement de l’économie.
Dans un premier temps nous verrons donc les banques dans le financement indirect puis dans le financement direct.
I) les banques et le financement indirect
a) les banques, un intermédiaire financier
- Définition : le financement indirect est le mécanisme par lequel des établissements financiers collectent, d’un côté, les dépôts et les épargnes des agents à capacité de financement et prêtent, de l’autre, aux agents à besoin de financement. On parle alors d’intermédiation financière.
- Une économie qui fonctionne grâce au rôle d’intermédiation des banques est appelée « économie d’endettement ».
L’article « Economie de la banque » de l’Encyclopédie Universalis explique le fonctionnement des banques de façon détaillée. Le site de l'EU vous en propose le début. Vous pourrez le consulter en entier gratuitement dans notre réseau de bibliothèques – ou dans d’autres en France si vous n’habitez pas en région lyonnaise. Nous vous en livrons un autre extrait sur "Le financement des petites et moyennes entreprises" :
"Un autre type de diversification joue un rôle important dans une activité qui est cette fois spécifique aux banques : le financement des petites et moyennes entreprises (et des ménages) qui n'ont pas la possibilité d'emprunter directement sur les marchés, en particulier parce qu'il leur est plus difficile qu'aux grandes entreprises dont la réputation est déjà acquise de se signaler aux marchés (problèmes d'asymétrie d'information). Ce financement comporte quatre étapes importantes : la collecte des fonds (auprès de déposants ou de petits investisseurs) ; la sélection des emprunteurs (afin d'écarter ceux qui sont trop risqués) ; la surveillance de leurs activités (pour éviter un mauvais choix d'investissement ou même un détournement des fonds par les emprunteurs) ; enfin, le recouvrement des créances (avec éventuellement une procédure de contentieux en cas de défaut de paiement).
Dans la mesure où une part très importante de leur financement est à court terme, les banques sont à la merci d'un retrait massif de leurs déposants en cas de mauvaise performance de leurs actifs. Comme l'a montré Douglas Diamond, c'est la source d'un autre type d'économies d'échelle. En effet, une grande banque aura la possibilité de diversifier suffisamment ses actifs pour que leur rentabilité globale soit peu liée aux aléas subis par ses emprunteurs individuels. La performance de la banque sera alors le reflet de la qualité de sa gestion. Par contre, même si une petite banque est efficace dans sa politique d'investissement, elle reste tributaire du défaut toujours possible d'un ou plusieurs gros emprunteurs, qui entraîne la sanction immédiate du retrait massif de ses déposants. Apparaît toujours le problème d'asymétrie d'information entre les prêteurs (ici les déposants) et l'emprunteur (ici la banque). Les déposants n'observent pas les détails de la gestion bancaire et se fondent sur le résultat des investissements pour se forger une opinion. Une mauvaise performance transitoire, même si elle n'est pas le reflet de la qualité fondamentale des actifs de la banque, peut entraîner un retrait massif qui met en péril la viabilité de l'établissement bancaire."
Enfin, le journal « Le Parisien » a, durant la campagne présidentielle, posé aux candidats la question suivante : « Quels moyens pour inciter les banques à aider le petit commerce ? ». Il en publie le résultat dans un article du 4 avril 2012.
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