Comment comprendre la conscience selon PASCAL
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 21/09/2011 à 16h42
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Question d'origine :
- Pourquoi la conscience s'est établir une distance entre moi et moi selon ma prof de philosophie ?
- La réflexivité : le sujet peut se prendre comme objet (jeté, posé devant lui) et sujet (jeté en dessous de lui)... Je ne comprends pas du tout ce que ma prof veut dire par là .
- Pourquoi peut-on dénoncer l'utopie du moi ?
- Qu'est-ce qui distingue le moi de la conscience ?
Au secours !!!! Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 23/09/2011 à 13h27
Que veut dire se connaître par la conscience ? Est-ce la pensée qui oppose l'homme au reste de la création? Cette idée d'un fossé entre l'homme et la Nature, résultant de l'apparition de la pensée, est très présente dans la culture occidentale. Pour Pascal la conscience équivaut à la pensée qui nous révèle les limites de notre existence: "La grandeur de l'homme est grande de ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable" (Pensées). L'arbre ne peut pas se représenter ce qu'il est, il se contente d'exister. L'homme se voyant lui-même, se mesure, et il se mesure d'abord à son corps, se voyant dans ses limites corporelle il se découvre fini, donc misérable. Sans la représentation de la finitude, il n'y aurait pas conscience de la finitude, l'homme ne se sentirait pas misérable dans un univers qui le dépasse de tous les côtés. Mais, paradoxalement, c'est une grandeur que cette connaissance qui fait apparaître la misère. "Pensée fait la grandeur de l'homme". Ce paradoxe fait donc apparaître toute l'ambiguïté de la pensée, puisqu'elle est à la fois ce qui tire l'esprit de l'inertie d'une existence ignorante, mais qui le précipite aussi dans les limites tracées par ses représentations. L'homme est sa pensée. "Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête... Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensée : ce serait une pierre ou une brute". Face à une nature qui semble inconsciente - selon cette interprétation de la Nature - l'homme a le privilège de la conscience et il doit donc savoir l'assumer. Si nous sommes condamnés à penser, de par notre condition, nous sommes aussi condamnés à nous élever par la pensée, et pour la même raison : "toute notre dignité consiste donc en la pensée". Il faudrait ajouter aussi inversement, notre indignité est aussi dans notre pensée. Notre existence n'est rien d'autre que ce que notre pensée aura engendré. Je deviens ma pensée et ma pensée modèle ce que je suis. C'est ce que nous pourrions avant tout retenir de Pascal, l'idée selon laquelle l'essence de l'homme tient à sa pensée. (Source : leçon de philo : l’existence consciente)
Qui est le sujet de la conscience ? Le moi qui pense est-il lui-même seulement une sorte de sous-produit de l’activité de la pensée ? Quelle consistance le moi possède-t-il? Qu’est-ce que le moi ? […] L’amour-propre participe d'une caractéristique de l'ego qui consiste à tout ramener à lui-même. Pascal dans un texte célèbre des Pensées l’a vu avec beaucoup de pertinence. "La nature de l’amour-propre et de ce moi humain est de n’aimer que soi et de ne considérer que soi". C’est ce que nous sommes toujours en train de reprocher aux autres sous la forme de l’égocentrisme ! "En un mot, le moi a deux qualités : il est injuste en soi, en ce qu’il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu’il les veut asservir : car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres". (Source : leçon de philo : La nature du sujet conscient)
Egalement, un cours sur la notion de conscience.
Parmi les sources citées dans cette précédente question posée au guichet du savoir, quelques pistes à explorer :
Philia-online
Maxicours
Webphilo
Intellego
Pour finir, une liste des ouvrages de méthodologie pour les dissertations de philo qui vous attendent.
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