Question d'origine :
Bonjour,
Auriez-vous un résumé du rapport des professeurs d'économie Mahé et Le Goffe sur la méthanisation?
Je n'ai pas malheureusement la date.
D'avance merci
Cordialement
@+
JMMathé
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/06/2011 à 10h18
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
S'agit-il du rapport intitulé :"La résorption des excédents d’épandage : principes économiques d’un plan d’action pour la Bretagne." ?
Rapport à la Préfecture de la Région Bretagne.
63 pages - version de juin 2002 (première version : 18 octobre 2001)
En voici le résumé :
En Bretagne, la concentration des élevages et les excédents de déjections justifient que la profession agricole, les filières et les pouvoirs publics s’engagent dans un programme d’ajustement structurel de grande ampleur, mobilisant différentes méthodes de résorption : réduction de la fertilisation minérale, exportation et traitement des déjections, réduction d’effectif.
Compte tenu de cette situation, l’élevage breton ne peut plus se développer ou même maintenir ses volumes indépendamment de la prospérité générale de la Région. La recherche du meilleur compromis entre la valeur créée par la production et les dommages économiques résultant de la pollution et des nuisances conduit à moduler les recommandations selon les zones du territoire breton. Dans les zones sensibles où les dommages touchent aux fonctions écologique, résidentielle, récréative et touristique de l’espace rural, le mode d’élevage devrait être différent et les densités animales plus faibles que dans les zones banales, où la norme de la directive nitrate suffit car les dommages concernent surtout la qualité de l’eau.
Le financement public systématique du traitement des déjections animales, qui apparaît à beaucoup d’acteurs comme la solution pour éviter les réductions d’effectif, est en contradiction avec le principe pollueur-payeur et présente de ce fait de nombreux effets pervers sur le plan économique. Outre le fait que le traitement s’attaque seulement aux excédents minéraux et pas aux nuisances et qu’il existe des incertitudes sur le marché des boues et des co-produits, le coût des traitements complets approche, en moyenne, le revenu du travail de la production porcine. Subventionner systématiquement le traitement rendra donc artificiellement viable et irréversible le recours à des solutions technologiques trop coûteuses pour une grande fraction de la production. Cette surcapitalisation induira une fragilisation financière de la production, qui devra être assumée par l’Etat à terme et particulièrement en période de crise. Les rapports de coûts entre les techniques de résorption seront modifiés, ce qui incitera les éleveurs à privilégier la méthode la plus coûteuse qu’est le traitement, au détriment des autres méthodes et notamment de la réduction de la fertilisation minérale, qui sera freinée. Enfin, en confortant la concentration animale et donc la spécialisation sur les produits de base, on retardera les nécessaires évolutions de l’agriculture bretonne.
Les expériences des pays du nord de l’Europe sont particulièrement instructives pour la Bretagne. Le Danemark et plus récemment les Pays-Bas ont fait le choix de la liaison au sol. Le traitement des déjections n’est pas subventionné ; les éleveurs ont l’obligation de tenir des contrats de lisier, des bilans minéraux et des plans de fumure qui permettent de pénaliser les excédents en appliquant des redevances réellement dissuasives. Aux Pays-Bas où l’ajustement structurel est nécessaire, les éleveurs qui n’ont pas la rentabilité suffisante pour financer le traitement ou la location des terres d’épandage peuvent bénéficier d’un plan social pour réduire leurs effectifs, particulièreme nt ciblé sur les zones naturelles.
En Bretagne, nous proposons d’accompagner l’ajustement structurel dans la période de transition, mais de façon à ce que les éleveurs adoptent les solutions qui seraient observées en l’absence de soutien, ce qui garantira la pérennité de l’agriculture bretonne. Le bon instrument nous paraît être une subvention forfaitaire sur plusieurs années qui serait accordée aux éleveurs, quelle que soit leur décision de traiter ou de réduire leurs effectifs pour revenir à la liaison au sol. Le forfait diminue les « effets revenu » subis par les éleveurs, mais pas le coût du traitement à la marge, ce qui orientera les éleveurs les plus efficaces vers le traitement et les autres vers la réduction d’effectif. A notre avis, la possibilité de recevoir le forfait dans le cas où les éleveurs opteraient pour le traitement, devrait être réservée aux zones banales. Dans les zones sensibles, il faudrait s’abstenir d’encourager le traitement, voire ne pas l’autoriser, et réserver les aides à la réduction d’effectif.
Incertitude sur la viabilité du traitement à grande échelle , incertitude sur les marchés des produits hors sols, saut technologique majeur et irréversibilité incitent à retenir une stratégie prudente qui accompagne, sans le surdéterminer, le choix des entreprises agricoles, qui permette aussi la résorption définitive et évite enfin le risque d’être confronté à une crise régionale majeure à terme et de retrouver le problème des excédents et de la restructuration « à la hollandaise » dans 10 ans.
Si ce n'est pas le cas, merci de reposter une nouvelle question.
Bonjour,
S'agit-il du rapport intitulé :"La résorption des excédents d’épandage : principes économiques d’un plan d’action pour la Bretagne." ?
Rapport à la Préfecture de la Région Bretagne.
63 pages - version de juin 2002 (première version : 18 octobre 2001)
En voici le résumé :
En Bretagne, la concentration des élevages et les excédents de déjections justifient que la profession agricole, les filières et les pouvoirs publics s’engagent dans un programme d’ajustement structurel de grande ampleur, mobilisant différentes méthodes de résorption : réduction de la fertilisation minérale, exportation et traitement des déjections, réduction d’effectif.
Compte tenu de cette situation, l’élevage breton ne peut plus se développer ou même maintenir ses volumes indépendamment de la prospérité générale de la Région. La recherche du meilleur compromis entre la valeur créée par la production et les dommages économiques résultant de la pollution et des nuisances conduit à moduler les recommandations selon les zones du territoire breton. Dans les zones sensibles où les dommages touchent aux fonctions écologique, résidentielle, récréative et touristique de l’espace rural, le mode d’élevage devrait être différent et les densités animales plus faibles que dans les zones banales, où la norme de la directive nitrate suffit car les dommages concernent surtout la qualité de l’eau.
Le financement public systématique du traitement des déjections animales, qui apparaît à beaucoup d’acteurs comme la solution pour éviter les réductions d’effectif, est en contradiction avec le principe pollueur-payeur et présente de ce fait de nombreux effets pervers sur le plan économique. Outre le fait que le traitement s’attaque seulement aux excédents minéraux et pas aux nuisances et qu’il existe des incertitudes sur le marché des boues et des co-produits, le coût des traitements complets approche, en moyenne, le revenu du travail de la production porcine. Subventionner systématiquement le traitement rendra donc artificiellement viable et irréversible le recours à des solutions technologiques trop coûteuses pour une grande fraction de la production. Cette surcapitalisation induira une fragilisation financière de la production, qui devra être assumée par l’Etat à terme et particulièrement en période de crise. Les rapports de coûts entre les techniques de résorption seront modifiés, ce qui incitera les éleveurs à privilégier la méthode la plus coûteuse qu’est le traitement, au détriment des autres méthodes et notamment de la réduction de la fertilisation minérale, qui sera freinée. Enfin, en confortant la concentration animale et donc la spécialisation sur les produits de base, on retardera les nécessaires évolutions de l’agriculture bretonne.
Les expériences des pays du nord de l’Europe sont particulièrement instructives pour la Bretagne. Le Danemark et plus récemment les Pays-Bas ont fait le choix de la liaison au sol. Le traitement des déjections n’est pas subventionné ; les éleveurs ont l’obligation de tenir des contrats de lisier, des bilans minéraux et des plans de fumure qui permettent de pénaliser les excédents en appliquant des redevances réellement dissuasives. Aux Pays-Bas où l’ajustement structurel est nécessaire, les éleveurs qui n’ont pas la rentabilité suffisante pour financer le traitement ou la location des terres d’épandage peuvent bénéficier d’un plan social pour réduire leurs effectifs, particulièreme nt ciblé sur les zones naturelles.
En Bretagne, nous proposons d’accompagner l’ajustement structurel dans la période de transition, mais de façon à ce que les éleveurs adoptent les solutions qui seraient observées en l’absence de soutien, ce qui garantira la pérennité de l’agriculture bretonne. Le bon instrument nous paraît être une subvention forfaitaire sur plusieurs années qui serait accordée aux éleveurs, quelle que soit leur décision de traiter ou de réduire leurs effectifs pour revenir à la liaison au sol. Le forfait diminue les « effets revenu » subis par les éleveurs, mais pas le coût du traitement à la marge, ce qui orientera les éleveurs les plus efficaces vers le traitement et les autres vers la réduction d’effectif. A notre avis, la possibilité de recevoir le forfait dans le cas où les éleveurs opteraient pour le traitement, devrait être réservée aux zones banales. Dans les zones sensibles, il faudrait s’abstenir d’encourager le traitement, voire ne pas l’autoriser, et réserver les aides à la réduction d’effectif.
Incertitude sur la viabilité du traitement à grande échelle , incertitude sur les marchés des produits hors sols, saut technologique majeur et irréversibilité incitent à retenir une stratégie prudente qui accompagne, sans le surdéterminer, le choix des entreprises agricoles, qui permette aussi la résorption définitive et évite enfin le risque d’être confronté à une crise régionale majeure à terme et de retrouver le problème des excédents et de la restructuration « à la hollandaise » dans 10 ans.
Si ce n'est pas le cas, merci de reposter une nouvelle question.
Commentaire de
jmmathe :
Publié le 06/06/2011 à 10:39
Bonjour à tous,
Merci beaucoup.
C'est TOP (c'est ce que je cherchais)
Cordialement
@+
JMMathé
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/06/2011 à 10h52
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
De rien ! bonne journée et à bientôt sur le Guichet du Savoir !
Bonjour,
De rien ! bonne journée et à bientôt sur le Guichet du Savoir !
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Commentaires 1
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