Question d'origine :
Bonjour,
Où trouver des positions / résumés / informations sur les "thèses" soutenues au début du XVIIIe siècle ? En particulier celles soutenues dans les collèges jésuites à la fin du règne de Louis XIV ?
Merci d'avance,
Andeor
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 01/09/2010 à 15h56
Le cursus traditionnel des études en France sous l’ancien régime se déroulait en 3 grades : bachelier, licencié, docteur. Dès la classe de 7e, le collégien devait s’habituer aux joutes oratoires. Après la rhétorique, arrivé en classe de philosophie, le collégien pouvait soutenir publiquement des thèses pour obtenir le titre de bachelier, de licencié ou de docteur ès arts. La thèse de baccalauréat portait sur la philosophie, la physique, la métaphysique, la morale, la logique et les mathématiques. Celle de licence traitant de philosophie se soutenait quelques jours plus tard. Le doctorat ès arts, indispensable aux régents de collège, pour enseigner la rhétorique ou la philosophie ou entrer dans les facultés de théologie et de médecine n’était qu’une cérémonie coûteuse qui se soutenait généralement le lendemain de la licence.
Le plus souvent, le collégien se contentait de passer des examens. La soutenance publique était généralement jugée trop onéreuse par les familles car il y avait beaucoup de frais : location de la salle, impression de placards ou de livrets, droits à acquitter, repas, cadeaux aux professeurs.
Les thèses imprimées n’existaient donc qu’en nombre limité et il en reste peu. C’est ce qu’indique Véronique Meyer dans son ouvrage très complet et auquel nous avons beaucoup emprunté :
On peut aussi penser que ces thèses imprimées ont pu rester dans les familles des impétrants. Enfin, documents atypiques, elles n'ont pas toujours été cataloguées ou signalées par les bibliothèques et les archives et donc difficiles à recenser. Aussi à notre connaissance et à celle de la bibliothèque du Centre Sèvres, il n’existe pas d’instrument recensant et localisant les thèses ou positions de thèses soutenues dans les collèges jésuites au XVIIe siècle.
Pour aller plus avant, l’ouvrage fondamental sur les sources de l’enseignement sous l’ancien régime est celui de Marie-Madeleine Compère :
Le n°32 de chaque collège donne, lorsqu’ils existent, les Programmes des exercices publics au cours desquels des élèves choisis devaient répondre aux questions des auditeurs sur les matières et auteurs étudiés au cours de l’année, mais malheureusement ne recense pars les thèses des élèves inscrits au collège, considérées comme trop individuelles.
Les thèses étaient parfois illustrées. Elles étaient alors publiées en affiche pouvant dépasser parfois 1 mètre de haut. La thèse était placardée à la porte des collèges pout inviter le public à assister à la soutenance lors de laquelle, placée au dessus du dédicataire, elle était également distribuée au public ou offerte aux amis ou aux personnalités que l’impétrant souhaitait honorer. Les gravures en furent particulièrement remarquables dans la 2e moitié du XVIIe siècle.Certains éditeurs et graveurs de ces thèses illustrées ont été recensés par V. Meyer : les plus connus sont Guillaume Vallet, Etienne Gantrel qui publièrent de nombreuses thèses au XVIIe siècle.
En annexe, Véronique Meyer donne dans sa bibliographie
A.Besançon. Les Thèses de Villefranche, B.S. des Sciences et arts du Beuajolais, 1905. p.1-44
E. Chaper. Notes sur les thèses illustrées dauphinoises. Etudes des Bibliographies dauphinoises, 1886, 48p.
Desbouillons. Les Thèses bretonnes. Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d’Ille et Villaine, t. XLI, 1912, p. XVII et XXII-XXIII.
F. Desvernay. Les Thèses lyonnaises. Le Vieux Lyon à l’exposition internationale urbaine de 1919. Lyon, 1919. p. 186-187.
M. de Kergorlay. Thèses imprimées sur soie et sur parchemin. Bulletin de la commune départementale des monuments historiques du pas de Calais, 1935, t. VI, 1er livre, p. 82-84.
N. Le Grand. La collection des thèses de l’ancienne faculté de médecine de Paris. Paris, 1913.
V. Meyer. Catalogue des thèses illustrées in folio soutenues aux XVIIe et XVIIIe siècles par des bordelais. Revue d’Histoire du livre, 3e et 4e trimestre 1991, p.201-265 et 1er et 2e trimestre 1992, p.23-51.
V.Meyer. les thèses de médecine illustrées à Strasbourg aux XVIIe et XVIIIe siècles. Revue d’Alsace, 1995, n°121, p.27-80.
Comte de Palys. Notes d’iconographie. Les thèses bretonnes illustrées aux XVIIe et XVIIIe siècles. Revue historique de l’ouest, 1890, p.37-49 et 222-247.
F. Pouy. Iconographie des thèses. Notice sur les thèses historiées soutenues en Picardie. Bulletin des antiquaires de Picardie, 1869.
J. Thevedy. Thèses illustrées du collège des jésuites à Quimper. B.S. archéologique du Finistère, 1886, t.13, p.102-106.
La bibliothèque du Centre Sèvres à Paris conserve quelques recueils de thèses soutenues essentiellement au collège de Clermont. La Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris possède une belle collection de thèses de philosophie soutenues à Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Pour le reste, des bibliothèques de province en possèdent mais, comme indiqué plus haut, elles ne sont pas nécessairement identfiées ou signalées.
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