Question d'origine :

Réponse du Guichet

Avatar par défaut bml_reg - Département : Documentation régionale
Le 23/07/2010 à 09h43
QUOTE
« La Soeur Gaillard »
Tel est le nom que l'on donne à Lyon à une pe sonne qui est actuellement à la tête de la secte vraisemblablement la plus nombreuse — sinon la plus solide — de la région.
Avant 1942, Mme Gaillard travailla en connexion avec un pasteur pentecôtiste établi à Villeurbanne C'était une guérisseuse et il pouvait y avoir évidemment quelques affinités superficielles entre son activité et celle des Pentecôtistes. Mais, comme elle faisait passer la « guérison » avant l'évangélisation, le mouvement des Assemblées de Dieu la désavoua. En 1942, le pasteur Baudoin vint à Lyon pour regrouper les fidèles qui se séparèrent d'elle.
Depuis une dizaine d'années, elle est établie aux Charpennes (paroisse Sainte-Madeleine) dans la banlieue lyonnaise.
Elle dit avoir reçu un « message » personnel d'En-Haut. En fait, c'est sa réputation de guérisseuse qui attire surtout les foules.
Elle célèbre la Cène, avec communion sous les deux espèces, distribuée dans les rangs des fidèles par 12 et parfois 24 « diacres ». Elle prêche. Deux fois par an elle administre un baptême, avec grande mise en scène, robes blanches, etc.
L'élément principal des réunions est l'imposition des mains dans une atmosphère de suggestion collective : « Sans être une assemblée de fous, la réunion où sont demandés les « miracles » présente une imploration à haute voix par tous les assistants, des supplications, une longue imposition des mains (une à deux minutes sur chaque patient), qui placent les adeptes dans un climat d'émotion intense, efficace parfois sur des sujets particulièrement accessibles. La suppression — au moins momentanée — de la douleur éprouvée par le sujet est un cas de cette anesthésie obtenue assez fréquemment aux Etats-Unis par des moyens psychiques purement naturels. »
La « Soeur Gaillard » demande toujours et préalablement à toute imposition des mains l'équivalent d'une apostasie de la foi catholique. « Elle attaque fréquemment l'Eglise catholique, la Vierge, les dévotions catholiques, fait abandonner médailles, chapelets, enlever les crucifix dans les maisons. Si l'on garde la moindre attache aux superstitions papistes il ne faut attendre aucune efficacité de son imposition des mains. Car elle se dit guérisseuse par la vertu du Saint-Esprit. Elle dit qu'elle lit dans les consciences. »
Elle forme des adeptes fanatiques, capables de monter les étages pour inviter tous les locataires d'une maison à bannir de chez eux toute représentation religieuse et spécialement les crucifix.
Dans tout le quartier elle jouit d'un prestige énorme. Et on vient de loin pour la voir. Des cars réguliers viennent de Pierre-Bénite (Rhône), de la vallée de l'Azergues, de l'Ain, où elle a des adeptes à Bourg, Cormoy, Ambérieu, Illiat, Trévoux, de Sainte-Euphémie (près d'Ars). On en signale aussi à Decines (Rhône), à Megrieux (Savoie).
Ses fidèles ne sont pas seulement des petites gens : bon nombre d'autos de luxe stationnent à la porte de sa salle, le dimanche.
Elle reçoit beaucoup d'argent. En septembre 1953, elle a exprimé l'intention de bâtir un temple.
« Par divers recoupements, j'aboutis à estimer que le nombre des adhérents acquis et pratiquants est de l'ordre de 3.000. Et probablement y en a-t-il davantage. On peut dire que dans une semaine, 3.000 personnes environ viennent aux différentes réunions : tous les fidèles ne viennent pas chaque semaine, et à l'inverse des curieux passent qui ne reviennent pas. » (D'après un rapport de Mgr Michaud, de Lyon.)
Une lettre de Meyrieux (Savoie) décrit la secte, vue d'un petit pays savoyard :
« Un tuberculeux, soigné à l'hôpital de Chambéry, puis en sana, où ses radios indiquent qu'il n'a plus trace de cavernes, s'inquiète encore et va voir la « Soeur Gaillard » à Villeurbanne. Il en revient converti et « guéri ». Sa femme se convertit aussi, puis sa mère et son frère.
« Ces gens portent une étoile pour se reconnaître, s'appellent frères et soeurs. Ils reçoivent un journal dont le titre porte également le mot Etoile. Ils se réunissent à Villeurbanne, auprès de la Soeur Gaillard, environ tous les mois ou tous les deux mois. Ils ne font pas baptiser leurs enfants. Eux se sont faits rebaptiser du baptême de repentance. Ils prétendent avoir à volonté des fils ou des filles. (Le seul cas que je connaisse a pourtant été un échec..., qui a mis fin à la propagande à Meyrieux). La condition essentielle pour être guéri est de changer de religion. Au cours des réunions, on revoit, paraît-il, souvent le miracle des langues; mais on a été incapable de me dire quelles étaient ces langues ; il parait qu'on traduit ce que les miraculés disent dans ces langues inconnues... »

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