les contes

Réponse du département Civilisation

- Dans le recueil de contes en deux volumes Le Trésor des contes 1 et Le Trésor des contes 2 d 'Henri Pourrat, vous trouverez de nombreux contes dont le titre comporte un nom de métier : "Le métayer", "Le maquignon et les aubergistes", "Le Taupier et le forgeron"…

- Légendes et curiosités des métiers de Paul Sébillot traite de quelques grands métiers (boulangers, bouchers, coiffeurs, imprimeurs etc.) ; chaque chapitre s’accompagne d’une petite bibliographie indiquant les sources de l’auteur.

- Sur le site de Contes et merveilles vous trouverez un index pédagogique, mais la rubrique Contes de métiers est peu fournie.

- Par contre, sur le site de la revue de culture orale La Grande oreille, vous trouverez une page de liens qui vous orienteront vers des professionnels du conte et des sites de festivals, auprès desquels vous pourrez compléter votre corpus.

Bonjour, j'ai une recherche a faire sur le(s) role(s) des pauvres dans les contes et je ne sais pas quels livres, documents pourraient m'aider...
merci

Réponse du département civilisation

Dans tous les pays, le conte populaire reflète l’organisation sociale avec sa hiérarchie, ses classes, et révèle plus ou moins nettement l’attitude et les sentiments des petits vis- à- vis des classes considérées comme supérieures. Je limite surtout mes observations, dans cette introduction qui ne peut être que schématique, au conte merveilleux et me borne à examiner dans quel milieu le conteur français et les conteurs des pays voisins prennent leurs héros et héroïnes.
Cendrillon, dans la version de Basile, est fille d’un roi, dans Grimm fille d’un homme riche, dans la version de Perrault fille d’un gentilhomme, mais dans toutes nos versions orales françaises, elle appartient à un milieu paysan ; ainsi en Nivernais, sur sept versions recensées, dans six il est précisé qu’elle doit, tout en gardant ses moutons, filer tant de quenouillées et rassembler tant de fagots ; c’est d’ailleurs en gardant ses moutons qu’elle rencontre les fées secourables qui lui donneront beaux vêtements et pantoufles, non pour aller au bal, mais à la messe où elle rencontrera le prince ; le conte reste dans son humble milieu, et il en est de même des versions canadiennes et antillaises venues de France. Il n’est pas inutile de remarquer que, dans les versions orales dérivées de celle de Perrault, la fille du gentilhomme reprend ses véritables ancêtres et redevient une fille des champs.
A propos du conte de La Belle et la bête ; on peut faire une constatation analogue. Dans les versions allemandes, la belle est la fille d’un roi, plus rarement d’un comte ou d’un marchand. Dans le conte français, elle n’est fille d’un marchand que dans les versions qui dérivent du conte littéraire de Mme Le prince de Beaumont ; dans toutes les autres, elle est fille de petites gens, d’un bûcheron, d’un jardinier, d’un terrassier, d’un vigneron, ou même elle est servante travaillant à la journée. Le conteur français n’éprouve pas le besoin de hausser son héros à la dignité royale pour accroître l’intérêt de ses aventures.
Le roi des contes de fées, tel que se le représente le conteur paysan, occupe d’ailleurs une situation sociale qui est celle du gros fermier du voisinage. Il loue lui même ses domestiques, va au devant du berger qui revient du pâturage, se rend à la foire, et, avant de partir, demande à ses filles si elles ont quelque commission ; et in n’échappe pas aux bons tours que lui joue parfois le héros….
Source : Le conte populaire français, par Paul Delarue.
Voir aussi ce site :
Dans sa structure, le conte de fées comprend certains ingrédients invariants. C’est un univers merveilleux où les animaux parlent, hors de l’espace et du temps. Il met en scène le passage de l’enfant-adolescent à l’âge adulte. À partir d’une situation familiale complexe, le héros doit surmonter une série d’épreuves pour construire sa personnalité et trouver une situation stable, que consacre la célèbre formule : "ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants".
Le jouet de Propp
L’analyse structurale des contes débute avec l’œuvre de Vladimir Propp (1895-1970), La Morphologie de conte (1928), qui s’applique à un corpus très spécifique d’une centaine de contes du folklore russe, collectés par Afanassiev à la fin du XIXe siècle. Propp y distingue l’unité de mesure du conte qui est pour lui "l’action d’un personnage définie du point de vue de sa signification dans le déroulement de l’intrigue". Il définit ainsi trente et une fonctions, toujours identiques, qui se répartissent entre les différents personnages. Retenons l’éloignement des parents (qui favorise la rencontre avec l’agresseur), le méfait ou le manque (d’époux, d’enfant ou de richesses), la tâche difficile ou le combat (contre un adversaire redoutable). Ces fonctions peuvent être regroupées en sept sphères d’action correspondant chacune à un personnage-type : l’agresseur, le donateur ou pourvoyeur, l’auxiliaire, le personnage recherché, le mandateur, le héros et le faux héros. Propp ouvre ainsi la voie à un renouveau des études folkloriques grâce à sa grille de lecture qui peut être adaptée à des récits très variés.
"Les séquences narratives" de Brémond ou le meccano du conte
En se proposant de dégager une véritable "logique du récit", Claude Brémond (1929-)regroupe les fonctions de Propp en un petit nombre de séquences narratives, caractérisées chacune par une unité d’action, dont les structures peuvent se multiplier à l’infini en s’articulant autour de trois moments clés, "comme le jeu de Meccano dans la caisse de jouets d’un enfant" :
• l'ouverture de l’action, ou situation initiale, présente les personnages et les motifs de l’action (manque, pauvreté ou solitude du héros) ;
• le passage à l’acte montre le héros en pleine épreuve ;
• l’aboutissement de l’action ou situation finale se marque par la récompense pour le héros et le châtiment pour ses adversaires.
Les motifs d’action psychologique représentent "la juxtaposition d’un certain nombre de séquences qui se superposent, se nouent, s’entrecroisent, s’anastomosent à la façon des fibres musculaires et des liens d’une tresse" (Claude Brémond) : par le procédé de l’enchâssement, ces motifs s’emboîtent les uns dans les autres et permettent de mettre en relief le "pollen des contes" qui flotte en "myriades de molécules" dans l’air (Joseph Bédier).
"Les actants" de Greimas
Les structures ou transformations actancielles de Algirdas Julien Greimas (1917-1992) recouvrent en fait une série de phénomènes sociaux qui se rattachent au "merveilleux", c’est-à-dire à " l’irruption du mystique dans le quotidien". Tous les contes partent au départ de "l’existence d’un ordre social manifesté par la distinction entre les classes d’âge et fondé sur la reconnaissance de l’autorité des Anciens". Puis des phénomènes se produisent de façon magique : ce sont les "transformations actancielles", des métamorphoses (opération magique la plus fréquente) réelles (vieillissement ou croissance) ou imaginaires, d’homme en animal (L’Oiseau bleu), d’animal en être humain (La Belle et la Bête), d’être vivant en minéral (les sœurs statufiées de la Belle), ou en végétal (les amoureux métamorphosés en palmiers dans Le Nain Jaune), de végétaux en objets (la citrouille de Cendrillon).

Pour aller plus loin, une petite bibliographie sur l’analyse structurale et les interprétations du conte :
Morphologie du conte, par Vladimir Propp.
L’interprétation des contes, par François Flahaut.
L’interprétation des contes de fées, par Marie Louise von Frantz.
Sur les traces du petit chaperon rouge, un itinéraire dans la forêt des contes, par Pierre Erny.
La clé des contes, par Bernard Bricout.
La petite fille dans la forêt des contes, par Pierre Péju.
La pensée des contes, par François Flahaut.
La psychanalyse des contes de fées, par Bruno Bettelheim.

Je chercherai une documentation tout support sur le théme les pauvres dans les contes. Merci d'avance.

Réponse du service Guichet du Savoir

Bonjour,

Cette même question nous a été posée la semaine dernière...
Merci de consulter la réponse du Département Civilisation.

Quels sont les ouvrages que vous me conseillez pour illustrer le mieux le thème des riches dans les contes ?
Comment mieux comprendre leurs agissements et leur rôles dans les contes ?

Réponse du service Guichet du Savoir

Bonjour,

Comme vous pouvez le constater, plusieurs questions sur le rôle des pauvres dans les contes ainsi que sur les métiers présents dans les contes nous ont déjà été posées. Nous vous conseillons de consulter les documents indiqués dans les réponses du département Civilisation pour effectuer le même travail sur le thème des riches dans les contes.
Bon travail à vous !