La poupée
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/04/2008 à 15h48
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Question d'origine :
Bonjour,
je voulais savoir si vous pouviez me renseigner sur l'origine de la poupée, qu'est-ce qu'elle représente et quelle importance a-t-elle?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 08/04/2008 à 12h24
Deux documents (entre autres) vous permettront d'en savoir plus sur le monde des poupées :
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L’histoire de la poupée est liée à celle de l’homme. Les petites filles serraient probablement dans leurs bras des poupées par imitation de leur maman. C’était souvent un morceau de bois sculpté où une statuette en terre cuite ou en argile sortie de l’imagination d’un potier.
La plus ancienne poupée qui nous reste a été trouvée en Grèce et est exposée au British Museum de Londres. A Rome la poupée-jouet était déjà fabriquée en série, vendue avec son trousseau et des accessoires comme l’inévitable Barbie aujourd’hui. Plusieurs exemplaires retrouvés intacts sont conservés au musée du Vatican.
La poupée n’évoluera plus jusqu’au début du XVème siècle où à Nuremberg se créèrent de nombreux ateliers en bois qui exportent leur fabrication dans l’Europe entière.
A partir du XVIème siècle, Paris qui est déjà la capitale mondiale de la mode se lance dans la fabrication de poupées plus richement habillées. La poupée française était née. C’était une poupée mannequin ou « Parisienne », ambassadrice de la mode Française. On peut se faire une idée de ces poupées par les tableaux de famille sur lesquels les petites filles sont souvent représentées avec une poupée dans les bras. La poupée mannequin perdurera jusqu’à la fin du second Empire. Déjà, depuis 1851 madame Augusta Montanari fabriquait le Bébé : petit garçon ou petite fille qui allait supplanter la poupée traditionnelle.
Devant le succès obtenu elle fut immédiatement suivie par tous les fabricants européens et plus particulièrement par Emile Jumeau. Désormais sa production s’appellera « Bébé Jumeau ».
Les poupées et les bébés cohabitèrent jusqu’à la fin du XIXème siècle où la poupée mannequin disparaîtra.
Les plus belles poupées françaises à tête en porcelaine et à corps en peau ou en bois puis en composition seront alors fabriquées par : Jumeau, Bru, Steiner, Gauthier, Julien, Denamur, etc.…
En 1900, date de création de la SFBJ(Société Française des Bébes et Jouets), la plupart des marques françaises seront fabriquées par cette nouvelle société installée à Montreuil dans les usines Jumeau. Curieusement seules Eden-Bébé, Bébé-Paris et surtout Jumeau perdureront.
Très vite le sigle S.F.B.J s’imposera comme la garantie d’une fabrication de qualité et deviendra même une signature aussi prestigieuse que les marques qu’elle devait fabriquer.
Quelques entreprises se créeront ou continueront leur fabrication : Tanagra, Verlingue et surtout Capi.
A partir de 1910 le baigneur en celluloïd apparaît. Ce sera d’abord la S.I.C et Anel, puis Convert, Nobel et Peticollin, Maréchal qui produiront des millions de baigneurs et poupées jusqu’à l’interdiction d’utiliser ce matériau en 1959 pour des raisons d’inflammabilité. Après la deuxième guerre mondiale, Gégé, Bella, Clodrey et Birgé reprendront le flambeau de la belle poupée française. Le dernier à disparaître sera Bella en 1984.
Aujourd’hui seul Peticollin qui après avoir occupé 650 personnes dans son usine d’Etain dans la Meuse fabrique dans son atelier d’une vingtaine de personnes divers modèles à base de matière plastique.
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Au même titre que l’ours en peluche ou le doudou qui évoquaient l’univers maternel, la poupée, bien souvent câlinée, peut elle aussi s’inscrire dans un registre de plaisir sensuel et compenser parfois l’absence de la maman.
Parce qu’elle permet aux enfants de s’installer de manière très immédiate dans le jeu, la poupée aide à soigner l’enfant et devient parfois outil de médiation thérapeutique ; ce n’est pas là la moindre de ses fonctions, car la poupée, - et peut être est-ce d’abord en cela que ce jouet atteint l’universalité -, est aussi et surtout cet objet sur lequel les enfants transfèrent leurs émotions, leurs sentiments, leur expérience.
Ainsi, dès la maternelle, laver la poupée peut aider les enfants à mieux prendre en compte leur propre toilette ; l’habiller, la coiffer est une manière d’apprentissage.
C’est dire qu’au-delà de l’objet transitionnel, la poupée est surtout projection, reflet, miroir.
Dans la littérature comme dans la vie, le sens du mot poupée fluctue et varie sans cesse au fil du temps. Ce sont ces variations de sens qu’il nous semblerait intéressant d’aborder car, malgré des acceptions diverses, la poupée dessine toujours un point de vue sur la fille, sur la mère, ou sur une femme aux multiples visages.
Ces représentations bien qu’ elles/ parce qu’elles confinent parfois au stéréotype, peuvent à notre sens être analysées avec profit ; les études sur le jouet tant d’un point de vue technique que d’un point de vue économique abondent mais cet objet particulier peut également être étudié d’un point de vue littéraire ou sociologique : nous nous proposons de donner ici quelques pistes de réflexion, même modestes qui tendent à le prouver.
Quelle qu’elle soit la poupée reflète, à un temps donné, une représentation de la femme ; elle reste ancrée dans la réalité sociale d’une époque, et devient par là même le témoin d’une certaine mentalité ou d’un regard particulier.
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