Doigts, bosses et creux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 15/12/2007 à 08h15
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Question d'origine :
Qui a trouvé ce système pour se souvenir du nombre de jours dans les mois de l'année avec les phalanges : une bosse = 31 jours, un creux = 30 jours [et février] et comment l'ont ils trouvé ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 18/12/2007 à 15h29
Merveille de mobilité et d'efficacité, la main est certainement le plus ancien et le plus répandu des auxiliaires de compte et de calcul employés par les peuples au cours des âges.
Dans l'ouvrage de référence de Georges Ifrah Histoire universelle des chiffres : l'intelligence des hommes racontée par les nombres et le calcul, nous n'avons pas trouvé mention d'un "inventeur" particulier pour ce type de décompte, dans le rapide survol que nous avons effectué de l'ouvrage (l'ouvrage compte 1042 pages)
Nos recherches sur internet n'ont rien donné non plus.
Au chapitre "La main, première machine à compter : des phalanges pour compter", voici les indications données :
Un peu avant l'époque de Charlemagne, un moine anglo-saxon se servit pareillement de ses phalanges, mais ce fut pour des comptes relatifs au temps. Ce moine, c'est Bède dit « le Vénérable » (673-735), qui vécut au monastère de Saint-Paul-et-Pierre en Irlande, et dont l'ouvrage De ratione temporum (« De la division du temps ») exerça une influence considérable sur la formation intellectuelle de l'Europe médiévale.
L'une de ses méthodes concernait le compte des vingt-huit années du cycle solaire. Faisant commencer le compte par une année bissextile, Bède débutait à la phalange supérieure du petit doigt et comptait horizontalement en serpentant de haut en bas. Puis, après avoir atteint la phalange inférieure de son index gauche (soit la douzième année du cycle solaire), il poursuivait le compte des années en procédant de même sur la main droite, mais en commençant cette fois par la phalange supérieure de son index droit (et non par celle de l'auriculaire de la même main). Le compte des quatre dernières années du cycle s'achevait alors sur les phalanges des deux pouces.
Pour compter les dix-neuf années du cycle lunaire (laps de temps au terme duquel les phases de la Lune doivent revenir aux mêmes dates), le même moine faisait intervenir les quatorze articulations de la main gauche, ainsi que les cinq ongles correspondants. En commençant par la base du pouce, il atteignait la dix-neuvième année du cycle en touchant l'ongle de l'auriculaire.
Il faut préciser que le comput de Bède le Vénérable se rapportait notamment aux calculs relatifs à l'année solaire et faisait intervenir les cycles, lunaire ou solaire, du calendrier julien Pour compter les dix-neuf années du cycle lunaire (laps de temps au terme avec ses périodes bissextiles.
Il avait pour but de déterminer la date de Pâques, objet d'une violente controverse à l'époque entre l'Église de Rome et les Églises d'Irlande. Un autre procédé de compte se fait sur les jointures des doigts de la main. Il a longtemps été usité en Inde du Nord-Est et serait encore en usage de nos jours dans la province de Calcutta (Bengale), ainsi que dans la région de Dacca (Bengladesh). Ce procédé fut signalé dans ces régions par des auteurs occidentaux des XVIIe et XVIIIe siècles, et, notamment, par le célèbre voyageur français Jean-Baptiste Tavemier (1605-1689) qui y fit allusion dans ses Voyages en Turquie, en Perse et aux Indes.
Voici la technique correspondante, telle qu'elle a été signalée dans la région du Bengale par N. Halhed au XVIIIe siècle :
« De nos jours encore, écrivait-il à l'époque (1778), les Bengalais se servent des joints de leurs doigts pour calculer, en commençant par l'articulation inférieure du petit doigt et en revenant vers le pouce, dont le gras compte pour un joint, et ainsi la main entière contient le nombre 15.
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