Origine de l'appellation Bachut à Lyon

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

A noter que la place du Bachut, dont le nom est attesté en 1902, s’appelle officiellement depuis 1964 « Place du 11 Novembre 1918 ». Une question subsidiaire serait donc de savoir pourquoi les lyonnais s’obstinent à lui donner son ancien nom… (1)

Bacheur, bachoir, bachel etc.
Vivier flottant […] Le bachuel, ainsi que l’indiquent les citations avignonnaises ou lyonnaise (« bateau à tenir le poisson », « bachel appelé barque ») se présente comme un navire ; l’en distinguent les enchastres, entrements ou moyens, grands caissons percés de trous, encastrables ou faisant corps avec le bâtiment, qui, immergés et formant viviers, divisent l’embarcation en compartiments ou fons. Ces bachuels ou banchiers sont navigués comme les autres bateaux, à la rame, à l’empeinte ou au picon. Il faut trois hommes pour descendre, en 1363 un petit « banchier » de Chalon à Avignon… Comme dans la région de Chalon, de Mâcon, ou de Verdun-sur-le-Doubs, au XIXe siècle du moins, il semble que le bachuel ait désigné à la fois le coffre-vivier et le bateau qui transportait ce coffre… On peut donc croire qu’il existe dans le jargon de la pêcherie trois mots pour désigner les divers types de bateaux-viviers. Le panier appartient au plus modeste, le bachuel au plus commun et la boutique au plus grand. (2)

Bachu, s. m. Coffre percé de trous, que l’on immerge pour conserver le poisson vivant. Le dessus est mobile et se ferme avec un cadenas. Quelquefois le bachu fait partie du bateau même. – de « bacca » (voy. Bachat). Le suffixe « u « représente « orium ». (3)

Y aurait-il eu dans le quartier du Bachut des viviers ? Nous n’avons rien trouvé de décisif, car il n’y a pas eu d’eau, semble-t-il, à proximité immédiate. L’ancien lit du Rhône est situé relativement loin à l’ouest du quartier du Bachut. La Rize, petite rivière issue de la nappe phréatique du Rhône, qui parcourait encore au XIXe siècle la plaine de la rive gauche, partant de Vaux-en-Velin, confluait avec le Rhône à la Vitriolerie, après avoir sinué au milieu des prairies et des jardins. Nous avons donné son parcours détaillé dans une précédente réponse . A moins que le quartier du Bachut n’ait été marécageux à une époque donnée et asséché lors de la construction des quais ?

Sources

(1) Rues de Lyon à travers les siècles de Maurice Vanario

(2) Dictionnaire du Rhône médiéval de Jacques Rossiaud

(3) Dictionnaire étymologique du patois lyonnais par Nizier du Puitspelu