Question d'origine :
Bonjour,
En faisant la généalogie de ma famille, je constate qu'un certain nombre de noms de famille se terminaient par "od" en 1569 (recensement pour la gabelle). Mais 60 ans après, on voit dans les registres paroissiaux que tous les "od" sont devenus "oud" et ils le sont restés ainsi.
Exemples : Perrod est devenu Perroud, Bertod est devenu Bertoud
Comment expliquer ce changement? Est-ce que la ponociation du "o" aurait été proche du "ou"?
Merci beaucoup de me donner quelques éclaircissements.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 01/02/2007 à 11h12
Comme vous avez pu le constater en lisant la réponse du GDS à votre question précédente :
l' évolution de la langue obéit à des mécanismes lents, divers, et complexes.
Il est clair que l' approche scientifique d' une langue est fondée sur la phonétique et la grammaire,
Si vous souhaitez approfondir l' étude de l' histoire et l'évolution des langues, voici quelques bases pour commencer :
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Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 05/02/2007 à 16h42
Consultons le
«[Les noms] se sont fixés définitivement à la suite de l’ordonnance de Villers-Cotterets de 1539, promulguée par François Ier rendant obligatoire la tenue de registres d’état civil par les curés, déjà en usage depuis le XVe siècle, surtout dans les villes (p. 8).
« Les noms de personne ont subi depuis l’époque de leur formation un certain nombre de variantes orthographiques, même après le XVIe siècle, date officielle de leur fixation. (…).
«Les suffixes donnent des indications intéressantes pour la localisation des noms de personne. Si certains suffixes se retrouvent dans l’ensemble de la France, (…), certaines régions ont une préférence pour un ou plusieurs suffixes. (p. 11)
Vous trouverez dans cet ouvrage toutes les variations régionales des hypocoristiques de Pierre (Pérod, Perrod, Perrot, Perroud, Perroudon …, et celles de Bert (Bertaud, Bertoux, Bertoud…). Il est à noter que le son [ou] se trouve fréquemment dans les variantes méridionales ou de l’est desdits patronymes.
Mais la référence sur ces questions reste le professeur Albert Dauzat. Dans l’ introduction de son
« La graphie des noms de famille pose divers problèmes.
« Dans l’ensemble, elle a conservé l’orthographe complexe, archaïque ou pédante de la Renaissance, avec nombre de lettres doubles, de lettres parasites, sous l’influence, souvent mal comprise, du latin. Les noms de famille ont échappé, la plupart, à la réforme orthographique que l’Académie française a effectuée pour les mots du vocabulaire : on a continué à écrire Lamy, Lasnier, Renault, alors qu’on avait cessé d’écrire amy, asnier, (il) fault. L’orthographe des curés, qui ont tenu les registres paroissiaux du XVIe au XVIIIe siècle, était très flottante : on voit dans le même registre le même nom écrit tour à tour, par exemple Fresney, Fresnet, Frenet, etc . C’est un peu au hasard que telle forme s’est fixée plutôt que telle autre. »
Sur les règles phonétiques s’appliquant aux noms de famille et rendant compte des transformations et altérations orthographiques et/ou de prononciation, et notamment selon qu’on se trouve en terre d’oc ou d’oïl, vous pourrez lire avec profit la quatrième partie du Traité d’anthroponymie française
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