Comment accorder le participe passé des verbes pronominaux ?
Question d'origine :
Accord participe passe verbes pronominaux
Lorsque Claire a voulu coudre sa jupe, "elle s'y est mal prise"
ou "elle s'y est mal pris"
Merci
Réponse du Guichet
Dans cette construction, le participe passé s'accorde toujours avec le sujet : elles s'y est mal prise. (Larousse)
Bonjour,
Dans votre cas, il s'agit d'un verbe pronominal dit "autonome" où l'accord du participe passé se fait avec le sujet.
D'après les cours du Projet Voltaire :
Les verbes pronominaux se construisent avec un pronom réfléchi. On distingue quatre catégories.
1. Les verbes essentiellement pronominaux. Ces verbes n'existent qu'à la forme pronominale : s'enfuir, s'envoler, s'exclamer, par exemple, car les verbes enfuir, envoler, exclamer n'existent pas.
2. Les verbes accidentellement pronominaux. Ces verbes existent aussi à la forme non pronominale, et leur sens est le même : se laver, se parler, s'embrasser, par exemple, car les verbes laver, parler, embrasser existent aussi. Ils sont dits réfléchis si le sujet exerce l'action sur lui même (Il se lave) et réciproques si plusieurs sujets agissent les uns sur les autres (Ils s'embrassent).
3. Les verbes pronominaux autonomes. Ces verbes existent aussi à la forme non pronominale, mais leur sens est différent : s'apercevoir d'une erreur, par exemple, ne signifie pas « apercevoir soi », mais « se rendre compte », « constater ».
Voici quelques exemples de verbes pronominaux autonomes : s'apercevoir de, s'attaquer à, s'attendre à, s'aviser de, se douter de, s'échapper de, s'ennuyer de, se jouer de, se plaindre de, se prévaloir de, se saisir de, se servir de.
4. Les verbes pronominaux de sens passif. Ces verbes ont une valeur passive, car le sujet ne fait pas l'action, il la subit : Les livres se vendent bien (= « Les livres sont vendus par quelqu'un ») ou La partie se joue en trois manches (= « La partie est jouée par des joueurs »).N.B. Selon la façon dont il est employé, un même verbe pronominal peut parfois appartenir à l'une ou à l'autre de ces catégories. Dans Il se sert une tasse de thé, par exemple, le verbe « se servir » est accidentellement pronominal (le sujet fait l'action sur lui même, il s'agit d'un verbe pronominal réfléchi). Mais, dans Il se sert de son téléphone, « se servir » est un verbe pronominal autonome (il ne signifie pas ici « servir soi », mais « utiliser », « employer »).
Lorsque le pronom réfléchi d'un verbe pronominal peut être analysé, on applique la règle du participe passé conjugué avec l'auxiliaire « avoir » : accord avec le COD, uniquement si celui ci est placé avant le verbe.
En revanche, lorsque le pronom réfléchi ne peut pas être analysé, on applique la règle du participe passé conjugué avec l'auxiliaire « être » : accord avec le sujet.
Le pronom réfléchi d'un verbe pronominal autonome (c'est‑à‑dire d'un verbe qui existe aussi à la forme non pronominale, mais avec un sens différent) ne peut être analysé, car il n'exerce aucune fonction dans la phrase: il n'est ni COD ni COI.
Le participe passé s'accorde alors avec le sujet : Elle s'est aperçue de son erreur (impossible de dire : Elle a aperçu elle‑même de son erreur ou Elle a aperçu à elle‑même de son erreur).
Quatre exceptions: les verbes «se complaire (dans/à)» (=«se délecter»), «se déplaire (dans/à)» (=«ne pas se trouver bien là où l'on est»), «se plaire (dans/à)» (=«trouver du plaisir», «se trouver bien») et «se rire (de)» (=«se jouer de», «triompher aisément de»), dont le participe passé reste toujours invariable.
Dans votre cas, l'accord se fera donc avec le sujet : "elle s'y est mal prise".
Lire aussi :
35 questions de grammaire française Fiches synthétiques, conseils pour apprendre, exercices et corrigés / Florence Mercier-Leca
Bonne journée.
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