Qui est l'artiste émailleur ayant réalisé la table d'orientation à Fourvière ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche à savoir qui est l'artiste émailleur qui a réalisé la table d'orientation située au sommet de la tour de l'Observatoire de la basilique de Fourvière, installée en 1894.
Y a-t-il dans un guide des photos de cette table d'orientation ?
Merci beaucoup pour votre attention.
Très cordialement.
Réponse du Guichet
La table d'orientation ou panorama de Fourvière a été transposée sur lave émaillée par Eugène Gillet le long de l'appui de la balustrade de la Tour de l'Observatoire, d'après une longue et patiente étude d'Emile Charvériat, et un dessin d'Eugène d'Argence, peintre-paysagiste, sous la direction de Georges d'Onofrio, directeur de l'Observatoire de Fourvière.
Dans la ville aux deux collines, les points de vue panoramiques sur la région lyonnaise - et au-delà sur la région Rhône-Alpes - ne manquent pas. Depuis le milieu du XIXe siècle, on peut même dire que notre ville s'en est fait une spécialité, multipliant ainsi les initiatives, tant publiques que privées. De la tour Pitrat à la tour métallique de Fourvière et au belvédère des Chartreux - d’où l’on jouit d'ailleurs de l’une des plus belles vue sur Lyon - , de l'esplanade du Gros-Caillou à la place Bellevue voisine, jusqu'à la tour panoramique de la Duchère ou au récent parc des hauteurs de Fourvière, ces panoramas inédits et originaux sur la ville se comptent aujourd'hui par dizaines...
En 1894, Victor-Eugène Ardouin-Dumazet (1852-1940), envoyé spécial du journal Le Temps à Lyon dans le cadre de l'Exposition universelle, achevait le premier d'une série d'articles consacrés à notre ville en signalant à ses lecteurs ce magnifique point de vue depuis Fourvière :
Ce panorama si souvent décrit, est l'un des plus beaux que puisse offrir la France entière. Ce serait même le plus beau si les environs de Lyon n'avaient pas encore comme observatoires le mont d'Or, le village de Riverie dans les monts du Lyonnais, la colline de Chaudieu dans la plaine du Dauphiné et le sommet du Pilat. Mais si on y trouve des points de vues plus vastes et des horizons plus larges encore, la vue, à Fourvières, n'en reste pas moins incomparable par l'aspect de la vaste cité, le cours des deux fleuves, la vie et la variété du paysage immédiat (A. Dumazet in Le Temps, 28 avril 1894).
Le panorama géographique qui couronne la tour nord-est de la basilique Notre-Dame, tour que le public désigne généralement sous le nom de tour de l'Observatoire de Fourvière ou tour de la Prudence, offre un paysage à 360° reprit sur seize plaques émaillées. Elles ont été installées dans les premiers jours de septembre 1895, soit un peu moins d'un an avant la consécration de la Basilique (16-18 juin 1896)... mais bien après la construction de la Tour métallique de Fourvière, élevée par une entreprise privée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1894, qui offrait elle-même un magnifique regard sur la région.
Ce travail considérable n'a pas couté moins de dix années d'étude à Emile Charvériat (1826-1904), notaire et historien, membre de l'Académie de Lyon. La silhouette des montagnes qui limitent notre horizon a été relevée avec précision ; chaque sommet porte l'indication de son nom, de son altitude, de sa distance kilométrique. Emile Charvériat a généreusement offert à Fourvière les résultats dessinés et gravés de ses laborieuses recherches. Georges Onofrio (1852-1936), professeur d'astronomie à la faculté catholique des Sciences et directeur de l'Observatoire de Fourvière depuis 1884, a consacré de longues semaines à la vérification et à l'agrandissement des premiers dessins. Un peintre habile de Paris, Eugène d'Argence (1853-1914), s'est alors emparé de ce canevas, et son pinceau a su tracer d'après nature une magnifique aquarelle que la maison Gillet, de Paris, a reproduite sur des plaques de lave émaillée. Il semble que l'on puisse attribuer à Eugène Gillet (1859-1938), seconde génération d'artistes émailleurs et héritier de l'entreprise, l'exécution de cette oeuvre.
L'oeuvre a été reproduite en héliogravure, vers 1896, dans une publication anonyme : Observatoire Panoramique de la Basilique de Fourvière (BM Lyon, Chomarat A 4390), dont vous trouverez la première planche ci-jointe. Cette brochure est précédée d'une courte étude de 32 pages décrivant chacun des panneaux. Enfin, le panorama a également fait l'objet d'un court article sous la plume de Jean Burdy dans le Bulletin municipal de Lyon (no.6021, 16 septembre 2013).
Pièces jointes
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Je recherche des documents, des sources sur le chorégraphe...