je cherche des exemples d'escalier à vis comportant des marches supplémentaires
Question d'origine :
Bonjour,
Je travaille dans un monument médiéval français doté d'un escalier à vis. Au dernier étage, nous pouvons observer quelques marches supplémentaires qui ne mènent nulle part. Nous pensons que ces marches ont possiblement été ajoutées pour rejoindre le mur porteur pour une meilleure solidité de l'escalier.
Malgré quelques recherches, je n'ai pas trouvé d'éléments permettant d'affirmer ou d'infirmer cette hypothèse.
Existe t-il d'autres monuments médiévaux avec cette spécificité ?
Dans l'attente de vos retours,
Bonne journée à vous
Réponse du Guichet
La majeure partie des documents consultés ne disent rien sur le sommet de l'escalier en vis qui ne mène nulle part et s'arrête net en donnant sur le vide. Mais l'un d'eux indique que le noyau d'escalier, prolongé par une colonne, porte la voûte ou le toit et un autre article semble rejoindre votre hypothèse.
Bonjour,
L'Architecture: méthode et vocabulaire de Jean-Marie Pérouse de Montclos donne une description de l'escalier en vis mais rien est dit sur le sommet qui s'arrête dans le vide :
Escalier tournant formé uniquement de marches gironnées. Ne pas oublier que la cage d'un escalier en vis n'est pas nécessairement circulaire. Les volées sont formées de marches portant noyau, de marches reposant sur des faux-limons en crémaillère, sur une voûte en berceau hélicoïdal : lorsque ce berceau est formé d'assises hélicoïdales en pierres de taille, l'escalier est dit EN VIS-DE-SAINT-GILLES. [...] L'escalier en vis a habituellement un noyau : il est donc nécessaire de le préciser que pour opposer l'escalier en vis à noyau à l'escalier en vis à jour dont le limon hélicoïdal se développe autour d'un jour central. L'ESCALIER EN VIS SUSPENDU est un escalier en vis à jour central dont le limon hélicoïdal se développe autour du jour sans aucun support ; [...] L'ESCALIER EN VIS SUSPENDU AU NOYAU est un escalier en vis sans cage dont les marches fixées au noyau sont assemblées dans un limon extérieur sans support.
Les ouvrages consultés, Grammaire de l'architecture, Glossaire de termes techniques, Châteaux forts et fortifications en France et Châteaux et enceintes de la France médiévale. 02 : De la défense à la résidence : la résidence et les éléments d'architecture de Jean Mesqui ne donnent pas plus d'explications. La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une Société de savants et de gens de lettres, 1885, numérisé par Google livres et donc consultable en ligne, où sont données des informations sur les escaliers et des explications sur ce qu'est un escalier tournant ne dit rien à ce sujet. Escaliers : étude de structures du XIIe au XVIIIe siècle, 2011, de Martine Diot reste lui aussi muet sur cette question mais cite plusieurs monuments possédant des escaliers à vis remarquables tout comme l'Encyclopédie de l'architecture et de la construction, 1894, également numérisé par Google livres, cite plusieurs monuments possédant des escaliers à vis remarquables. Le Dictionnaire des termes employés dans la construction de Pierre, Chabat, 1881, lui aussi sur Google livres, donne des descriptions d'escaliers à vis au terme vis, en 2e partie, En construction, du terme vis, mais aucune n'apporte d'autres explications.
Cependant, nous pouvons voir, dans le livre Comprendre les châteaux forts : décoder l'architecture des forteresses médiévales, 2014, de Malcolm Hislop, une illustration d'un escalier semblable ne débouchant sur rien.
© JC Lanaway pour Comprendre les châteaux forts: décoder l'architecture des forteresses médiévales / Malcolm Hislop, Dessain et Tolra / Larousse, 2014, p. 243
La légende intitulée Voûte à nervures rayonnantes accompagnant cette image indique :
Certains escaliers à vis se terminent par un toit en pierre plat soutenu par le noyau d'escalier ; d'autres, comme celui du donjon du château anglais de Warkworth, sont voûtés. Cette voûte à nervures rayonnantes dominera l'architecture du nord de l'Angleterre pendant le XIVe siècle.
Nous comprenons avec cette image que, si l'escalier se termine abruptement, peut-être tout simplement parce qu'il faut bien qu'il s'arrête, le noyau lui est prolongé par une colonne portant la voûte ou le toit.
Mais, dans L'escalier en vis voûté et la construction romane : exemples rhodaniens. In: Bulletin Monumental, tome 154, n°2, année 1996. pp. 113-128, Andreas Hartmann-Virnich écrit :
le voûtement de l'escalier sert-il non seulement à porter les marches, mais également à raidir le puits de la cage, qui peut constituer un point faible de la construction
La lecture complète de ce document vous permettra peut-être de confirmer votre hypothèse.
Vous pourriez également contacter l'ENSAL (l'école nationale d'architecture de Lyon) ou la Cité de l'architecture et du patrimoine qui sauraient sans doute mieux que nous vous répondre.
Bonne journée.