Question d'origine :
Bonjour,
Devant présenter un document pour demain matin concernant les "fonds private equity", j'aurai voulu savoir si le parapgraphe suivant semble complet , ou si d'autres éléments pourraient être ajoutés afin que ce soit le plus complet et détaillé sipossible? si oui, quelle autre documentation (articles ou autres) pourriez vous me suggérer afin de compléter le texte ci-dessous s'il vous plaît? En vous remerciant par avance.
Bonne journée
Mon texte :
Les fonds « Private Equity », également connus sous le nom de fonds d'investissement en capital-investissement, sont des véhicules d'investissement spécialisés dans le financement et l'acquisition de sociétés non cotées en bourse, telles que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les petites et moyennes entreprises (PME). Ces fonds visent à fournir des capitaux à ces entreprises en échange d'une participation au capital, dans le but de stimuler leur croissance, d'améliorer leur performance opérationnelle et de créer de la valeur à long terme.
Le capital-investissement peut s’avérer très risqué. En contrepartie de cette prise de risque, vous pouvez potentiellement obtenir des performances avantageuses et bénéficier de réductions fiscales.
Remarque : le capital-investissement français affichait, en 2020, un rendement de 11,7 % par an sur 15 ans. Pour comparaison, sur la même période, le CAC 40 a affiché une performance annuelle de 5,4 %.
Les fonds « Private Equity » se distinguent des investissements traditionnels en actions, car ils investissent dans des sociétés qui ne sont pas accessibles au grand public via les marchés boursiers. Au lieu de cela, ils ciblent des entreprises privées qui ont besoin de capitaux pour financer leur croissance, leur expansion, leur restructuration ou leur transmission.
L’objectif du private equity est de développer la société afin de dégager une plus-value au moment de la cession, quelques années plus tard. C’est pour cela que la période de détention recommandée est de dix ans.
Les fonds de private equity permettent de recueillir les fonds d’investisseurs, institutionnels et particuliers, et de les déployer progressivement en acquérant des sociétés jugées à fort potentiel de croissance. Mais leur valeur ajoutée ne s’arrête pas là. Les fonds d’investissement aident également les entreprises en leur apportant leurs expertises et leurs réseaux. Ainsi, la majorité des fonds disposent d’une spécialisation sectorielle, comme la santé, la biotech ou encore l’intelligence artificielle.
Les fonds « Private Equity » peuvent se présenter sous différentes formes, mais les structures les plus courantes sont les fonds de capital-risque, les fonds de capital-développement et les fonds de capital-transmission et les fonds de capital retournement.
Le capital-risque : pour financer la création de l'entreprise (notamment les sociétés innovantes) ou les premiers développements d'une entreprise récente (moins de 5 ans). Ces fonds se concentrent sur le financement des jeunes entreprises et des start-ups innovantes à fort potentiel de croissance. Ils investissent dans des projets et des idées entrepreneuriales prometteurs, en fournissant des fonds pour le développement de produits, la recherche et le développement, l'expansion commerciale, etc. Les fonds de capital-risque jouent un rôle crucial dans le soutien aux entreprises en phase de démarrage en leur fournissant non seulement des capitaux, mais également des conseils stratégiques, un réseau de contacts et une expertise sectorielle. Ils prennent souvent des participations minoritaires dans les entreprises en échange de leur investissement.
Le capital-développement : pour soutenir et accélérer la croissance de l'entreprise. Ces fonds interviennent à un stade plus avancé de développement des entreprises, lorsque celles-ci ont déjà franchi la phase de démarrage et ont besoin de capitaux pour leur expansion, leur diversification ou leur internationalisation. Les fonds de capital-développement investissent dans des entreprises ayant un modèle d'affaires éprouvé et une base de clients solide, afin de les aider à accélérer leur croissance. Ils apportent des fonds, des compétences opérationnelles et des contacts stratégiques pour soutenir les entreprises dans leur développement.
Le capital-transmission ou leverage by-out (LBO) : pour financer l'acquisition de l'entreprise avec effet de levier. Cette acquisition se fait par le biais d'un emprunt via la constitution d'une société holding de reprise. Ce segment comprend les opérations liées aux entreprises arrivées à maturité. Il s’agit dans la plupart du temps de PME (petite et moyenne entreprise) ou ETI (entreprise de taille intermédiaire). Les fonds sont là pour préparer la transmission de l’entreprise à une autre entité industrielle ou son introduction en Bourse. Les sociétés étant déjà rentables, les fonds d’investissement ont souvent recours à l’effet de levier pour financer la dette. Ces opérations sont alors appelées Leveraged buy-out (LBO).
Le capital-retournement : pour financer l'acquisition d'une entreprise en difficulté afin de lui fournir les ressources nécessaires pour mettre en place un plan de redressement. Le capital retournement concerne les entreprises confrontées à des difficultés de trésorerie. Les fonds y injectent alors les ressources financières nécessaires au redressement de son activité tout en effectuant des restructurations internes.
Les fonds « Private Equity » sont généralement gérés par des sociétés de gestion spécialisées, qui lèvent des capitaux auprès d'investisseurs institutionnels tels que des fonds de pension, des compagnies d'assurance, des fonds souverains, des family offices et des investisseurs fortunés. Les investisseurs participent aux fonds en apportant des capitaux, qui sont ensuite investis dans les entreprises ciblées.
Il est important de noter que les investissements dans les fonds « Private Equity » sont considérés comme des investissements à long terme, car ils impliquent souvent un horizon de détention de plusieurs années, généralement de 5 à 10 ans voire plus. . De plus, ils sont souvent considérés comme des investissements illiquides, ce qui signifie qu'il peut être difficile de vendre ou de sortir de ces investissements avant l'échéance prévue.
En conclusion, les fonds « Private Equity » offrent aux investisseurs l'opportunité de participer au financement et à la croissance des entreprises non cotées, en apportant des capitaux, des conseils et des compétences opérationnelles.
Types de fonds utilisés :
Les investissements dans les fonds de private equity ont longtemps été réservés aux investisseurs institutionnels (banques, assurances, fonds de pension, etc.), mais il se démocratisent grâce aux fonds de capital-investissement. Des parts de ces fonds peuvent être acquises par les particuliers via un compte-titres, un PEA ou encore à l’intérieur d’une enveloppe fiscale comme l’assurance-vie (via les unités de compte).
Toutefois, les principaux fonds en private equity sont :
les FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques), soit des titres d’entreprises non cotés en Bourse au minimum à raison de 50 %.. Les FCPR sont composés de valeurs mobilières très variées ;
les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation), soit des titres de sociétés innovantes non cotées en Bourse à hauteur de 60 % au minimum ;
les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité), soit des titres de PME régionales, non cotées sur le marché boursier à hauteur de 60 % minimum.
Les fonds "Private Equity" peuvent avoir des structures et des stratégies d'investissement variées en fonction de leurs objectifs spécifiques. Voici quelques éléments courants qui peuvent caractériser ces fonds :
Structure :
1. Société en commandite ou société en actions : Les fonds "Private Equity" peuvent être structurés en tant que sociétés en commandite ou en actions, offrant différents mécanismes de gouvernance et de distribution des résultats.
2. Durée de vie limitée : Les fonds "Private Equity" ont généralement une durée de vie limitée, souvent entre 7 et 10 ans, avec une période d'investissement initiale et une période de désinvestissement ultérieure.
Stratégie d'investissement :
1. Capital-investissement : Certains fonds se concentrent sur l'investissement dans des entreprises non cotées en acquérant une participation significative dans ces sociétés. Ils visent souvent à apporter des changements opérationnels et stratégiques pour améliorer la performance des entreprises.
2. Capital-risque : D'autres fonds se spécialisent dans le financement de start-ups et d'entreprises émergentes à fort potentiel de croissance, souvent dans des secteurs technologiques ou innovants.
3. Fonds de dette privée : Certains fonds fournissent des financements sous forme de prêts ou d'instruments de dette aux entreprises non cotées.
Critères de sélection des investissements :
1. Taille de l'entreprise cible : Les fonds "Private Equity" peuvent avoir des critères de taille spécifiques, tels que se concentrer sur les ETI ou les PME d'une certaine envergure.
2. Secteurs d'investissement : Certains fonds peuvent se spécialiser dans des secteurs particuliers, tels que la technologie, la santé, les énergies renouvelables, etc.
3. Stade de développement : Certains fonds préfèrent investir dans des entreprises en phase de démarrage, tandis que d'autres se concentrent sur des entreprises plus matures.
4. Potentiel de croissance et de rentabilité : Les fonds évaluent le potentiel de croissance et de rentabilité des entreprises cibles en analysant leurs modèles économiques, leurs perspectives de marché, leurs équipes de direction, etc.
Modalités de sortie :
1. Introduction en bourse (IPO) : Une société détenue par un fonds "Private Equity" peut être introduite en bourse, permettant au fonds de vendre ses actions sur le marché public.
2. Vente à un investisseur stratégique : Le fonds peut céder sa participation à une autre entreprise ou à un investisseur stratégique qui voit une valeur dans l'entreprise cible.
3. Vente à un autre fonds "Private Equity" : La participation peut également être vendue à un autre fonds "Private Equity" spécialisé dans le désinvestissement.
4. Rachat par l'équipe de direction : Dans certains cas, l'équipe de direction de l'entreprise peut racheter la participation du fonds.
Il est important de noter que ces éléments peuvent varier d'un fonds à l'autre. Les investisseurs potentiels doivent examiner attentivement les documents de fonds, tels que les prospectus, les règlements, et les accords d'investissement, pour comprendre les détails spécifiques de chaque fonds.
Remarque : Pour investir dans une entreprise non cotée :
Contrairement à une idée reçue, le capital-investissement n’est pas réservé qu’aux investisseurs institutionnels. Les particuliers peuvent également réaliser des investissements en private equity. Cela peut se faire via cinq modes de détention :
En direct : ce canal est réservé aux personnes averties et disposants de fonds conséquents.
Via l'achat de parts de fonds de placement : Il en existe deux types : les Fonds commun de placement à risque (FCPR) et les Fonds professionnel de capital-investissement (FPCI). Tous les deux sont accessibles aux particuliers dans le cadre d’une gestion privée mais les tickets d’entrée sont importants. Il faut par exemple disposer de 100 000 euros pour souscrire à un FPCI.
Via l’achat de parts de fonds de défiscalisation : Les Fonds d’investissement de proximité (FIP) et les Fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI) offrent des avantages fiscaux en échange d’un risque plus important.
Le financement participatif : des plate-formes permettent aux particuliers d’investir au capital de sociétés pour des montants inférieurs. Le ticket d’entrée moyen est de 500 euros.
Via une assurance vie : C'est possible depuis la loi Macron du 6 août 2015 qui facilite la détention du non-coté dans le cadre d'un contrat multisupport.
Réponse du Guichet
Votre question, nous évoque la Fable de La Fontaine, la lièvre et la tortue et, faire le pari du lièvre sur une question de finances est un pari risqué !
Les délais étant trop courts pour vous répondre de manière satisfaisante, nous allons vous apporter de premiers éléments de réponse mais nous ne pourrons pas approfondir le sujet.
Bonjour,
Nous ne pouvons en des délais aussi courts vous apportez une réponse convenable. Votre texte semble relativement complet et certains ouvrages pourraient compléter ces premières informations. Au pire, vous pourrez toujours les rajouter à votre bibliographie si vous soutenez en fin de matinée.
Pierre Vernimmen revient sur les fonds d'investissement (private equity) qui,
financés par des compagnies d'assurance, des fonds de pension, ou des particuliers fortunés, jouent un rôle majeur. Ils sont le plus souvent spécialisés suivant l'objectif de leur intervention : fonds de capital risque, fonds de capital développement, fonds de LBO ou fonds de capital transmission, et fonds de retournement qui correspondent à des stades différents de maturité de l'entreprise. Il existe aussi des fonds correspondant à des actifs bien particuliers comme les fonds d’infrastructure.
Source : Finance d'entreprise / Pierre Vernimmen, 2020.
L'ouvrage aborde les fonds de capital mais n'apporte pas de nouveaux éléments. En revanche la présentation des fonds de LBO nous semble intéressante :
Les fonds de LBO ou de capital transmission investissent principalement dans des entreprises cédées par un groupe qui se recentre, par un famille où se pose un problème de succession, par un autre fonds qui veut réaliser sa plus-value, ou pour aider la croissance externe d'un acteur dynamique dans un secteur en concentration, voire pour retirer de la Bourse une entreprise : on parle alors d'opérations de public to private.
Les fonds de LBO ont une préférence très nette pour disposer du contrôle exclusif sur la société compte-rendu du risque important pris à travers l'effet de levier. Ils s'accordent alors mal d'une cotation boursière d'autant qu'ils recherchent l'intégration fiscale entre le holding de reprise et la cible. Cela ne les empêche pas de venir parfois s'introduire eux-mêmes en Bourse.
Les fonds de capital retournement interviennent dans des entreprises en crise pour les aider à redresser la situation.
Ces fonds sont gérés par une équipe de professionnels (dont la rémunération est largement liée à la performance), pendant une durée de vie imitée (au maximum 10 ans) à l'issue de laquelle ils seront liquidés. A cette date, l’entreprise aura été revendue, introduite en Bourse, ou la participation aura été reprise par un autre fonds.
des fonds de private equity prennent parfois une participation minoritaire dans un groupe côté, réalisant ainsi un PIPE (Private Investment in Public Equity) avec l'objectif de réaliser une plus value à moyen terme après avoir contribué à redynamiser la gestion de l'entreprise? C'est ainsi qu'en 2008, Apax a pris 20 % environ d'Altan, puis en a changé le PDG en 2011.
Les fonds d'investissement ont pris une place importante dans 'économie et sont souvent une alternative attractive à la Bourse ....
Pour compléter ces premiers renseignements, il aurait fallu parcourir les ouvrages suivants. Le premier revient notamment sur l'histoire, les acteurs, le fonctionnement et consacre des chapitres importants au capital-risque et aux LBO, du montage financier à l'après LBO.
L'essentiel du private equity et des LBO / Christophe Bouteiller, Catherine Karyotis, 2020.
Le private equity / Nicolas Bédu, Fabien Foureault, Jean-Etienne Palard, 2022.
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