Auriez-vous des informations sur Basile Bouchon, inventeur lyonnais ?

La notice Wikipedia de Basile Bouchon semble avoir été complétée entretemps, puisqu’on peut y lire :

«En 2022, l'ouvrage "Le lettré de la Croix-Rousse"1 indique que Boachon serait né à Lyon le 26 mai 1697, fils de Jean-Baptiste Boachon, maitre passementier, et d’Éléonore Courbon. Il se serait marié le 31 aout 1727 avec Marie-Louise Jarosson à Tartaras, dans la Loire.»

La notice du Basile Boachon signalé par Lesley Ellis Miller dans son Dictionary of eighteenth-century french silk designers, signalé comme actif entre 1771 et 1785, nous laisse perplexe : s'agit-il du même Basile actif dans les années 1720-1739, comme le laisse à penser l'auteur dans sa notice (au conditionnel cependant) ? Son troisième mariage en 1785 semble bien tardif. L'auteur cite plusieurs sources d'archives qu'il serait intéressant de vérifier, mais il s'agit probablement de deux personnes différentes. 

Dans  Le lettré de la Croix-Rousse [Livre] : libre abécédaire de La République des Canuts édité chez Libel en 2022, (aperçu sur issuu.com)  on peut également lire :

«Depuis des années un groupe de personnes ne se contente pas de cette information lapidaire: «Basile Bouchon inventeur de la carte perforée». A force de recherches, est tombée la nouvelle tant attendue: Basile Bouchon a bien existé (mais cela, nous le savions), et il ne venait pas d’un ailleurs méridional, car c’est bien un pur Lyonnais, marchand fabricant passementier de son état ! (...) Il est temps de rouvrir les livres d’état civil pour reconstituer le parcours de Basile Boachon et de sa fameuse invention pour réécrire, correctement cette fois, l’Histoire.(…) »

Il serait intéressant de comparer les informations d'état civil fournies par cet ouvrage avec celles relevées par Lesley Ellis Miller. Nous avons envoyé un message à la République des Canuts pour leur proposer de partager leurs sources. 

Nous vous invitons, si vous souhaitez approfondir ce travail, à vous tourner également vers la République des Canuts pour être mis en contact avec ce «groupe de personnes» ayant travaillé sur l’histoire de cette personnalité.

Si vous en faites déjà partie, alors félicitations pour ce travail de recherche, que nous ne pourrons hélas approfondir à votre place dans le temps et le format du Guichet du savoir. Les recherches généalogiques nécessitent en effet un temps conséquent et le recours à des sources auxquelles la bibliothèque n'a pas nécessairement accès.

Les services d'archives dont les Archives municipales de Lyon et les archives départementales de la Loire sont des alliés précieux, ainsi que la masse de documents numérisés sur Gallica, Numelyo et Google books.

Concernant l’aspect technique du métier à tisser de Basile Boachon, vous pouvez lire, si ce n’est déjà fait :

L’évolution du métier lyonnais au XVIIIe siècle et la genèse de la mécanique Jacquard, in: Revue d'histoire de Lyon : études, documents, bibliographie / publiée sous la direction de Sébastien Charléty,..., 1 janvier 1913, p. 6. Une note vous renvoie à des sources complémentaires :

Sur le métier Bouchon, voir surtout Paul Eymard, Historique du métier Jacquard. (Annales des Sciences physiques et naturelles, 3e série, t. VII,
1863, p. 37) et le rapport du général Poncelet, dans les Travaux de la Commission française sur l'industrie des nations (Exposition universelle de 1851,
t. III, ire partie, 2° section, p. 348-349).

Historique du métier Jacquard [Livre] : lu à la Société impériale d'agriculture, d'histoire naturelle et des arts utiles de Lyon, dans sa séance du 13 février 1863 / par M. Paul Eymard, consultable en ligne sur Numelyo

Travaux de la Commission française sur l'industrie des nations : publiés par ordre de l'Empereur. Tome 3 / Partie 1 / Exposition universelle de 1851, p. 348-349

Inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790, rédigé par M. F. Rolle, archiviste adjoint. Tome 1er, 1865 :

«Mandements de 1,000 livres à Basile Boachon maître ouvrier en soie pour l’indemniser des dépenses qu’il avait faites en cherchant le secret de monter et faire travailler des métiers sans le secours du cantre et de la tireuse de même qu’un velours frisé répété par plusieurs dessins différents et dont la légèreté et la délicatesse en établissent le prix à bien meilleur marché que ceux qui se fabriquent actuellement»