Est-ce que l'Asile de La Samaritaine accueillait des jeunes filles étrangères ?
Question d'origine :
Bonjour,
Ma question concerne votre article sur l'Asile de La Samaritaine. J'ai acheté le livre de Mme Chambon Catherine "Une maison pour grandir". Dans ce livre un extrait du règlement du règlement intérieur ( page 33) indique à l'article 3 que les filles mères ne seront admises que ...si elles sont domiciliées depuis trois mois à Lyon ou dans le département du Rhône...
De plus, page 36, il est indiqué que pour être admises, les jeunes filles ...devaient être française.
Pourtant ma grand-mère maternelle enceinte d'environ 5 mois, avait été accueillie dans cette Maison en janvier 1931, alors qu'elle arrivait directement des Seychelles par bateau avec la nationalité anglaise. Les conditions n'étaient donc pas remplies ...
J'ai essayé de contacter Mme Chambon Catherine pour échanger avec elle mais je ne trouve pas ses coordonnées.
Est-ce que votre guichet peut me faire part de vos réflexions par rapport à ce cas précis ? Par avance, je vous en remercie,
Très cordialement,
Mr La Motte Olivier
Réponse du Guichet
Nous n'avons malheureusement pas trouvé de mention portant sur les femmes étrangères au sein de l'asile de la samaritaine.
Bonjour,
Nous n’avons malheureusement trouvé aucun renseignement permettant de corroborer les mentions de cette règlementation et il vous faudra donc poursuivre votre enquête en vous rendant aux Archives départementales du Rhône.
Certaines de nos réponses portant sur cet asile, vous apporteront des pistes pour poursuivre les recherches : enfant de la samaritaine et Recherche mère biologique.
Pour l’heure, nous ne pouvons que nous contenter de mentionner les divers ouvrages qui abordent l’asile de la Samaritaine sans pour autant apporter de précision.
Ainsi, le Congrès international de protection de l'enfance (1928) mentionne que :
L’Asile de la Samaritaine, fondé à Lyon en 1891, par Mme Hermann Sabran, était jusqu’en 1920 réservé aux jeunes filles en état de gestation à la condition qu’elles soient primigestes et prennent l’engagement de reconnaître leur enfant ; 20 lits leur étaient réservés
Virginie de Luca dans La pouponnière de Porchefontaine écrit :
A Lyon, l'asile de la Samaritaine est ouvert en 1891. Il accueille des femmes seules, âgées de plus de 22 ans, mais seulement celles enceintes pour la première fois. L'établissement reçoit beaucoup de femmes de chambre, de domestiques …
Nous trouvons aussi d’autres renseignements dans Revue universelle. Recueil documentaire universel et illustré de 1897 (que nous vous laissons consulter) sans néanmoins trouver d’informations relatives aux femmes étrangères.
De l'hospitalisation des femmes enceintes de Pierre de Pelleport-Burète (également consultabel en ligne) précise aussi le nombre de femmes accueillies, leur devenir mais n’indique pas non plus leur origine.
La Gazette hebdomadaire des sciences médicales de Bordeaux (12 août 1894) évoque aussi cet institut.
Il faudrait peut-être regarder du côté de deux travaux universitaires, qui, bien qu’anciens, fourniront peut-être d’autres informations :
Une maison maternelle due à l'initiative privée : l'asile de la Samaritaine à Lyon / thèse de Maurice Doumenc,1927.
Un demi-siècle de protection maternelle et infantile : l'œuvre lyonnaise de "La Samaritaine / thèse de Françoise Thibaudier, 1958.
(consultable à la Bibliothèque universitaire Santé Rockefeller)
Enfin, nous trouvons une mention de femmes étrangères accueillies dans un asile mais il ne s’agit pas de la samaritaine :
"L’asile des femmes et enfants de la rue Jacques-Moyron, administré par des dames patronnesses, a hospitalisé 1318 femmes dont 308 seulement étaient étrangères …"
Source : La charité lyonnaise : bulletin mensuel de l’œuvre catholique, 25 avril 1903.