Que se passe-t-il lorsque des insectes sont aspirés par l'aspirateur ?

Outre l'aspiration par l'aspirateur, des insectes peuvent-ils s'introduire dans nos voies respiratoires ?

Si des insectes peuvent se glisser dans nos corps par nos oreilles, notre nez ou notre bouche, il est plutôt rare de les voir s'installer et pondre dans les voies respiratoires.

Dans sa Note biologique sur les premiers états de Cornifrons ulceratalis Ld. [Lep. Pyralidae] et diagnose d'une forme nouvelle, in: Bulletin de la Société entomologique de France, volume 34 (19),1929. pp. 301-306, l'auteurConstantin Dumontraconte :

il m'est arrivé, à plusieurs reprises, lorsque ces conditions se trouvèrent réunies, de me trouver assailli par des légions d'insectes de toutes sortes et, tout particulièrement, certaines fois, par des nuées d'individus de cette Pyrale. Ces papillons arrivaient à la lumière avec une abondance telle, que non seulement leur nombre empêchait de distinguer les autres espèces, mais encore qu'ils parvenaient à s'introduire dans la bouche, le nez et les oreilles rendant la situation intenable.

Dans de telles circonstances, des insectes peuvent effectivement s'introduire dans le corps humain. Il est d'ailleurs plus vraisemblable que nous puissions aspirer ou avaler des insectes en marchant ou en courant plutôt qu'en dormant comme l'a laissé croire cette légende urbaine sur le nombre d'araignées ingurgitées par un humain chaque nuit. A ce propos, voir l'article Mangez-vous réellement des araignées lorsque vous dormez ? Il existe également un livre où les croyances inexactes qui leur sont rattachées sont déconstruites : 50 idées fausses sur les araignées de Christine Rollard, 2020. Mais avaler un insecte ne peut pas nous faire beaucoup de mal car notre organisme le digérera naturellement.

Par contre, des cas de blattes entrant par les oreilles ou le nez sont connus même si l'entomologiste Coby Schal de l'université d'État de Caroline du Nord dit qu'"il n'est pas rare d'avoir un cafard dans l'oreille, dans le nez en revanche, c'est plus inhabituel." Source :Ces petites créatures raffolent des corps humains, Erika Engelhaupt, National Geographic, 14 octobre 2021. Cet article où sont évoqués quelques bébêtes (cafards, sangsues, parasites intestinaux) qui, pour une raison ou une autre ont pénétré notre organisme, conclut sur une note rassurante : "Le pire qui puisse arriver si un insecte s'introduit dans votre nez ou vos oreilles, c'est une infection (qui dans de rares cas peut se propager des sinus au cerveau)."

L'article de Médisite,Comment cet insecte vivant s’est logé dans le crâne d’une femme est moins réjouissant :

L’indésirable insecteserait entré par les narines de la femme pendant son sommeil, et aurait progressé dans les canaux respiratoires jusqu’à la base de son crâne. Le médecin a finalement réussi à aspirer le cafard bien vivant hors du nez. "Il se trouvait à la base du crâne, entre les deux yeux, à proximité du cerveau. S’il avait été laissé à l’intérieur il serait mort et aurait causé une infection qui aurait pu se propager au cerveau", détaille le Dr Shankar dans les colonnes du TNIE. La patiente libérée de son nuisible à six pattes est désormais en bonne santé.

L'aspiration par le nez ou l'introduction par un autre orifice peut donc présenter quelques inconvénients tout comme le parasite œstrus ovis qui provoque une infection myiase nasale décrite dans le document Myiase nasale humaine à œstrus ovis.

Madame L., habitant Lille (Nord), âgée de 67 ans,sans antécédents médicaux, a passé au coursdu mois de juin 1999 une quinzaine de jourssur la côte méditerranéenne française (Miramas). Trois
semaines après son retour, elle se plaint d'une rhiniteet d'une sinusite unilatérales, indolores. Suite à unmouchage, elle découvre une larve vermiforme vivante.
Deux jours plus tard, deux nouvelles larves sont expulsées. Elle consulte alors son médecin traitant (Dr J.P.Mary, Lomme), qui fait parvenir les larves au laboratoire d'analyses médicales du Dr J.J. Colin à Wambrechies le 20 juillet 1999- Elles sont d'aspect blanc-gris,mobiles et mesurent respectivement 5 et 8 mm. Ellessont immédiatement fixées à l'alcool à 70 %, chaufféesà 90° C avec 5 % de glycérine et transmises au laboratoire de Parasitologie et Mycologie du CHRU deLille pour identification. Le médecin traitant constaterala guérison par l'absence de toute autre larve. L'interrogatoire ne révélera pas de contact particulier avecdes animaux ovins ou caprins.

 

Cependant

si la pathologie animale due à O. ovis est considérée comme banale par sa fréquence, l'affectionchez l'homme est comparativement rarissime outout au moins rarement signalée. L'homme étant unhôte de remplacement, le cycle évolutif est interrompudans la plupart des cas au premier stade larvaire. Ils'agit alors d'une impasse parasitaire, vouée à l'échec(Viallefont et al, 1961 ; Ducourneau, 1981; Smith, 1989;Hall & Wall, 1995).

Bonne journée.