Quel est ce ministre français qui a entreposé du carburant pour le revendre après une hausse des prix ?
Question d'origine :
Bonjour je ne retrouve pas le nom de ce ministre français qui ,bénéficiant d'une information confidentielle d'une prochaine hausse du prix de l'essence pour le lundi suivant ,avait entreposé un train fait de citernes de carburant sur son site industriel pour bien sûr ne le vendre que la semaine suivante pour bénéficier de ce petit délit d'initié ...merci par avance pour votre recherche
Réponse du Guichet
Malgré nos recherches, nous n'avons pas trouvé de quel ministre il pourrait s'agir.
Bonjour,
Malgré nos recherches sur internet et dans les bases de données de presse française auxquelles nous sommes abonnées, nous n'avons pas été en mesure d'identifier le ministre français qui se serait rendu coupable de délit d'initié en stockant un train citerne sur son site industriel.
Plusieurs affaires politico-financières françaises sont listées sur cette page wikipedia : Liste d'affaires politico-financières françaises et dans ces articles des Echos :
- Le retour des scandales politico-boursiers
- Les affaires de délits d'initié sont rares mais les condamnations sévères.
Nous avons également parcouru l'ouvrage de Pierre Lascoumes et Carla Nagels intitulé Sociologie des élites délinquantes – De la criminalité en col blanc à la corruption politique, et contacté les auteurs pour leur poser votre question. Nous vous tiendrons informé de leur réponse dès qu'elle nous parviendra.
En France, le délit d'initié le plus célèbre est celui de l'Affaire Pechiney-Triangle.
Nous plaçons également votre question dans notre rubrique SOS au cas où un usager de nos services pourrait vous répondre.
Bonne journée.
Complément(s) de réponse
Bonjour,
Pierre Lascoumes, que nous remercions, nous a répondu qu'il ne voyait pas de quel ministre il pouvait s'agir.
Bonne journée.
Complément(s) de réponse
Bonjour,
Suite au commentaire posté par JPL, que nous remercions, nous avons relancé nos recherches et trouvé l'article en question du Canard enchaîné.
En voici quelques extraits :
"En mettant son nom, le 20 février dernier, au bas du décret relevant les prix des produits pétroliers, René Monory a dû éprouver la délicieuse sensation de se signer un chèque à lui-même.
Avant d'être nommé ministre de l'Economie, Monory était, en effet, marchand de fuel domestique et de gasole, en gros et au détail, dans sa bonne ville de Loudun (Vienne). Aujourd’hui, c'est Suzanne Monory, son épouse, qui s'occupe des affaires familiales, en particulier de la très prospère "Société loudunaise de combustibles".
Cette société possède, dans la zone industrielle de Loudun, deux grosses cuves, d'une capacité totale de 5.070 mètres cubes. Supposons que le 21 février, à minuit, lorsque le prix du fuel a augmenté, ces deux cuves aient été pleines : à 110 F de hausse par mètre cube, cela ne représente guère qu'un gain de 55 millions de centimes pour les Monory...
Or, justement, quelle chance, un train complet de 40 wagons-citernes de 60 mètres cubes chacun est arrivé en gare de Châtellerault la veille de l'augmentation. Dès le lendemain, 22 février, ce train chargé de fuel acheté au Havre avant la hausse se trouvait sagement garé sur les voies particulières de la "Société Loudunaise de combustibles".
Étrange coïncidence : le 4 janvier, date de la précédente augmentation, le même train était fidèle au rendez-vous, avec ses 2.400 mètres cubes de bon fuel payé à l'ancien prix.
Hasard encore, en remontant dans le temps : le 1er décembre 1979, quand les prix du fuel se trouvaient une fois de plus relevés, les 40 wagons, pleins naturellement, attendaient sur les voies, prêts à déverser leur précieux liquide dans les citernes Monory. [...]
Les stratèges avisés qui entourent Suzanne Monory pratiquent ce jeu lucratif depuis longtemps. en juin dernier, "Le Canard" avait raconté comment la "Loudunaise" avait déjà réussi à faire le plein, à la veille de la hausse du 5 mai 1979 décrétée par René Monory. Un véritable exploit réalisé, de surcroît en période de pénurie, au nez et à la barbe de ses concurrents locaux."
source : Les histoires de cuves de René Monory / L.-M. Horeau - Le Canard enchaîné - 27/08/1980
Bonne journée.