Question d'origine :
Bonjour,
En matière de religion chrétienne, la simonie est l'acte répréhensible qui consiste à vendre des sacrements. L'Evangile selon Matthieu écrit d'ailleurs "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement" (cf. article "Simonie" sur Wikipédia).
Or, il me semble bien qu'aujourd'hui, pour un mariage ou un enterrement par exemple, une certaine somme est demandée par l'Eglise. Cela ne constitue t'il pas un cas de simonie?
Merci de bien vouloir m'éclairer sur cette question.
Vincent.
Réponse du Guichet

Pour répondre à la question de savoir si le fait pour l’Eglise de demander une participation financière, à l’occasion de la célébration d’un mariage ou d’un enterrement, constitue un cas de simonie, il n’est peut-être pas inutile de rappeler la définition de ce terme que nous trouvons dans le tome 14, col. 101, de l’encyclopédie Catholicisme, Ed. Letouzey et Ané, 1996 : « Simonie se dit du trafic des faveurs, des réalités spirituelles (tel un sacrement), des charges ecclésiastiques en échange d’un bien temporel, le plus souvent une somme d’argent. Le terme fait allusion à l’épisode rapporté dans les Actes des apôtres ch. 8, 18-19, où Simon le Magicien offre à Pierre de l’argent pour acquérir lui aussi le pouvoir de donner le Saint-Esprit. Cette pratique fut une des plaies de l’Eglise en Occident au Moyen Age. Les papes et les conciles réformateurs ne cessèrent d’intervenir et d’user de sanctions avec plus ou moins de succès à son encontre. Le code [de droit canon] actuel, [déclare] : « qui célèbre ou reçoit un sacrement par simonie sera puni d’interdit ou de suspense (can. 1380). » Il va de soi que les offrandes faites par les fidèles à un ministre du culte à l’occasion de la célébration d’un sacrement ou que les honoraires de messes ne relèvent pas de la simonie au sens propre du terme qui comporte une sorte de contrat de vente entre les partenaires. »
Pour l’histoire, consulter le Dictionnaire de théologie catholique, Ed. Letouzey et Ané, 1941, (Tome 14, col. 2143-2147).
Par ailleurs, nous avons consulté le Service Information – Communication de la Conférence des évêques de France qui nous répond ceci : «Bien sûr, la participation aux "services" d'Eglise comme un mariage, ou des funérailles, suit un tarif, mais les personnes font ce qu'elles peuvent ».
Le site de la Conférence des évêques de France propose des documents sur certains thèmes, par exemple celui sur Les biens des paroisses et le diocèse ou des dossiers sur Le denier de l'Eglise.
Certains sites comme celui du Cyber Curé donne des renseignements utiles sur des questions très pratiques.
C’est sur le site du Jour du Seigneur que nous avons trouvé la réponse la plus satisfaisante car elle situe la vôtre dans le problème plus global du financement de l’Eglise catholique. Pour subvenir à ses besoins et faire face à ses charges, l’Eglise catholique en France a créé une libre participation de ses membres : le denier de l’Eglise. Depuis sa création en 1906, le denier de l'Église est cette contribution volontaire demandée chaque année aux catholiques. Il est destiné à assurer la vie matérielle des prêtres et la rémunération des laïcs salariés en mission dans l'Église. En effet, l'article 2 de la loi de Séparation des Églises et de l'État stipule que "la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte". Alors que dans plus d'une demi-douzaine de pays européens, le financement de l'Église catholique est adossé à la fiscalité et à l'impôt sur le revenu : en Allemagne, l'impôt d'Église (Kirchensteuer) est fixé à un pourcentage déterminé de l'impôt sur le revenu. Les pouvoirs publics salarient les évêques et les enseignants de théologie. En Espagne, le concordat fait à l'État obligation de contribuer au financement de l'Église catholique lorsque la contribution volontaire des fidèles s'avère insuffisante. L’Eglise catholique, en France, vit donc essentiellement de dons. Outre le denier de l’Eglise, les autres ressources des diocèses de l'Église catholique en France sont les quêtes, les offrandes de messes et le casuel (qui est une participation financière libre des fidèles, sous forme de dons, à l'occasion des baptêmes, des mariages, des funérailles). Il est sûr que des célébrations comme le mariage ou les funérailles entraînent certains frais : dépenses de secrétariat, éclairage, chauffage et entretien de l’église, salaires et charges sociales s’il y a un organiste et un chantre. Pour des funérailles, les frais sont parfois payés aux pompes funèbres qui transmettent le règlement à la paroisse.
Quant à la pratique des autres églises chrétiennes, protestantes et orthodoxes, nous n’avons pas trouvé de réponse à votre question sur leurs sites respectifs mais vous les communiquons : http://www.eglise-reformee-fr.org/ et http://orthodoxie.free.fr/
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